Réalisé par Quest, édité par Nintendo au Japon et Atlus aux USA
Keuwah ?! Un second Final Fantasy Tactics sur GBA ? Perdu ! Mais de peu : Tactics Ogre : the Knight of Lodis fait partie de la petite famille des Ogre Battle débutée sur Super NES et pondue par les cerveaux de Quest, depuis en grande partie rachetés par Square.
LA PETITE SIRENE (comprenne qui pourra)
Difficile de résumer l’histoire très dense d’un Tactics Ogre en deux mots, d’autant que je suis pas sûr d’avoir tout compris, mais voilà l’essentiel : vous êtes Alphonse Tartare.
… Attendez, ne partez pas ! C’est la seule faute de goût de tout le jeu.
Vous êtes un chevalier de Lodis, plus précisément de l’Ordre de la Flamme Sacrée et encore plus précisément de l’unité de Rictor Lisanti.
Vous êtes envoyé à Ovis, un petit état, officiellement afin d’observer l’ennemi que représente l’Ordre de la Griffe Blanche. Mais vous découvrez bien vite que votre véritable but est tout autre et décidez de quitter l’unité pour former votre propre armée dissidente, aidé par les autochtones dont Eleanor, une étrange jeune femme, et Ivanna, proche du cruel régent d’Ovis.
LA TAQUE TIQUE TIQUE TIQUE DU GENDARMEuh
Après un tutorial vous arrivez sur l’atlas où vous trouverez les nombreux lieux où vous devrez remplir vos trente missions, dont certaines facultatives.
Depuis l’atlas vous accédez au menu avec R. Vous pourrez y gérer votre équipe (qui peut compter jusqu’à trente-deux combattants), sauvegarder, accéder au magasin - à condition d’être dans une ville - qui vend toutes sortes d’équipements mais aussi des sortilèges, et vous entraîner sur un terrain fictif histoire de tester votre talent de stratège.
En combat, ce sont huit alliés qui prennent part à la mêlée. Vous les placez sur une grille bleu dans un coin de l’aire de combat, qui est composée de nombreuses cases.
Vous gagnez si vous remplissez l’objectif de départ (le plus souvent vaincre le leader adverse) et perdez bien sûr si vos acolytes sont tous mourrus de la mort.
Le combat se déroule de la manière suivante : tout commence par votre tour de jeu. Vous choisissez un des combattants et le déplacez selon un nombre de cases déterminé par ses statistiques, son équipement, son niveau, sa classe (le terrain n’est pas plat, ce qui influe sur vos déplacements, sauf pour les créatures volantes qui peuvent aussi stationner au dessus de la lave par exemple)… Ceci fait, vous avez le choix entre attaquer à la main - avec une portée dépendant de votre arme - ou par magie (ou attaque spéciale, c’est pareil, c’est des attaques à longue portée), utiliser un objet, parlementer (à condition de toucher l’adversaire et qu’il n’ait presque plus de points de vie, ceci vous permettant si vous réussissez de recruter votre opposant) ou ne rien faire.
Dans ce dernier cas il faut vous positionner, c’est-à-dire choisir dans quelle direction vous regardez. Cela a son importance puisque une attaque a plus de chances de porter si elle est menée de dos ou de côté. N’oubliez pas non plus qu’une position haute est recommandée, puisqu’un coup de bas en haut ne touche jamais alors qu’un coup de haut en bas touche presque toujours.
Lorsque vous avez fait tout ça pour tous vos combattants, c’est au tour de l’adversaire, et ainsi de suite jusqu’à ce que mort s’ensuive. A chaque coup donné vous gagnez des points d’expérience, ce qui signifie que vous pouvez gagner des niveaux en plein combat, à la différence d’un RPG traditionnel.
Les ennemis décédés laissent aussi des cadeaux derrière eux, mais si un adversaire s’arrête sur la case du cadeau il vous le vole ! A vous d’être plus rapide. Enfin selon certaines conditions, vous gagnerez des emblèmes.
Ces emblèmes, certaines ne servent à rien. D’autres font baisser vos stats, d’autres encore les font grimper mais surtout, quelques uns permettent de débloquer la plupart des classes.
Parce que dans votre équipe, vous avez des humains, des demi-humains, des dragons, des animaux, des morts-vivants… Bref, tout ce que vous aurez pu recruter (ou créer par magie dans le cas des zombies). Seuls les humains peuvent changer de classe - les dragons aussi mais c’est plus une évolution dépendant des stats - et si certaines sont réservées à un sexe ou même à une seule personne, les personnages spéciaux, la plupart se débloque grâce aux emblèmes.
MAIS IL EST OU L’OGRE ?
Sur le deuxième album de Queen, dont le concepteur Yasumi Matsuno était fan. D’ailleurs, le premier Ogre Battle a pour sous-titre The March of the Black Queen, autre titre de l’album.
L’aparté culturel étant passé, parlons du jeu. Le scénario est extrêmement riche et plutôt passionnant, quoiqu’un peu touffu. Si vous ne maîtrisez pas suffisamment l’anglais vous risquez de vous y perdre, mais il n’y a pas de vocabulaire trop pointu pour autant.
Visuellement, c’est une copie conforme de Final Fantasy Tactics Advance qui s’en est inspiré, les couleurs d’épileptique et le chara-design télétubbisant en moins. C’est donc de la belle 3D isométrique à l’ancienne agrémentée de jolis designs.
Ca bouge pas des masses par contre, et les effets visuels sont très limités, mais c’est le style de jeu qui veut ça. Côté musical ce n’est pas terrible non plus, les thèmes se répétant souvent et n’étant pas des plus inspirants.
Côté jouabilité, si vous connaissez FFTA vous ne serez pas perdus puisque c’est pratiquement la même chose. On oublie le système débile des juges et des cartes de l’autre et on compense par le fait que tous vos persos jouent d’un coup. Le seul point un peu chiant du coup, c’est qu’il faut à chaque fois aller chercher chaque perso, ce n’est pas automatique.
La difficulté est aussi plus importante que chez son petit frère, mais rien de bien grave néanmoins. Et le jeu ne comporte que trente missions, mais dispose de cinq fins différentes. Surtout vers le premier tiers de la partie vous aurez UN choix à faire, qui conditionnera TOUT LE RESTE de la partie. Ce qui occasionne donc deux scénarios bien distincts.
Bref, s’il ne devait rester qu’un seul Tactics Ogre (je ne parle pas des Ogre Battle, ce n’est pas le même style de jeu) ce serait plutôt l’autre, Let us Cling Together sur Super NES, Saturn et Playstation, mais celui-ci ne démérite pas pour autant.