Sword of Mana est un jeu vidéo Game Boy Advance publié par Square Enixen 2004 .

  • 2004
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Sword of Mana

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Sword of Mana est un action-RPG, s’inscrivant dans la série des Seiken Densetsu/of Mana et développé par le studio Brownie Brown, anciens de chez Squaresoft qui ont quitté la société après le désastreux épisode Legend of Mana. On comprend pourquoi rien qu’en jouant à ce dernier, mais ceci est une autre histoire…

Il est édité par SquareEnix et déboule dans nos contrées en mars 2004, si ma mémoire est bonne.

LE RETOUR DE L’ÉPISODE FONDATEUR

Il y a bien longtemps, la déesse Mana veillait sur la Terre pour en assurer la protection. Lorsqu’elle s’éteignit, elle se changea en arbre, pour continuer à veiller coûte que coûte sur ce pays qu’elle chérissait tant.

Un jour, un homme du nom de Vandole pénétra dans le sanctuaire de Mana, et utilisa son pouvoir pour construire une civilisation qui serait la plus puissante sur Terre.

Mais cet homme devint par la suite extrêmement mauvais, et essaya de plier le monde à sa volonté. Trois personnes décidèrent alors de l’arrêter, à savoir Bogard, Granz et Gemme. Après de nombreux combats, Vandole fut vaincu par les trois chevaliers, qui furent nommés les Chevaliers Gemme, et l’arbre mana restauré. Granz devint le seigneur du Royaume, afin de s’assurer que la paix serait maintenue.

Cependant, bien des années plus tard le Chevalier Noir, le fils de Granz, déclare le peuple de Mana hérétique, estimant que le pouvoir de l’arbre était ce qui avait corrompu Vandole. Accompagné de son fidèle acolyte Julius, il commence à éliminer tous ceux qui se mettent en travers de sa route.

Voilà pour le début du scénario, qui réserve pas mal de rebondissements. Certains auront noté des similitudes avec le premier volet de la série mythique, à savoir Mystic Quest/Final Fantasy Adventure/Seiken Densetsu. Eh ben c’est normal car ce jeu en est le remake, bien qu’il prenne pas mal de libertés vis-à-vis de l’histoire, comme nous allons le voir plus loin.

DEUX FACETTES D’UN MÊME SCÉNARIO

Effectivement, le jeu vous permet de prendre le contrôle de deux personnages, à savoir un garçon et une fille. Ils n’ont pas de nom, comme dans tous les épisodes de la série sauf le 3 et Children of Mana, et c’est à vous qu’il appartiendra de les nommer.

  • Le garçon : Il est le fils d’Hermann, le consul du royaume de Granz, et mène une vie insouciante jusqu’au jour où le Chevalier Noir débarque et accuse ses parents de cacher des « hérétiques » de la tribu Mana (ce qui n’est pas vraiment faux). Bien que Bogard, un des Chevaliers Gemme, soit présent, son père est vite tué. Sa mère l’emmène dans une autre pièce de la maison et lui dit de veiller sur une fille, qui se trouve être l’héroïne de cette aventure. Cependant, lors de leur fuite, le garçon trébuche et la fille l’abandonne à son triste sort. Dix ans plus tard, notre héros est devenu un esclave gladiateur, obligé de combattre pour satisfaire les partisans du Chevalier Noir. Cependant, son ami Willy a trouvé un moyen de s’échapper par l’enclos des monstres. Il réussissent donc à s’enfuir, mais le Chevalier Noir leur barre la route. Grand rêve pour notre héros qui a enfin une occasion de venger ses parents défunts. Le Chevalier Noir le fait cependant tomber du pont, et notre héros se réveille non loin du village de Topple. Son arme de base est l’épée, bien sûr.

  • La fille : L’héroïne de notre aventure est désormais jouable, ce qui n’était pas le cas dans le jeu d’origine, où elle n’était qu’un PNJ qu’il fallait sans cesse sauver (le complexe Zelda de l’époque, faut croire). Membre de la tribu Mana, elle vivait tranquillement avec sa mère dans le village du même nom. Elle s’apprêtait à entreprendre un périple avec Bogard, un des Chevaliers Gemme, lorsqu’un contingent de soldats débarqua avec, à sa tête, le Chevalier Noir. Déclarant tous les habitants du village hérétiques, car suivant la religion de Mana, ils commencèrent le massacre. L’héroïne tenta de fuir avec sa mère, mais elles furent vite rattrapées par Julius, le sbire du Chevalier. L’intervention de Bogard permit à la fille de s’enfuir, mais sa mère lui révéla qu’elle n’était pas sa vraie mère, et qu’elle devait donc la rechercher pour la retrouver. Bogard emmena la fillette avec lui chez Hermann, le consul de Granz. La suite vous la connaissez. Le jeu nous permet de prendre le contrôle de notre héroïne dix ans plus tard, alors qu’elle vit tranquillement près du village de Topple. Son arme de base est le bâton.

Voilà pour les deux personnages que vous pourrez incarner dans le jeu. Il faut savoir que bien qu’ils suivront le même périple la plupart du temps, un tiers du temps ce seront des passages inédits que vivra le héros, mais pas l’héroïne, et vice-versa. De plus, le jeu reprend certains personnages de Seiken 3, comme Bigieu et Deathjester, mais également d’autres de Legend of Mana, comme Niccolo le lapin. Il y a également un bon nombre de passages qui ont été ajoutés par rapport au jeu original, mais le gameplay, lui, pioche dans tous les épisodes de la série.

UN MELTING-POT DE TOUS LES ÉPISODES DE LA SÉRIE…

Le système de jeu reprend les grandes lignes de Mystic Quest, en particulier pour ce qui est de l’attaque spéciale. Souvenez-vous : dans le jeu original, il fallait attendre qu’une barre en bas de l’écran se remplisse, et ensuite maintenir A, pour réaliser l’attaque. Et ben là c’est pareil.

Le système de jeu reprend aussi pas mal d’éléments de la série en général.

De Secret of Mana il reprend le grand nombre d’armes, qui comprennent l’épée, le gant de frappe, l’arc, la chaîne, la lance et la hache, seul le boomerang étant absent. À cela le jeu rajoute la faucille et le bâton, mais également le fléau. Il reprend aussi de Secret of Mana les voyages en canon, mais pas Flammy (vous savez, le dragon) malheureusement. Comme dans le jeu précité les armes augmentent leur niveau, ce qui leur permet d’occasionner plus de dégâts au fur et à mesure qu’on les utilise. Le jeu conserve également les menus en forme d’anneau, par la suite repris dans d’autres jeux de la série.

De Seiken Densetsu 3 il ne reprend malheureusement pas grand-chose, si ce n’est le système de classes, bien qu’il apparaisse d’une manière différente. Je m’explique : quand votre personnage montera de niveau, vous pourrez augmenter ses caractéristiques de 5 manières différentes, à savoir en tant que Fighter (qui augmentera la force du personnage), Monk (augmentation de la dextérité), Mage (augmentation des caractéristiques magiques), Thief (augmentation de l’agilité) et, pour finir, Aléatoire, qui augmente les caractéristiques de façon aléatoire (non, pas possible !!). Ce système permet de se constituer un personnage personnalisé, mais aussi de monter de classe pour lui attribuer des bonus permanents, genre Force +10 etc. Le jeu reprend aussi de Seiken 3 les statues Mana, qui permettent de sauvegarder où que l’on soit mais étaient absentes de Secret of Mana, ainsi que le cycle jour/nuit, qui fait plaisir à voir. Il est à noter que les roulettes lors de l’ouverture des coffres sont également de retour. (Rappelez-vous : dans Seiken 3, quand un ennemi laissait un coffre en mourant, une roulette apparaissait et vous deviez appuyer sur le bouton pour qu’elle s’arrête, et ainsi savoir si vous alliez subir des dégâts pour obtenir l’item).

À Legend of Mana, l’épisode le plus pourri de la série originelle, le jeu emprunte le système de création d’armes et d’items, mais en bien moins casse-c**illes. Vous croiserez, à travers le monde, des maisons-cactus qui vous donneront accès à l’arbre à graines, et plus tard à la forge de Watts le nain. Vous récolterez dans le jeu des graines de différentes sortes. Il vous suffira de les apporter à l’arbre de la maison pour les y planter, et ensuite attendre deux ou trois jours. Cela vous permettra d’accéder à certains items rares, car l’arbre réclame deux graines pour UN objet, ce qui autorise pas mal de mélanges. Pour ce qui est de la forge, Watts renforcera vos armes si vous lui apportez du meilleur métal. Votre arme actuelle sera alors remplacée par la nouvelle, plus puissante, et ce sans que vous perdiez les niveaux accumulés dessus. Le jeu reprend également de Legend of Mana le style graphique des bâtiments, ainsi que des personnages, tout du moins sur les artworks.

Pour en revenir aux nouveautés de Sword of Mana en lui-même, la magie ne nécessite plus de passer par le menu pour être exécutée. Effectivement, chaque esprit donne accès à deux types de magies, une offensive et une de soutien. Une fois l’esprit voulu équipé, une pression rapide sur R permet d’utiliser sa magie de soutien, et une pression prolongée d’utiliser la magie offensive. Il est à noter que cette dernière change de forme et de zone d’action selon l’arme équipée, ce qui autorise bien des variantes d’attaque.

Pour ce qui est des armes, leurs effets sont divisés en 3 catégories, à savoir « Perce », « Entaille » et « Frappe » ; certains ennemis étant invulnérables aux armes de « Perce », par exemple.

Le jeu propose également un mode multijoueur, jouable à deux en utilisant le câble link de la console. Cela permet de vivre l’aventure avec un ami, comme dans les autres épisodes. Il est tout bonnement parfait, car il n’y a plus aucun souci d’écran, contrairement aux épisodes sur consoles de salon, et l’IA ne gêne plus pour avancer quand on joue seul.

Voilà pour le gameplay, bien plus complet que ceux de tous les épisodes de la série.

LA 2D EST IMMORTELLE !!

Le jeu propose la meilleure 2D qui soit sur la petite portable de Nintendo. C’est bien simple, le jeu enfonce The Minish Cap, et de loin, avec des couleurs chatoyantes comme c’est pas permis et des décors magnifiques. Les mimiques des personnages sont extrêmement bien faites, et le jeu reprend même certains des sprites de Seiken Densetsu 3, comme celui des hommes-loups et bien d’autres. L’animation est parfaite et il n’y a pas de ralentissements. En bref, la réalisation est un des nombreux points forts du jeu, et les lieux visités sont tout bonnement magnifiques.

KENJI ITO EST UN DIEU !!

La musique de Sword of Mana est divine et se montre à la hauteur des autres épisodes de la série, bien qu’elle n’atteigne pas la perfection de Seiken Densetsu 3. Néanmoins, cela reste mon avis. La musique a été composée par Keni Ito, le compositeur de l’opus original. Le monsieur fut très longtemps un des faiseurs de musiques les moins reconnus au sein de l’entreprise au triangle. Moins connu que Nobuo Uematsu, il ne démérite pourtant pas, ayant à son actif les musiques des Romancing Saga sur SNES, ainsi que Saga Frontier, entre autres. Le jeu mélange des remixes de musiques du jeu original avec de nouveaux thèmes, qui font tout sauf tâche, et ce malgré le processeur sonore bien pourri de la GBA.

Les bruitages sont également plutôt bien réalisés et ne dénaturent pas la musique.

MANIABILITÉ

La maniabilité du jeu est simple et facile à prendre en main, comme tout bon action-RPG. A sert à parler, frapper, etc., B à courir, L à sauter et R est dévolu à la magie. Select permet de changer de personnage et Start donne accès au menu en anneaux, comme dans les autres jeux de la série.

INTÉRÊT ET DURÉE DE VIE

Le jeu possède un intérêt certain pour les fans de la série, tels que moi. Si vous avez déjà joué à l’original, Sword of Mana vous est également adressé, car il y a suffisamment de passages inédits et de nouvelles situations pour que vous en ayez pour votre argent. De plus, il propose aujourd’hui deux scénarios bien distincts, avec une pelletée de personnages secondaires inédits, certains étant jouables avec le héros mais pas avec l’héroïne, et vice-versa.

Pour ce qui est de la durée de vie, comptez environ 20 heures pour un seul scénario fini avec quelques quêtes secondaires, le double avec les deux scénarios bouclés, et le triple avec toutes les quêtes secondaires achevées. Car il y en a une tripotée, de quoi faire rougir Zelda de honte. Elles vous donneront accès à des objets spécifiques difficiles à obtenir autrement.

OBJECTIVEMENT : LE MEILLEUR DE LA SÉRIE !!

Bien que subjectivement je lui préfère Seiken Densetsu 3, cet opus reste le plus complet de la série à avoir vu le jour jusqu’à aujourd’hui. Système de jeu béton, graphismes magnifiques à s’en décoller la rétine, scénario vraiment bien foutu, musiques divines, tout y est. Le mode multi est là pour consolider le tout, sans parler des deux scénarios ainsi que de la multitude de quêtes secondaires. En bref, ce remake est loin d’être bâclé et devient même, à mes yeux, l’un des meilleurs action-RPG de ces dix dernières années, aux côtés de Kingdom Hearts 2.

Verdict : 9, mais uniquement parce que mon préféré est Seiken Densetsu 3, sinon ça aurait été 10.

Sword of Mana