Mario autrefois égoutier dans les sous-sols de New York avec son pote Luigi (dans Mario Bros) a changé de métier pour être charpentier dans les gratte-ciels de la mégalopole. Seulement, un évènement inattendu va chambouler sa journée. Un grand singe, tel King Kong, a enlevé une jolie demoiselle et s’est réfugié tout en haut du bâtiment en construction. Ni une ni deux, prenant son courage à deux mains, il escalade le squelette de l’immeuble afin de délivrer la belle.
Que du sport !
L’énorme gorille, pas aussi idiot qu’on peut le penser, balance des barils qui freineront l’ascension de Mario. Ce bougre de père moustachu en a vu d’autres et ne va pas se laisser impressionner par quelques tonneaux métalliques. Comme il ne peut pas les détruire, il doit impérativement les éviter en sautant par dessus. Cela est plus facile à dire qu’à faire. En effet, l’enchevêtrement des poutrelles d’acier constitue une maille telle qu’un saut n’est pas toujours réalisable. Il n’y a qu’à quelques endroits que le plafond est dégagé, offrant ainsi assez d’espace sans quoi Mario se cognerait la tête.
Notre charpentier moustachu part du bas de l’écran inférieur et doit arriver en haut de l’écran supérieur. Tout en suivant un parcours immuable constitué de poutres métalliques et d’échelles, il doit esquiver les barils, qui roulent sur le sol, et des barres en fer se déplaçant dans les hauteurs. Après avoir atteint le second écran, Mario est obligé de monter à l’échelle qui se présente sans autre choix. Une fois en haut de la structure, il actionne la manette à gauche qui mettra en marche la grue à droite. Cette dernière va effectuer quelques mouvements de balancier avant de s’éteindre. Si notre compère moustachu arrive, après un saut, à attraper le crochet, il sera automatiquement élevé et décrochera une attache de la poutrelle où se retranche Donkey Kong, le méchant primate. Ensuite, Mario reprendra la partie tout en bas du niveau inférieur. Comme précédemment, son but sera de gravir les étages pour décrocher une attache. Quand la 4ème est retirée, le grand singe tombe et votre score explose. Que peut bien proposer ce Game & Watch par la suite ? La même chose en fait, car le jeu boucle indéfiniment.
Un monument !
Donkey Kong, avant d’être sous forme de jeu électronique, a d’abord vu le jour dans une borne d’arcade en 1981. Quel que soit le pays où il fut commercialisé, il déplaçait les foules, car il apportait un genre nouveau. L’univers vidéoludique des salles enfumées était principalement dominé par les shoot them up, tous clones de Space Invaders. Alors Nintendo, par l’intermédiaire de Monsieur Miyamoto, apporta du sang neuf grâce à ce nouveau genre institué par Donkey Kong : le plates-formes.
Figurez-vous que le Game & Watch Donkey Kong réussit à retranscrire toute l’ambiance du soft arcade. Certes, on se retrouve dans un jeu de plates-formes, qui ne possède qu’un seul stage, moins complexe que l’original, mais les sensations sont bien présentes. L’animation est hachée, pourtant comme les commandes sont les mêmes, une croix pour se diriger et un bouton pour sauter, on a le même plaisir quand on saute au-dessus des barils. Voilà un Game & Watch qui fait très fort, puisqu’il concentre toute l’action d’une grosse borne d’arcade, dans un jeu tenant dans la main.