Développé par tri-Ace, édité par Square-Enix
Une nuée d’hélicoptères qui fendent les cieux au soleil couchant, au dessus de la jungle, et une musique devenue mythique.
TA TATATA TAAAAAAAAAAA
TA TATATA TAAAAAAAAAAA…
C’est probablement lors de cette scène devenue légendaire d’Apocalypse Now, que la plupart d’entre nous a fait connaissance avec la fameuse Chevauchée des Walkyries de Richard Wagner. Et c’était probablement la première fois que nous entendions parler de ces guerrières légendaires des légendes teutonnes. Moi, j’en avais ensuite vu une en action dans le comics des Défenseurs, une série qui paraissait dans la revue Titans (ou Strange peut-être, mais je crois bien que c’était Titans), mais ce n’est que bien plus tard que je me suis intéressé à la mythologie nordique.
Valkyrie Profile n’est pas le premier jeu à avoir mis en scène les redoutables guerrières de Wotan, mais il est sans doute celui qui les a le plus mises en valeur, au travers d’un scénario riche en émotions. Le deuxième épisode, Sylmeria, est sorti bien plus tard, et la franchise y a un peu perdu de sa superbe. Difficile de donner suite à un chef d’œuvre. Covenant of the plume, le troisième et dernier opus en date, change de direction, tant en terme d’ambiance que de style de jeu. Voyons voir si cette nouvelle voie est la bonne.
LA VENGEANCE DU SERPENT A PLUMES
Aussi belles que féroces, les Valkyries sont chargées de ramener à Asgard, la patrie des dieux, les âmes des guerriers tombés au champ d’honneur pour en faire des Einheriar (sans « s », c’est le pluriel de Einheri), des serviteurs du père des dieux Wotan. Ils se battront aux côtés des Ases (c’est comme cela qu’on appelle les dieux nordiques) lors de Ragnarök, la dernière bataille.
La valkyrie Lenneth a choisi Thyodor pour devenir un Einheriar et, ce faisant, elle a condamné sa famille à la pauvreté et à la réclusion. Le fils de Thyodor, Wylfred, a donc juré vengeance envers la valkyrie, et passe depuis son existence en temps que petit mercenaire. Mais peut-être que la guerre de succession pour le trône d’Artolia va lui donner l’occasion d’assouvir sa vengeance, à condition qu’il choisisse le bon chemin.
BANZAI !
Valkyrie Profile : Covenant of the Plume est un tactical-RPG. Il s’agit de ces jeux de rôles où l’on doit se déplacer de cases en cases sur un terrain d’affrontement qui ressemble à un échiquier, le sens tactique du joueur étant mis à l’épreuve bien plus que dans un RPG traditionnel. Le jeu se déroule le long de cinq chapitres plus un prologue et un épilogue. Chaque chapitre vous demande de participer à plusieurs échauffourées, certaines obligatoires et d’autres non. Selon vos choix et l’utilisation ou non d’un certain objet en cours de route, vous suivrez l’un des trois scénarios du jeu, qui aboutissent chacun à une fin différente.
En combat, vous disposez au maximum de quatre guerriers. A votre tour de jeu, vous déplacez chacun de vos participants selon le nombre de pas qu’il peut faire (mais aussi selon la topographie des lieux), puis vous choisissez une action. Vous pouvez attaquer, ne rien faire, utiliser un objet, un sort, changer d’arme ou utiliser une technique spéciale, vous permettant par exemple de vous déplacer de quelques cases supplémentaires ou de provoquer l’ennemi pour qu’il vous attaque plutôt que la personne que vous êtes censé défendre. Cette technique consomme de votre jauge d’AP (tout comme les sorts), qui se recharge un peu à chaque tour.
Enfin le héros, et seulement lui, pourra utiliser une fois par combat une plume. Il devra alors choisir un équipier sur qui l’appliquer, ce qui rendra ce dernier surpuissant et quasiment invincible. En fin de combat, le héros gagne une technique spéciale unique ou une arme surpuissante. En contrepartie, l’allié touché par la plume succombe et ne peut plus être utilisé de toute la partie. Pour obtenir la meilleure fin, il ne faut pas utiliser la plume, en dehors de la première fois, lors du prologue, où l’on ne peut pas faire autrement.
Si vous choisissez d’attaquer, sachez que chaque personnage, selon sa classe (guerrier, archer, magicien, samouraï, lancier, etc.) et l’arme qu’il porte, se définit en combat par deux chiffres : la portée de ses coups et le nombre de coups qu’il peut porter en un tour. En pratique, cela signifie que vous pouvez vous placer de sorte à encercler un ennemi entre vos quatre combattants ! Une touche (A, B, X et Y) est dévolue à chacun de vos combattants et vous pourrez déclencher autant d’attaques qu’indiquées sur l’écran du haut, réalisant par là même des gros combos qui tachent. Vous pouvez même continuer de frapper l’adversaire après avoir vidé sa jauge de vie. Vous entrez alors en Overkill et, si vous parvenez à remplir entièrement la jauge qui s’affiche alors, vous pouvez déclencher une attaque ultime de la mort qui tue les loutres de Patagonie.
En dehors des combats, vous aurez aussi accès à des villes. Ces dernières abritent seulement deux types de magasins, mais ils sont tous les deux indispensables. L’armurier vous vend votre équipement ainsi que les parchemins permettant d’apprendre les techniques spéciales, et des objets de soin. La taverne, pour sa part, abrite surtout des bruits de couloir. En vous y rendant, vous aurez accès à des batailles secondaires. Elles sont considérées comme secondaires parce qu’elles ne font pas avancer l’histoire, mais il s’agit tout de même d’un passage obligé si vous comptez vous faire des points d’expérience en vue des combats contre les boss.
TCHAO PANTIN !
Comme la majorité des jeux de tri-Ace (sans majuscule au début (maître Capello, sors de ce corps)), Valkyrie Profile : Covenant of the Plume est superbe. Les aires de combat en deux dimensions sont dans la veine de ce que l’on peut trouver dans un Tactics Ogre ou dans le premier Final Fantasy Tactics, les personnages sont de petits bouts de pixels tout mignons et les cinématiques sont d’une qualité surprenante pour la console. En dehors de ces scènes, les animations sont assez limitées, comme on peut s’en douter pour un jeu de ce genre, mais ceci permet de valider la fluidité du jeu. Les thèmes épiques qui accompagnent les joutes sont plaisants.
A jouer, Valkyrie Profile : Covenant of the Plume ne révolutionne pas le genre, mais son système de combos est vraiment prenant. Reste que la difficulté est très importante sur les derniers combats, d’autant que l’on se trouve vite limité en matière de grinding. L’aventure enfin, n’est pas très longue, mais si vous souhaitez voir les trois fins, il vous faudra refaire trois fois le jeu (à moins de faire comme moi et d’utiliser les sauvegardes d’état, mais dans ce cas vous n’aurez pas accès à la seraphic gate, le passage bonus accessible uniquement en new game +).
Loin d’égaler son ancêtre en termes d’immersion et d’émotion, Valkyrie Profile : Covenant of the Plume a choisi une autre voie. La valkyrie est ici la cible à abattre, le système de jeu tranche radicalement avec ceux de ses prédécesseurs… Un autre jeu, mais dans la catégorie des tacticals, il s’agit d’un bon cru sur le support.