Un jeu à la carte
Bienvenue dans le monde de ‘Yu-Gi-Oh ! Nightmare Troubadour’.
D’abord un petit cours de rattrapage pour ceux ne connaissant pas le jeu de cartes ‘Yu-Gi-Oh’(Appelé aussi ‘Duel de Monstres’ dans l’univers du manga). Il s’agit d’un jeu de cartes à collectionner (comme Magic : l’Assemblée ou Pokémon) dont le but est de réduire à zéro les points de vie de l’adversaire en invoquant des monstres. Avoir le plus gros monstre ne sert pas toujours car certains ont des effets spéciaux capables de retourner certaine situation défavorable et, en plus des monstres, chaque joueur peut jouer des cartes de magie ou de piège qui en se déclenchant peuvent altérer le champ de bataille. Si un monstre attaque un autre plus faible que lui, le propriétaire du monstre faible perd des points de vie. Le premier à zéro perd le duel.
Le but de ce rappel n’est pas de faire une description précise des règles mais juste de donner un aperçu de ce qui va être le centre du jeu sur DS.
Dans Nightmare Troubadour, vous incarnez un ami des héros de la série (Yu-Gi, Joey et compagnie) en route pour le titre suprême de champion. Si vous connaissez la série, le jeu reprend de manière très personnelle les époques ‘Pégasus’ et ‘Marik’.
Bien entendu au cours du jeu, des événements imprévus se produisent mettant en danger les participants au tournois, et seul vous avez les capacités de sauver la situation (toujours en faisant un duel).
Vous devrez ainsi, au long du jeu, réussir les deux tournois proposés, vaincre des voleurs de cartes, vous échapper d’une réalité virtuelle, empêcher un satellite militaire de détruire la ville où ce déroule le jeu (!) avant d’éliminer une menace terrible venant tout droit de l’Egypte ancienne… et tout cela avec des cartes.
La carte de l’ergonomie
On pouvait reprocher aux moutures de Yu-Gi-Oh sur Game Boy les problèmes de lisibilité lors des duels dus à la faible résolution de l’écran. Le problème ici est parfaitement réglé grâce au double écran de la DS.
Ainsi lorsqu’un duel a lieu, l’écran inférieur montre toujours la zone de jeu en deux dimensions, tandis que celui du dessus montre la zone en trois dimensions. Les commandes sont tout ce qu’il y a de plus ergonomique : il suffit de toucher du stylet la carte que l’on veut jouer et de toucher l’action que l’on veux faire avec (la jouer, attaquer, changer sa position…) et voilà c’est fait (Il est aussi possible de le faire au pad mais c’est beaucoup moins pratique) ! Le tout se fait naturellement. Bien entendu le texte des cartes n’est pas visible à l’écran mais d’un simple coup de stylet, l’écran du haut peut fournir toutes les informations voulues sur une carte. Bref, d’un point de vue ergonomie, cette version surpasse largement ses ancêtres sur Game Boy.
Le duel se déroule suivant les règles officielles du jeu (qui se trouvent bien entendu expliquées dans le manuel de jeu) avec les cartes disponibles dans le commerce (plus quelques unes en bonus).
Si vous gagnez, comme dans un jeu de rôle classique, vous gagnez de l’expérience pour monter de niveau et des KP.
Pourquoi monter de niveau ? Pour améliorer votre jeu : vous pouvez acheter différents boosters pour avoir des cartes supplémentaires. Il existe vingt séries de boosters différents mais seules quatre sont disponibles au départ. Les autres apparaissant au fur et à mesure que votre niveau augmente.
Et comment acheter ces boosters ? Grâce aux KP mentionné ci-dessus ! Chaque duel vous en apporte une quantité égale à l’expérience que vous avez acquise et certaines actions particulières faites lors du duel vous en donnent un peu plus. Par exemple si vous réussissez à tuer votre adversaire sans perdre de points de vie, vous aurez quelques points en plus, tout comme si vous le battez durant son tour, ou sans utiliser de cartes piège, ou en lui faisant 5000 dégâts d’un coup… les conditions des bonus sont très nombreuses et variées comme vous pouvez le constater.
Outre l’écran de duel, il y a quatre autres zones très importantes :
Le village et la ville : C’est là que votre héros se déplace à la recherche d’adversaires. Au début il est cantonné dans son village mais après quelques jours (de jeu) et un tournoi gagné il sera autorisé à jouer en ville. Dans cette zone vous déplacez (au stylet ou au pad) un curseur, en présence d’un autre duelliste, le curseur deviendra rouge et vous pourrez rejoindre le duelliste pour jouer contre lui. Des fois ce ne sera pas un adversaire qui se présentera mais vous aurez à faire à un événement faisant avancer l’histoire.
Lors des déplacements et des duels, le temps s’écoule : vous vous levez de bon matin et une fois la nuit tombée vous rentrez chez vous vous coucher… jusqu’au lendemain matin suivant.
A noter que au fur et à mesure que le temps passe, les adversaires disponibles varient et que après un certain moment, de nuit, des individus peu recommandables vous défieront en ‘Duel des Ténèbres’. C’est comme un duel ordinaire, sauf que si vous ne gagnez pas, vous perdez votre âme (et donc ‘Game Over’)…
Votre maison est une zone importante dans le sens où c’est la que vous pouvez consulter vos mails et sauvegarder (et accessoirement dormir la nuit).
Autre zone importante où vous pouvez vous rendre : le magasin : C’est là que vous aurez de nouvelles cartes en échanges de vos KP. De plus dans le magasin se trouve un autre mode de jeu : le mode Puzzle dont on reparlera plus tard.
La dernière zone où vous serez régulièrement est la zone de construction de deck : là aussi, le double écran et le stylet font des miracles. Trier et choisir ses cartes se fait de manière très intuitive. Vous pourrez ainsi choisir les cartes de votre deck principal et de votre sideboard (cartes à inclure dans votre jeu pour vous adapter à votre adversaire) très facilement.
Seul petit regret : le sideboard ne sert quasiment à rien ici ; seuls quatre duels dans tout le jeu l’utilisent.
La Liste de Yu-Gi-Oh
Un autre gros défaut des versions Game Boy a aussi été gommé ici : il est désormais quasiment impossible de se faire un ‘Deck de la mort qui tue’ : bref un deck ayant 99 % de chances de gagner contre n’importe quel adversaire du jeu.
Chaque carte peut être présente en trois exemplaires dans un deck. Certaines, pour des raisons de puissance, ne peuvent être utilisées qu’en deux exemplaires. D’autres encore ayant un impact très grand sur le jeu ne peuvent être présentes qu’en un seul exemplaire par deck et enfin, les cartes apportant un avantage drastique sont carrément interdites !
L’intérêt d’avoir des cartes interdites : à un moment du jeu, vous aurez le droit de mettre une carte interdite dans votre deck : pas une chaque, non. Une seule en tout, ce qui vous amènera à faire un choix terrible sur ce que vous allez jouer et rend la construction de votre jeu bien plus passionnante.
De même, les jeux adverses évoluent au fur et à mesure que vous les affrontez pour inclure de nouvelles cartes. De plus dans l’ensemble ces jeux sont bien construits et l’IA sait relativement bien les utiliser. Donc contre des adversaires puissants, la victoire n’est jamais acquise, même après de nombreuses heures de jeu. Tant mieux aussi.
Bref, que du bonheur pour les fans de Yu-Gi-Oh, d’autant qu’au mode histoire s’ajoute aussi un mode Puzzle : Il s’agit de différentes énigmes à résoudre pour en un tour vaincre son adversaire. Bien entendu la plupart du temps vous êtes à 100 points de vie sans rien, lui à 10000 avec cinq monstres surpuissants… et vous devez gagner. Ce mode de jeu permet de voir comment utiliser au mieux certaines cartes pour renverser une situation apparemment perdue d’avance. Un bon jeu de réflexion dans le jeu, donc.
Et bien entendu, le mode VS contre un joueur humain avec deux consoles (et deux cartouches) est aussi possible.
Le jeu parfait ?
Hélas non : très bon, mais pas parfait, des petits défauts se trouvant ici et là.
D’abord le sideboard totalement inexploité dont j’ai déjà parlé. Mais plus gênant c’est qu’il n’y a qu’une seule sauvegarde disponible. Autrement dit si vous et votre petit frère voulez chacun jouer au jeu, il vous faudra soit partager le même personnage, soit acheter deux jeux. De même si vous voulez recommencer une partie, vous pourrez dire adieu à votre partie précédente. Ce qui, hélas, est très dommage. Ne serait-ce que deux sauvegardes différentes auraient tout changé.
De même les adversaires étant beaucoup plus durs à vaincre que dans les précédents opus, il est dommage que certains adversaires (et pas des moindres) doivent être vaincus avec une carte précise (et évidemment très dure à invoquer). On ressent de la frustration quand on sait que l’on a son adversaire à portée et que l’on perd car la bonne carte n’a pas été piochée avant qu’il ne retourne la situation et nous envoie en ‘Game Over’. Cette situation ne se produit que deux fois, mais c’est quand même rageant sur le coup.
Tu es tombé dans le piège que je t’ai tendu, Yu-Gi (air connu)
Graphismes : Très bons dans l’ensemble.
Son : Les musiques sont agréables et les bruitages corrects.
Animation : Ca bouge pas trop mal… A part les animations des monstres en ‘3D’.
Difficulté : Même avec un jeu très puissant, vous ne serez jamais sûr à 100% de gagner contre les joueurs de premier plan de la saga comme Yu-Gi, Kaiba, Joey ou Marik. Et même les autres peuvent vous révéler des coups tordus impressionnants.
Richesse : Les règles du jeu sont bien respectées, quelques situations originales sont présentes pour donner du piment, à peu près un millier de cartes différentes, un bon mode puzzle. Que du bonheur.
Scénario : Librement adapté du manga, il correspond quand même en gros à l’histoire originale… avec vous à la place des héros.
Ergonomie : Le stylet fait des miracles ! Et si pour une raison ou une autre vous ne voulez pas l’utiliser, les commandes classiques sont toujours disponibles.
Longévité : Si vous aimez le jeu de cartes Yu-Gi-Oh, je dirais que vous n’avez pas fini d’y jouer. Surtout si vous voulez toutes les cartes présentes dans le jeu.
En Bref : La petite DS transcende Yu-Gi-Oh. Le double écran et le stylet sont parfaitement conçus pour ce type de jeux. On peut regretter quelques petits bugs et défauts mineurs mais dans l’ensemble ce jeu est excellent et augure encore de très beaux jours et de très belles suites pour les fans.