Teenage Mutant Ninja Turtles : Arcade Attack est un jeu vidéo DS publié par Ubi Soften 2009 .

  • 2009
  • Beat them all

Test du jeu vidéo Teenage Mutant Ninja Turtles : Arcade Attack

1/5 — Bof… par

Konami est resté le grand maître de la destinée vidéoludique des Tortues Ninjas. Pourtant, en deux occasions, la franchise a fait faux bond à l’éditeur japonais pour trouver refuge chez Ubisoft. La première tentative du géant en la matière fut TMNT, adapté du film d’animation du milieu des années 2000. La seconde est ce Teenage Mutant Ninja Turtles : Arcade Attack, qui se veut à la fois un hommage au comic-book originel de Kevin Eastman et Peter Laird, et une vision moderne du jeu d’arcade paru à la fin des années 80. Bon, je vais pas vous tuer tout de suite le suspens, mais si vous avez regardé la note, vous avez pu voir que le résultat n’est pas à la hauteur des ambitions.

L’EGOUT ET LA COULEUR

Présentée comme une bande dessinée qui aurait pris vie (pas comme un dessin animé, plus dans l’esprit du vénérable Comix Zone), l’introduction nous explique les enjeux incroyables de votre future quête : la ville est en proie à la folie meurtrière, et seules les Tortues Ninjas peuvent sauver la mise.

LES COUPS ET LES DOULEURS

Teenage Mutant Ninja Turtles : Arcade Attack est un beat’em all en deux dimensions vu de trois quarts. Si je pose quatre et que je retiens un, ça me donne sans doute l’âge du capitaine, mais pour une vision plus explicite de la chose, imaginez-vous un défilement identique à celui d’Isolated Warrior ou Cobra Triangle. Le jeu propose plusieurs modes : arcade, contre-la-montre, boss rush… Certains modes seront à débloquer, de même que certains niveaux de difficulté, puisque de base, vous n’avez accès qu’à la difficulté normale.

Vous aurez ensuite à choisir le héros que vous souhaitez incarner, puis son compagnon de jeu. En effet, le titre mise tout sur la coopération, et si vous ne trouvez pas d’autre joueur pour vous aider à accomplir votre mission, le second personnage sera contrôlé par l’ordinateur. Ce sont alors huit niveaux qui vous attendent, certains, mais pas tous, étant gardés par un boss.

Depuis les rues malfamées de New York jusqu’au cyberespace, en passant par le temple futuriste, le laboratoire de Baxter Stockman ou les souterrains, vous devrez vous colletiner des hordes de ninjas, encore des ninjas, et toujours des ninjas. A l’exception des boss bien entendu, qui sont un tout petit peu plus variés.

Votre personnage dispose d’un panel de coups plutôt limité. Vous utilisez un bouton pour les coups de pieds, un pour les attaques armées, un pour vous défendre et un pour sauter. A priori, il est possible de déclencher des attaques en duo, mais impossible d’en sortir une seule pour ma part, sans doute parce que mon coéquipier se tenait systématiquement à bonne distance de moi, comme si je sentais le pâté (alors que pourtant, c’était le jour du mois où j’avais pris une douche).

Les niveaux sont tous construits sur le même modèle. Vous devez nettoyer une zone des deux ennemis qui vous y attendent, puis vous passez par une zone intermédiaire où vous trouverez généralement de quoi vous soigner, avant de trouver un nouvel endroit avec deux pélos à latter. Et ainsi de suite jusqu’à la fin du stage.

FALLAIT PAS

Objectivement, le jeu n’est peut-être pas le plus laid de sa génération. Mais ça passe pas loin quand même. Les décors sont désespérément vides, les personnages ne sont pas très détaillés, et finalement, seules les scènes cinématiques valent le coup d’œil, surtout parce qu’elles respectent le style graphique du comics. Pour autant, l’animation de ces scènes est assez particulière, on a l’impression d’assister à un spectacle de marionnettes. Mais c’est toujours mieux qu’en cours de jeu, où les personnages, alliés comme ennemis, sont affreusement lents. Et que dire de l’absence de bande-son digne de ce nom, si ce n’est que ce n’est pas tolérable dans un jeu de la fin des années 2000 ?

Si au moins la jouabilité tenait la route… Ce n’est hélas pas le cas. La panoplie de coups à votre disposition est très limitée, les attaques en duo sont quasiment impossibles à sortir, il est difficile d’appréhender les distances en raison de la vue, et la construction des niveaux est tellement rectiligne que l’on se fait l’impression d’avoir des œillères sur les yeux comme un vieux canasson.

La difficulté est d’autre part assez ridicule. Il s’agira à chaque fois de latter des vagues de deux ennemis, jamais plus, avant d’enchaîner avec une longue ligne droite vide de toute menace qui aboutit sur un nouveau groupe de deux. L’intelligence artificielle est au trente-sixième dessous, et au final les stages sont très courts et très répétitifs.

A chaque fois qu’Ubisoft s’est essayé à la franchise des Tortues Ninjas, cela s’est soldé par un cuisant échec. A force de vouloir faire feu de tout bois, le géant se transforme par moments en Electronic Arts (ou en Ocean, tous deux ayant pris la mauvaise habitude de sortir pléthore de titres jamais vraiment aboutis) et la sanction est immédiate.

Teenage Mutant Ninja Turtles : Arcade Attack