The Legend of Kage 2 est un jeu vidéo DS publié par Square Enixen 2008 .

  • 2008
  • Action

Test du jeu vidéo The Legend of Kage 2

3.5/5 — Très bien par

Le gars qui fait la gueule parce que Duke Nukem Forever a pris un peu de temps avant de sortir, il me fait bien marrer : il a fallu vingt-trois ans avant que Taito se décide à pondre une suite à Kage no Densetsu. Le premier épisode était en effet sorti en arcade en 1985, avant de se voir porté sur plusieurs micro-ordinateurs de l’époque ainsi que sur NES, sous le titre The Legend of Kage.

SATAN L’HABITE

Vous incarnez au choix le ninja Kage, héros du premier épisode, ou la kunoichi (une ninjette quoi) Chihiro, féaux du seigneur Ieyasu Tokugawa - qui a vraiment existé, au XVIe siècle - et chargés par ce dernier de lui ramener sa fille, la princesse Kirihime. Cette dernière a été enlevée par le ninja Yukinosuke Kiri, bras droit du seigneur démoniaque Yoshiro Yukikusa. Le but avoué de l’infâme individu est de renverser le shogunat de Tokugawa et d’instaurer un règne de terreur où ses démons contrôleraient le monde. Comme c’est original.

SHINOBI ET ORBI

The Legend of Kage 2 est un jeu de plate-forme / action en deux dimensions qui vous demande de traverser rien moins que treize niveaux. Chacun d’entre eux (à une exception près) est composé de plusieurs sections et (à deux autres exceptions près) gardé par un boss. Vous pouvez au départ choisir le personnage que vous souhaitez incarner parmi les deux dont je vous parlais au dessus, chacun ayant son style propre.

Cependant, le maniement est identique pour les deux. Vous utilisez la croix directionnelle pour vous déplacer, et les boutons A et B, respectivement pour frapper et sauter. Votre ninja est capable de bien des prouesses. Il peut s’accrocher à n’importe quelle paroi et courir sur un mur en faisant fi de la gravité, il peut courir (deux fois gauche ou droite), courir dans les airs (course lors d’un saut), etc. Et ce n’est pas tout. Notre héros est également muni d’une arme de jet, que vous utiliserez en appuyant sur le bouton Y, et il maîtrise le ninjutsu.

Ces techniques secrètes de ninja méritent une petite explication. Tout d’abord, vous récolterez dans les niveaux (en détruisant les caisses de bois ou en tuant les ninjas orange) des orbes de quatre couleurs différentes. Entre chaque mission, vous aurez la possibilité d’accéder au menu du ninjutsu, qui vous permet de placer ces orbes dans des cases reliées entre elles. Selon la combinaison de couleurs adjacentes, vous obtiendrez différents pouvoirs. Vous pourrez alors les sélectionner en cours de jeu au moyen des gâchettes L et R, puis les déclencher au moyen du bouton X.

Néanmoins, les pouvoirs (boule de feu, éclair, bouclier de glace, soin, et bien d’autres encore) consomment des points de magie, symbolisés par une jauge située en bas d’écran. De même que pour la jauge de vie présente en haut d’écran, vous pourrez la recharger en trouvant l’objet idoine dans les caisses ou sur les fameux ninjas oranges.

Notez enfin que votre score augmente à chaque ennemi tué. En fin de mission, vous obtiendrez un rang qui dépend uniquement de ce score. Et s’il flatte l’égo et pousse à réitérer l’aventure, ce rang permet aussi d’obtenir quelques bonus sympathiques, et notamment une sympathique galerie d’illustrations. Dommage que Taito n’ait pas voulu insérer le premier épisode en bonus ultime, comme Konami l’a fait dans Contra 4.

Les environnements que vous allez traverser sont relativement variés mais n’échappent pas aux poncifs du Japon féodal fantasmé : pagode géante, cerisiers en fleurs, lande sous la lune, forêt de bambous ou temple sous la neige pour un duel très kill-billien dans l’âme. Les ennemis de base sont tous des ninjas, mais chacun a sa spécialité : attaque frontale, lancer de shurikens, téléportation, explosifs… Il y a même des chiens ninjas, qui font un saut périlleux avant de vous mordre les testicules ! Les boss sont pour leur part bien plus spécifiques, et il faudra trouver la bonne technique si vous ne voulez pas voir s’effondrer votre jauge de santé.

THE LEGEND WILL NEVER DIE ?

Légèrement plus poussé, scénaristiquement parlant, que son lointain aïeul, The Legend of Kage 2 est surtout bien plus scripté. Les scènes de dialogues sont omniprésentes entre les missions, et même parfois au milieu de celles-ci, l’action s’arrêtant pour laisser place à une poignée de phrases. Rassurez-vous, cela ne nuit en rien au rythme du jeu.

Un rythme assez effréné d’ailleurs. Au milieu de décors alternant qualité et platitude, les sprites paraissent un peu petits mais leur animation est d’une fluidité exemplaire et leur vélocité impressionne. La bande-son est également nerveuse et se fond merveilleusement dans l’action.

Et puis quel bonheur de manier ces puissants héros, dès le départ capables de prouesses qui poussent le joueur à se sentir invulnérable. Et pourtant, loin s’en faut ! Si elle progresse régulièrement, la difficulté finit tout de même par atteindre un niveau assez intense, et vaincre les derniers boss n’aura rien d’une sinécure. Ceci compense malheureusement une durée de vie assez faiblarde. Les niveaux ont beau être nombreux, les traverser ne vous prendra qu’une poignée de secondes, et finalement, The Legend of Kage 2 s’apparente plus à un boss rush qu’à un véritable jeu de plates-formes.

Il ne fait aucun doute que ce deuxième volet est bien plus abouti que son prédécesseur (qui était chiant même compte tenu de l’époque), et cette cure de jouvence ne peut qu’être saluée. Malgré tout, la concurrence est rude, y compris sur ce support, et il n’est pas dit que The Legend of Kage 2 mérite de figurer en premier choix sur la _wishlist _de l’amateur de jeux d’action.

The Legend of Kage 2