Développé par Destination Software Inc., édité en France par Ubisoft le 14 décembre 2001.
L’histoire se déroule dans le monde d’Abeir Toril. Vous êtes un aventurier fraîchement arrivé à Baldur’s Gate, où vous êtes bien décidé à vous faire du pognon.
Malheureusement pour vous, votre premier fait d’arme n’est pas de botter les fesses à un quelconque malotru qui aurait été discourtois avec une jeune ribaude, mais de vous faire casser la figure et dépouiller des quelques maigres pièces d’or que vous possédiez. Un peu comme le début de Monkey Island 2.
Après cette entrée en matière quelque peu brusque, vous vous mettez à la recherche de vos agresseurs. Vous découvrirez rapidement qu’il se trame de bien plus graves choses… des créatures inquiétantes sont à l’œuvre… des gens meurent…
Votre quête vous mènera de Baldur’s Gate et ses sous-sols si mal fréquentés aux marais embrumés en passant par les mines servant de refuge à toutes sortes de créatures intéressantes, certes, mais hostiles. A la fin des marais, vous pénétrerez dans la tour qui se dresse en leur sein, et là – après avoir traversé toute la bâtisse et éliminé tous ses occupants – aura lieu votre confrontation avec Eldrith (ou plutôt son fantôme), une ancienne guerrière jadis au service de Baldur’s Gate mais qui, en raison d’un orgueil et d’un entêtement fatidiques, finit par être abattue par ceux-là même qu’elle avait si souvent défendus victorieusement contre les ennemis de la cité, et qui est bien décidée à assouvir sa soif de vengeance.
Classe, équipement, magie, évolution
La première chose à faire est de choisir la classe à laquelle appartiendra votre personnage : archer-mage, guerrier ou ensorceleur. Le premier est excellent pour attaquer de loin avec son arc, d’autant plus que ses connaissances magiques lui permettent d’enchanter ses flèches afin de les rendre plus efficaces. Le second est le choix par excellence quand il s’agit de combat au corps-à-corps ; très robuste et puissant, il bénéficie aussi de techniques de combats qui lui sont uniques. Enfin, le troisième manie la magie comme un politicien manie la langue de bois : avec talent ! Par contre il ne peut se servir d’armes qui se manient à deux mains.
Vous commencez le jeu bien démuni, mais ne vous inquiétez pas : que ce soit chez le marchand (contre rétribution), dans des caisses / tonneaux, sur les cadavres de vos ennemis ou encore de la part de PNJ, vous trouverez bien vite des armes et armures – ainsi que des pendentifs et anneaux aux propriétés surprenantes – qui vous mettront à l’abri de bien des dangers.
Outre leur valeur monétaire (si vous choisissiez de les revendre) et leur puissance relative, vos armes, comme le reste de votre équipement (boucliers, armures, amulettes, anneaux, …) ont un poids ! Eh oui, vous ne pourrez transporter qu’un certain poids, et serez donc parfois contraints d’abandonner un ou plusieurs objets afin de pouvoir vous en emparer d’un meilleur.
La magie est composée d’éléments passifs et d’autres actifs (ou défensifs et offensifs).
La première catégorie regroupe des sorts qui augmentent la précision, la vitesse d’attaque, le poids que l’on peut porter, l’habileté du personnage à parer les coups ou à en porter des critiques, la récupération des points d’énergie, etc.
Si le personnage demeure immobile, son énergie vitale se régénère.
La seconde concerne les personnages qui peuvent utiliser la magie ; ils comprennent notamment des boules de feu, des éclairs, des projectiles, des attaques acides, du blizzard, etc.
Autre aspect bien connu des RPG : l’évolution. En effet, chaque ennemi abattu vous rapporte des points, qui finissent par faire monter le héros d’un niveau, augmentant ses caractéristiques (force, intelligence, dextérité, constitution, charisme, etc.). C’est à vous de distribuer au mieux les points que vous obtenez en montant de niveau, de sorte que votre personnage soit le plus équilibré possible… et le plus mortel !
Prise en main
La maniabilité est excellente. Le personnage se déplace et attaque aisément. Le bouton L permet de bloquer les attaques ennemies (surtout efficace lorsqu’un bouclier est équipé, ce qui est impossible lorsque l’arme utilisée nécessite d’être maniée avec les deux mains), et on attaque avec A, B servant à parler aux gens, ouvrir les portes, etc. Le bouton R, lui, permet de passer rapidement de l’arme principale à l’arc puis à la magie, et ainsi de suite.
On peut aussi, en appuyant sur A et R simultanément, utiliser une potion de soin (A et L pour restaurer le mana, utilisé pour employer la magie), ce qui est plus pratique que de devoir aller dans l’inventaire pour chercher une fiole.
Dans l’inventaire, tout est accessible via sept onglets situés en haut de l’écran : armes, armure, anneaux / amulettes, statistiques, aptitudes spéciales, clés, réglages / sauvegarde. Une fois entré dans l’un d’eux, il suffit de mettre en surbrillance ce que l’on désire sélectionner grâce à la croix.
Les commandes sont intuitives et bien pensées.
Réalisation technique
Le point de vue adopté est une vue en 3D isométrique. Ce choix participe grandement à la profondeur du champ obtenue, et permet une meilleure immersion dans le jeu.
Les sprites sont de bonne taille et bien animés, mais je trouve qu’ils manquent de définition et de netteté. Les décors, quant à eux, sont excellents, fort bien rendus. L’ambiance qu’ils dégagent est palpable.
Les musiques sont très rares. La majorité du jeu n’en possède pas ; elles se manifestent plutôt pour des situations particulières. Certains regretteront cette absence, d’autres estimeront que cela renforce le réalisme de l’expérience, et installe un climat plus lourd et angoissant. En y réfléchissant, je me rallie à ce second point de vue, d’autant plus que l’on s’habitue à ce silence pesant pour ne sursauter que davantage lorsque quelques notes sinistres retentissent sans qu’on s’y attende, pourquoi pas illustrées visuellement par une araignée géante…
Les bruitages divers sont eux aussi bien réalisés.
Alerte au glitch !
Il existe un glitch dans la première partie du jeu, dans Baldur’s Gate donc : un orbe maléfique ressuscite les morts qui envahissent la ville. Il faut bien entendu le détruire, mais voilà le hic : détruire cet orbe dès que vous le voyez provoque le glitch et vous êtes bloqué. Il faut en fait, sitôt que vous l’avez trouvé, retourner à la taverne et parler au propriétaire qui vous expliquera que cet orbe est la source des ennuis que connaît la bourgade, et que quelqu’un devrait s’y attaquer. Alors seulement faut-il retourner régler son compte à la vilaine sphère.
C’est bien entendu particulièrement frustrant et aussi ridicule : comme si on avait besoin qu’on nous dise qu’il faut se débarrasser de ce machin en lévitation qui envoie des éclairs et qui est entouré de zombies.
Attention à cela, donc.
En bref
Baldur’s Gate : Dark Alliance est un très bon jeu dans sa catégorie. Il n’est pas très difficile, surtout si vous gérez votre équipement intelligemment et obtenez un héros blindé de partout. Je n’y ai moi-même joué qu’avec le guerrier (la magie, ça fait chier… rien de tel qu’une bonne baston bien virile avec des épées, des haches et des masses d’arme).
Verdict : 8/10