Au moment de commencer à écrire une intro pour ce test, je me suis demandé si ça en valait vraiment la peine. C’est vrai quoi, vous en connaissez beaucoup des joueurs qui traînent sur un site dédié aux jeux vidéo et qui n’auraient aujourd’hui encore jamais entendu parler de Mario Kart, ou qui n’en connaîtraient pas le principe ? Et vu que la notice de Mario Kart Super Circuit ne contient pas la moindre ligne consacrée à un quelconque scénario, j’ai décidé de faire une grève de l’intro, et de passer directement au vif du sujet.
Le vif du sujet
Au risque de me répéter, il n’est sans doute aucunement nécessaire de vous expliquer le principe de ce jeu, ni son fonctionnement. Mais vu que j’adore taper du texte inutilement, je vais le faire quand même. Et comme vous adorez lire des choses que vous savez déjà, vous allez quand même vous taper les quelques secondes de lecture inutile qui vont suivre.
Mario Kart Super Circuit est donc la troisième mouture des Mario Kart, et reprend le même concept que la version Super Nintendo qui a lancé la série. Le principe est très simple : il faut choisir un pilote parmi huit, une cylindrée (50, 100 ou 150 cc), un circuit ou une coupe (compétition), et ensuite essayer de franchir la ligne d’arrivée avant les sept autres concurrents. Y a pas plus con, il s’agit d’un jeu de course en kart.
Dans cette version Game Boy Advance, les huit personnages sont classés en trois catégories : Yoshi, Toad et Peach sont des poids plumes, Mario et Luigi sont des poids moyens, et Wario, Bowser et Donkey Kong sont des poids lourds. Les poids plumes accélèrent rapidement, sont faciles à contrôler, mais ont une vitesse de pointe limitée et se font facilement bousculer par les autres concurrents, tandis que les poids lourds sont effectivement des gros lourdauds qui se traînent à l’accélération, sont plus difficiles à contrôler, mais ont une meilleure vitesse de pointe et sont utiles pour rentrer dans le tas. Les poids moyens sont une bonne alternative et sont, comme leur nom l’indique moyens dans tous les domaines. Ils sont donc un bon choix pour commencer à jouer à Mario Kart. Ceux qui ne sauraient choisir peuvent également laisser leur GBA le faire à leur place, et un personnage sera tiré au sort.
Il existe trois modes de jeu (sans compter les modes multijoueurs), à savoir le Mario GP (Grand Prix Mario), le Time Trial (contre la montre) et le Quick Run (course rapide). Dans ce dernier, il suffit de choisir un circuit pour faire une course individuelle contre les sept autres concurrents. En mode Time Trial, il faut également choisir un circuit, mais il n’est plus question de battre les autres concurrents puisqu’il s’agit d’une course contre la montre en solo. Encore un bon moyen de se faire du multijoueurs indirect, en se refilant la cartouche entre potes dès qu’un chrono a été amélioré, ou en échangeant ses « ghosts » des meilleurs chronos. Enfin, le Mario GP est un Grand Prix classique, où il faudra commencer par choisir une Cup (coupe) parmi la Mushroom Cup, Flower Cup, Thunder Cup ou Star Cup. Une fois les quatre coupes gagnées, la Special Cup sera débloquée. Chaque coupe comprend quatre circuits, et il faut terminer dans les quatre premiers à l’issue des trois tours de circuit pour passer au circuit suivant. Un nombre de points est attribué à chaque concurrent en fonction de sa place à l’arrivée. Le premier empoche 9 points, le second 6, le troisième 3 et le quatrième 1 point. Le concurrent ayant le plus grand nombre de points à l’issue des quatre courses gagne la coupe tant convoitée.
Sachez également que vos grandes qualités de pilote ne seront aucunement une garantie de gagner à Mario Kart Super Circuit. Des objets peuvent en effet être obtenus pendant la course pour vous permettre de dégommer vos adversaires, mais ces mêmes objets peuvent également être utilisés contre vous, ce qui garantit un grand nombre de rebondissements, surtout parce que la console « triche » un peu en donnant les meilleurs objets aux concurrents les moins bien placés afin de leur permettre de revenir dans la course. Vous pouvez donc obtenir l’étoile (invincibilité et vitesse augmentée), le champignon (turbo de courte durée), le Boo (fantôme qui ralentit votre adversaire direct), l’éclair (rend les autres concurrents minuscules pour les ralentir et leur rouler dessus), la banane (ça glisse !!!!) que vous pourrez lancer ou poser, et les fameuses carapaces. Les carapaces vertes peuvent être lancées en avant ou en arrière en ligne droite, tandis que les rouges vont directement s’attaquer à votre concurrent le plus direct si aucun mur ne se trouve sur leur trajectoire. Enfin, la carapace bleue à épines est équipée d’une tête chercheuse qui lui permettra de dégommer le premier, sans oublier de faire la même chose avec les autres concurrents qui se trouvent sur sa trajectoire. Il est également possible d’obtenir 3 carapaces rouges ou vertes d’un coup.
Des pièces sont disséminées sur les circuits. On en a l’habitude depuis la version Super Nintendo, et il est nécessaire de ne pas oublier d’en ramasser sous peine de se faire éliminer par les autres concurrents. En effet, chaque collision avec un adversaire fait perdre des pièces, et ne plus en avoir signifie perdre un temps précieux. Une des nouveautés de cette version GBA de Mario Kart par rapport aux précédentes est que les pièces ont quelques fonctions supplémentaires : plus on en a, et plus la vitesse maximale du kart augmente, mais elles deviennent également un critère de performance. En effet, lorsqu’un trophée est obtenu, une classification est attribuée. Les différentes classifications sont, par ordre décroissant : trois étoiles, deux étoiles, une étoile, A, B, C, D, et E. La classification obtenue tient non seulement compte du nombre de points à la fin du Grand Prix, mais également du nombre de pièces ramassées.
Une bonne partie de pousse toi d’là que j’m’y mette
En un mot et sans hésitation : Mario Kart Super Circuit est, au moment de sa sortie, la version la plus aboutie de la série. Elle gomme les problèmes de maniabilité un peu trop rigide de la version Super Nintendo, et est à mon avis beaucoup plus pêchue que la version Nintendo 64 grâce à ses circuits relativement courts et dynamiques. Exit les grands sauts ou les grandes lignes droites dans des circuits sans fin qui me faisaient parfois bâiller sur N64. Ici, on n’a que trois tours d’un circuit assez court avant de passer au suivant, ce qui évite d’être lassé avant de passer à autre chose.
Côté réalisation, si je vous dis que le nom de Shigeru Miyamoto figure au générique de fin, vous en savez assez ? Ce jeu est beau, coloré, varié, bien pensé, sans ralentissements ou clignotements, et sans bugs apparents. J’ai vraiment essayé de lui trouver des défauts, mais ne suis pas arrivé plus loin que « il n’a rien inventé et n’a fait que reprendre le principe de ses prédécesseurs ». Soit. Mais je ne considère pas que ce soit un défaut, mais au contraire sa principale qualité. Mario Kart Super Circuit est exactement tel que l’on peut se l’imaginer avant d’y avoir joué. C’est quand même jouissif de ne souffrir d’aucun temps d’adaptation aux commandes et de pouvoir y jouer directement de manière instinctive, pour pouvoir se concentrer uniquement sur la découverte de nouveaux circuits et décors, non ? Et les circuits et décors en question sont nombreux, variés, et beaux. Que demander de plus ? Des musiques et bruitages de bonne qualité ? Aucun problème de ce côté-là non plus, c’est du tout bon. Une maniabilité irréprochable ? Il suffit de demander, et vous avez la maniabilité estampillée Nintendo. Une plus grande durée de vie en solo que pour les versions précédentes ? Aucun problème non plus, Nintendo y a pensé et a mis en place ce système de classification en fonction des performances pendant les courses, ce qui donne au jeu une durée de vie assez colossale.
Oyez braves gens, il faut savoir reconnaître un grand jeu quand on en tient un, et Mario Kart Super Circuit peut être classé dans cette catégorie sans aucune hésitation. Mon seul regret est de ne pas avoir pu jouer en multijoueurs, et notamment au mode Battle, celui où chaque concurrent est équipé de trois ballons qu’il faut essayer de préserver des attaques adverses sous peine d’être éliminé. En solo, Mario Kart Super Circuit vaut déjà son pesant de cacahuètes grâce à son son concept, sa réalisation soignée, et ses différents modes et classifications qui lui apportent une durée de vie conséquente, et je sais par expérience qu’il est synonyme de grosses parties de rigolades entre potes en multijoueurs, ce qui lui vaut, à mes yeux, une excellente note.