Si le Chocobo est devenu la mascotte officielle de Squaresoft, le Slime a officié en tant que tel pour le voisin Enix. Et comme son condisciple, il a eu droit à des aventures en nom propre : ce premier volet sur Game Boy Advance et le second sur Nintendo DS. Si l’idée peut vous paraître saugrenue, vous allez découvrir que les développeurs de chez TOSE (qui avaient entre autres œuvré sur les remakes Game Boy Color des trois premiers DraQue) ont fait les choses bien.
LA GOUTTE D’EAU QUI FAIT DÉBORDER LE VASE
Quand bien même Slime Morimori Dragon Quest : Shougeki No Shippo Dan est intégralement en japonais, il ne faut pas bac plus quatre pour en comprendre les tenants et les aboutissants. Lorsqu’il ne sert pas de chair à canon dans les épisodes traditionnels, le Slime vit en paix dans le village des Slimes, charmant petit bled gouverné par le roi des Slimes. C’est un peu comme le village des Schtroumpfs, sauf que d’une ça s’écrit plus facilement, et de deux tous les Slimes ne sont pas bleus.
Enfin bref. Un beau jour, le village subit les assauts d’un groupe de monstres terrifiants menés par un cyclope et un canard à deux queues. Les dégâts matériels sont lourds et, pire encore, tous les Slimes sont enlevés, exception faite bien entendu de notre héros, qui va devoir se mettre en chemin pour retrouver ses camarades et rebâtir son lieu de villégiature.
JE SUIS UNE CÉLÉBRITÉ, SORTEZ-MOI DE LÀ !
Slime Morimori Dragon Quest : Shougeki No Shippo Dan est un jeu d’aventure vu de dessus, que l’on pourrait vaguement rapprocher des Zelda parus sur le même support. Malgré tout, le titre de Square/Enix est bien plus linéaire que son confrère, et il s’agit ici de traverser huit donjons et de libérer les cent Slimes qui y sont enfermés dans des coffres.
Concrètement, ces donjons à ciel ouvert (la plupart du temps : forêt, plage, volcan, mine, ciel…) sont divisés en salles entre lesquelles vous pouvez naviguer à loisir, ou presque. En effet, il arrivera parfois que vous deviez résoudre une énigme, ou vaincre un ennemi, pour pouvoir progresser plus avant. En fin de parcours, vous devrez inévitablement affronter un boss.
Le Slime se déplace au moyen de la croix directionnelle. Vous utilisez le bouton A pour sauter et le bouton B pour jeter un objet que vous avez attrapé au préalable. Là où ça se complique, c’est justement lorsqu’il faut attraper un objet. Ainsi, il faut maintenir le bouton A enfoncé et incliner la croix dans une direction pour que le Slime s’étire dans le sens indiqué. Une fois que vous relâchez le bouton, le petit héros se projette de lui-même dans la direction choisie. Plus vous appuyez longtemps, et plus il partira loin. Ce sera votre principale méthode d’attaque. Lorsqu’un adversaire, un objet ou un Slime est touché par votre attaque, il est envoyé dans les airs. Si vous êtes suffisamment habile, vous pourrez le rattraper et le porter !
C’est là tout l’intérêt du titre, puisque le Slime ne peut transporter que trois objets, ou monstres, ou Slimes, à la fois. Mais, un peu partout dans les niveaux, vous trouverez des chariots de mine, des nacelles ou des radeaux. Si vous jetez ce que vous portez dessus, ce sera transporté directement jusqu’à votre village. Et tout a son importance : vous êtes obligé de libérer les Slimes de cette façon (sans quoi vous êtes contraints de retourner à l’entrée du niveau), mais n’hésitez pas à y envoyer aussi les objets et les monstres, chacun d’entre eux vous rapportant de l’argent.
L’argent vous servira à acheter quelques objets de soin, mais généralement vous trouverez tout ce qu’il vous faut dans les niveaux : restauration de votre jauge de santé, cœurs supplémentaires… Vous pouvez qui plus est ressortir quand vous voulez d’un niveau, en repassant par la porte d’entrée ou en vous plaçant vous-même dans un chariot ou un radeau. Et si, au préalable, vous avez déverrouillé le portail de téléportation du niveau, vous n’aurez même pas à vous re-peler tout le chemin la prochaine fois. Si vous sortez d’un stage, votre santé est restaurée et vous revenez au village. Vous y constaterez, au fur et à mesure que vous libérez vos congénères, que le décor reprend forme, les autres Slimes rebâtissant la ville tandis que vous partez en escapade.
ON A LA DIFFICULTÉ QU’ON MÉRITE
Slime Morimori Dragon Quest : Shougeki No Shippo Dan est un mignon petit jeu. Visuellement, nous voilà devant un titre particulièrement coloré et, si les décors manquent un peu de variété, on reconnaît immédiatement la faune que l’on a l’habitude d’abattre dans les DraQue standards. L’ensemble est parfaitement animé, et les thèmes musicaux sont enjoués. Mention spéciale au combat contre le Master Momonja, furieux et délirant, accompagné par le célèbre air d’ouverture de la série qui va crescendo à mesure que le duel avance.
Bref, le titre de TOSE flatte la rétine et l’oreille, sans faire montre de plus de technicité qu’il n’en est besoin. Il se destine avant tout aux enfants et l’affiche en toutes lettres dès l’écran-titre. C’est sans doute aussi pour cela que la maniabilité est aussi simple. Le Slime se dirige sans peine, le système de jeu est d’une simplicité enfantine et, d’ailleurs, la difficulté est aux abonnés absents. Même dans les derniers donjons, même face aux derniers boss, aucun combat, aucune énigme, ne devrait vous poser de problèmes particuliers. Difficile aussi de se perdre ou de ne pas savoir quoi faire, quand bien même le jeu n’a pas été traduit, parce que l’aventure est très linéaire. Amusante, mais en ligne droite.
Aussi, il est bien évident que cette première incursion en solo du Slime ne saurait vous retenir plus qu’une poignée d’heures. Et ce même s’il reste des choses à faire passé l’écran de fin. Mais qu’importe. À emporter n’importe où et à consommer n’importe quand, Slime Morimori Dragon Quest : Shougeki No Shippo Dan fait honneur à la série-mère, a contrario d’un Torneko no Daibouken par exemple.