Fire Emblem est un jeu vidéo Game Boy Advance publié par Intelligent Systemsen 2004 .

  • 2004
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Fire Emblem

4.5/5 — Exceptionnel ! par

1. Un peu d’histoire…

Beaucoup de séries japonaises dans le jeu vidéo demeurent dans leur pays natal sans susciter une grande attention du reste de la planète. C’était le cas de l’excellente série Fire Emblem, qui était la première grande série de jeux de rôle tactiques au Japon. Depuis son premier opus NES en 1990, la série possède maintenant sept chapitres à son actif. Tous les épisodes étant sur console Nintendo, la série a traversé la Famicom, la Super Famicom et même la Super Famicom BS (Broadcast Satellite), cette console peu connue qui permettait aux joueurs japonais de jouer à des jeux en les louant par satellite, pour finalement atterrir sur la GBA . Nous parlerons justement de ce dernier épisode, qui conserve une ambiance médiévale et des combats tactiques plus prenants les uns que les autres, deux éléments qui ont accumulé de la qualité au fil des années. Le principe étant similaire aux précédents opus, il se voit enrichi par quelques nouvelles améliorations qui donnent une deuxième vie au jeu. Il sera le premier à parvenir en Europe avec des bases solides qui peuvent surprendre ceux qui ne connaissent aucunement la série. En attendant la version GameCube du jeu à succès, voici le test de Fire Emblem Rekka No Ken sur Gameboy Advance.

L’histoire débute à une époque où dragons et humains co-habitaient. Au cours d’une grande guerre due à la cupidité des humains, ces derniers exterminèrent tous les dragons de cette terre pour régner sur le monde. Après cette victoire, les huit héros se partagèrent le continent de façon équitable. Après un millénaire, les huit héritiers sont maintenant les marquis du continent. La paix fut dominante pendant neuf cent quatre vingt dix ans, alors qu’une organisation nommée Black Fang fait les plans d’une terrible guerre. C’est là que votre tâche débute, vous, un jeune stratège, et vous devez aider Lyndis à rencontrer son grand-père, un puissant marquis. Lorsque vous aurez effectué votre mission, un brillant changement de personnage est effectué. En fait, ce sont deux petits scénarios qui s’entrecroisent. Donc, vous êtes toujours le même petit stratège, mais vous devez maintenant aider le prince Eliwood (précédemment rencontré au cours de la quête de Lyn) à retrouver son père qui est porté disparu. À noter que vous allez même rencontrer des personnages de la première quête au cours de la deuxième. À la fin du jeu, vous pourrez effectuer une dernière phase, celle d’Hector qui est une version similaire aux dernières phases mais qui est plus ardue. Tout au long de ces quêtes vous rencontrerez un très grand nombre de personnages très attachants. En plus de l’histoire principale, des quêtes supplémentaires vous permettront d’augmenter votre connaissance dans l’art du stratège. Vous pourrez bien sûr refuser ces quêtes à votre guise.

2. Le concept (et gameplay)

Comme dans tout bon jeu de rôle tactique, le principe est de déplacer ces personnages dans un environnement, un peu comme sur un damier, de sorte à créer une stratégie gagnante. Vous devrez utiliser les chevaliers à l’avant, les archers à l’arrière, mettre en sécurité le personnage principal en cas de besoin, etc. Vous devrez donc déplacer vos personnages de façon stratégique en profitant des défauts et qualités de chaque type de personnage. Vous pourrez utiliser la faculté du voleur pour ouvrir les portes barrées ou encore de la guérisseuse pour aider vos combattants et bien plus. Jusque là, le jeu semble identique à tout jeu de rôle tactique, mais plusieurs concepts spéciaux viennent s’ajouter.

Dans ceux-ci, nous avons d’abord le triangle des armes. Vous ne pourrez pas contourner cet élément car il est très important et judicieux. Vous devrez apprendre par cœur ceci : l’épée est supérieure à la hache, la hache domine la lance et la lance bât l’épée. Ainsi, si vous rencontrez un barbare qui utilise la hache, l’épée est la meilleure arme contre cet ennemi. Si votre but est de protéger une forteresse contre l’attaque d’une bande d’épéistes, le meilleur choix serait d’équiper votre armée de lances. Un autre système similaire au précédent est le triangle de la magie. Il est du même principe, et se présente comme suit : la magie des éléments est supérieure à celle de la lumière, la magie lumière bat la magie obscure et la magie obscure domine la magie des éléments. Ainsi vous devrez utiliser ce triangle comme vous le faites avec le triangle des armes.

Un autre point très bien pensé est l’interaction avec les éléments qui vous entourent. En outre, lorsque vous vous situez dans les bois ou dans les buissons, vous bénéficiez d’une protection, l’ennemi sera beaucoup moins chanceux et risque fort de vous rater lors d’un coup. Si un archer est situé derrière un mur ou une montagne, l’ennemi devra passer à côté de l’obstacle pour se venger. Les bâtiments peuvent aussi vous aider, les habitants peuvent vous donner de bonnes astuces et parfois même vous donner un gros coup de pouce. Les places fortes, sont très pratiques pour vous protéger et vous permettent de regagner de l’énergie à un rythme notable. Le jeu prend en compte l’usure de votre équipement, donc vous devrez vérifier l’état de vos « ustensiles » très fréquemment pour ne pas les perdre. Pour vous occuper de l’état de vos armes, le dernier type de bâtiment est l’armurerie, elle vous permettra de réparer votre équipement ou encore d’acheter des armes et armures.

Finalement, le côté jeu de rôle se fait sentir par cet élément invariable essentiel dans tout jeu de rôle qui se respecte, l’évolution des personnages. En effet, après chaque action de votre personnage durant un combat, un certain nombre de points d’expérience est ajouté à sa fiche; c’est ainsi que votre personnage peut monter de niveau. Lorsqu’un personnage change de niveau, certains points augmentent parmi ceux-ci : la vie, la force, l’habileté, la vitesse, la chance, la défense, la récupération et la constitution. Ils changent en fonction du type de personnage.

3. La réalisation

Le tout graphiquement est très bien réalisé et fluide. Les personnages sont mignons et attachants, les quelques scènes entre chaque phase du jeu sont de style manga, malgré qu’elles soient des images fixes elles sont très bien réalisées. Les décors sont excellents, les forêts, murs et buissons sont bien visibles et détaillés malgré leur petite taille. Même si le tout est respectable, une petite touche 3D comme dans Final Fantasy Tactics n’aurait pas été de refus, c’est quand même assez plat. Les scènes de batailles sont excellentes, les sorts et les attaques sont vraiment impressionnants, les mouvements sont très rapides et fluides pour une console de ce genre. En outre, les informations dans les menus et tous les textes sont d’une visibilité excellente. Des graphismes très efficaces et à la hauteur des précédents épisodes et de tous les jeux de rôle tactiques sur console portable.

Du côté sonore maintenant, des compositions à thème médiéval épique qui sont très diversifiées et d’une bonne qualité, elles font partie intégrante du jeu. D’une pièce à saveur romantique jusqu’à des rythmes entraînants, les musiques collent parfaitement à l’action en question. Elle est dans la catégorie des bonnes trames sonores de la console portable, même si elle n’arrive certainement pas à la hauteur de celle de Final Fantasy Tactics qui est composée par le géantissime Sakimoto. Un grand nombre de bruitages qui ajoute un bon degré de plus au réalisme surtout pendant les batailles. Le bruit de l’épée qui sort de son fourreau, du saut du personnage et de l’arme en pleine action s’ajoutent au réalisme impressionnant des animations.

4. La durée de vie

Un jeu plein de rebondissements et de missions différentes à travers trois aventures. Une bonne longueur qui sera accentuée par les quêtes supplémentaires, qui sont parfois plus amusantes que le scénario de base . Plusieurs modes multijoueurs différents qui vous permettront de faire des compétitions entre amis pour savoir qui est le meilleur stratège, un point très important qui augmente considérablement la durée de vie. Vous en avez de quoi y rester le nez collé à l’écran pendant des nuits en effectuant le jeu d’une manière différente à chaque fois, une durée de vie très respectable, comparable à tout bon jeu de rôle sur Gameboy Advance.

5. En bref

Les graphismes : De bonne qualité, les tableaux de ne sont pas à la hauteur de Final Fantasy Tactics, mais les scènes de bataille sont plus qu’excellentes. (8.5/10)

Le concept ( et gameplay) : Le point phare du jeu, beaucoup de nouveaux points bien pensés tel le triangle des armes, le triangle de la magie et bien sûr, l’interactivité avec le paysage environnant. (9/10)

La durée de vie : Trois aventures qui s’entrecroisent avec brio, des quêtes supplémentaires et même plusieurs modes multijoueurs, une durée de vie digne de ce nom. (8/10)

La bande sonore : Des thèmes musicaux qui collent parfaitement à l’action, dans des thèmes médiévaux et épiques, décidément moins bons que ceux de Final Fantasy Tactics, mais corrects. (8/10)

Le scénario : Une aventure médiévale pleine de rebondissements, les longues scènes de conversation sont parfois lourdes mais le jeu bénéficie d’un scénario solide. (9/10)

Le(s) point(s) positif(s) : Les triangles d’armes et de magies, l’interactivité avec l’environnement, l’usure des armes, les scènes de combat et les quêtes supplémentaires.

Le(s) point(s) négatif(s) : Le paysage faisant office de damier et la longueur des dialogues.

7. En conclusion

Le tout est franchement bien réussi, le concept est ingénieux et apporte du nouveau dans le domaine du jeu de rôle tactique. Des combats rapides et fluides très impressionnants qui utilisent les capacités de la Gameboy Advance à merveille. Une petite défaillance du côté du « paysage-damier » qui est plutôt plat comparé à Final Fantasy Tactics. En parlant de FFT, les musiques de Sakimoto sont supérieures à celles de Fire Emblem, qui, pour sa part, possède une gamme de bruitages exemplaire pendant les combats. Un scénario en béton composé de trois aventures qui s’entrecroisent et de quêtes supplémentaires qui composent une durée de vie correcte qui vous donnera des nuits complètes de la part de ce jeu qui a dépassé Final Fantasy Tactics.

Fire Emblem