The Legendary Starfy est un jeu vidéo DS publié par Nintendoen 2008 .

  • 2008
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo The Legendary Starfy

4/5 — Exceptionnel ! par

Développé par TOSE, édité par Nintendo

Responsable de nombre de jeux plus catastrophiques les uns que les autres - en particulier le terrible Dragon Ball de notre bonne vieille NES, souvenez-vous), TOSE est malgré tout le co-créateur d’une fameuse série de jeux de plates-formes qui est passée complètement inaperçue par chez nous : Densetsu no Stafy. La saga en est en effet à son cinquième opus, mais The Legendary Starfy (qui gagne un R dans son nom, les voies du marketting sont impénétrables) est le premier à traverser les frontières de l’archipel nippon. A se demander pourquoi, alors que le titre pourrait presque passer pour le petit frère caché de Kirby.

LE LAPIN ENCORE PLUS CRETIN

L’étoile de mer Starfy vit dans le royaume aérien de Pufftop en compagnie de sa sœur Starly et de son pote le clam Moe. Un beau jour, un lapin habillé en cosmonaute tombe du ciel, traverse le plafond du palais et s’écrase sur la gueule du héros. Le dénommé Bunston est qui plus est poursuivi par un trio de ninjas qui tente de le kidnapper, mais Starfy les envoie bouler, ce qui provoque la chute (encore ?!) de Bunston. Starfy se précipite pour le repêcher et Moe, qui tentait de retenir son ami, tombe à la baille avec lui. Starly reste seule pour défendre le palais des ninjas. Et alors la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d’alu, et la vache violette, elle est toute contente.

ET LE MARIAGE D’UNE ETOILE ET D’UN LION

The Legendary Starfy est un jeu de plates-formes en deux dimensions qui vous propose de traverser huit mondes. Chacun d’entre eux, représenté sur un atlas sommaire, affiche quatre niveaux (le dernier stage vous opposant à un boss), auxquels s’ajoutent plusieurs niveaux secrets à débloquer. En outre, lorsque vous aurez terminé l’aventure principale, un neuvième monde apparaîtra, où vous contrôlerez cette fois-ci Starly. Et sous certaines conditions (débloquer le boss rush en finissant une première fois le jeu, puis terminer ce mode en un temps record), un dizième monde sera également présent ! Il s’agit d’une suite de niveaux en time attack, et si vous parvenez à battre les records de temps de chaque niveau de ce monde, vous pourrez défier le boss caché du jeu. Autant dire qu’il y a de quoi faire pour les complétistes.

Chaque monde représente un thème particulier, depuis les fonds marins jusqu’au palais des nuages, en passant par les geysers, le glacier, la forêt, la caverne ou encore le galion. Malgré tout, l’univers maritime est omniprésent et les ennemis sont tous en relation avec cet élément, qu’il s’agisse des poissons de base, des pieuvres ou des requins, parmi tant d’autres.

Héros aquatique par essence, Starfy se meut plus facilement sous l’eau que sur la terre ferme, mais les contrôles sont relativement identiques dans un cas de figure comme dans l’autre. Vous utilisez la croix pour vous déplacer, le bouton B pour nager plus vite ou pour sauter, et le bouton Y pour effectuer votre attaque spirale. Ceci serait bel et bon si ce n’était une légère subtilité : il n’est théoriquement pas possible d’enchaîner plus de trois spirales d’un coup. Passé ce cap, Starfy a légitimement la tête qui tourne, et il se retrouve alors en position de faiblesse. Néanmoins, en ajustant votre timing, vous pouvez démarrer une nouvelle spirale juste après la fin de la période d’étourdissement et ainsi enchaîner bien plus d’attaques.

Cette maniabilité simplissime s’enrichit rapidement de nouvelles mécaniques ou d’améliorations de vos capacités (la spirale peut ainsi augmenter sur trois niveaux par exemple) que vous apprenez au fil de votre aventure. Vous serez également accompagné, à certains endroits, par un certain Ranpa qui peut se transformer en dragon (qui crache du feu), en otarie (qui projette des cônes de glace), en poulet (qui donne des coups de bec) ou en fantôme (qui vole, traverse les ennemis et pose des bombes).

Chaque niveau est constitué de plusieurs sections, reliées entre elles par des portes (celle du boss étant bien sûr marquée d’un crâne). N’hésitez pas à en explorer chaque recoin, cela vous permettra de déceler les nombreux coffres (qui abritent majoritairement des trucs inutiles comme les costumes, qui ne servent qu’à déguiser Starfy dans le menu de pause) ou les recharges de vie qui s’y cachent. Vous pourrez également participer à plusieurs mini-jeux faisant appel au stylet, afin de déverrouiller les niveaux secrets. Enfin, notez que vous pouvez jouer à deux sans fil (et avec une seule cartouche), face aux boss uniquement.

LA TETE SOUS L’EAU

Je ne sais pas où les scénaristes sont allés pêcher - sans mauvais jeu de mots - un tel synopsis, mais The Legendary Starfy ne manque pas d’humour et certains dialogues sont franchement amusants. Un humour qui passe aussi par les graphismes croquignols, les couleurs saturées, la bande-son entraînante et les mimiques tordantes des différents protagonistes. Tout participe à la création d’un univers rose bonbon qui n’est pas sans rappeler une autre fameuse saga, de HAL Laboratory celle-là (ajoutons la structure même des niveaux, les portes, les montures transformables…).

Mais là où Kirby n’est finalement qu’un platformer de plus (génial, mais pas forcément original), Starfy représente une forme bien plus aquatique du jeu de plate-forme. Les mécaniques de jeu sont bien différentes de celle d’un Mario par exemple : je ne sais pas pour vous, mais pour moi, les niveaux sous-marins de Super Mario Bros. et de ses suites s’apparentent à un cauchemar, le héros y étant plus lent, moins maniable et ne pouvant pas même écraser la gueule des poissons pour les tuer. Ici c’est tout le contraire : Starfy est le roi des océans, le grand manitou des fonds marins, mais sur terre, il est aussi limité que le plombier sous l’eau. De fait, les niveaux étant souvent amphibies, le joueur aura plus facilement tendance à rechercher le moindre point d’eau pour en tirer avantage.

D’autant que la difficulté, pour progressive qu’elle soit, se montre relativement élevée dans les derniers niveaux, voire redoutable si vous vous attaquez aux mondes bonus. Ces derniers offrent au jeu une réelle profondeur - abyssale sans aucun doute - et une replay value conséquente, tandis que l’aventure principale peut être bouclée en une poignée d’heures.

Pourquoi est-ce que la série de TOSE a mis autant de temps à parvenir jusque sur nos rivages ? La question mérite d’être posée, mais une chose reste à espérer : que cette première itération occidentale rencontre suffisamment de succès pour que ses suites continuent à voir le jour sous nos latitudes.

The Legendary Starfy