Teenage Mutant Ninja Turtles 3 : Mutant Nightmare est un jeu vidéo DS publié par Konamien 2005 .

  • 2005
  • Beat them all

Test du jeu vidéo Teenage Mutant Ninja Turtles 3 : Mutant Nightmare

3/5 — Très bien par

En matière de projets trans-médiatiques, les Tortues Ninjas font un peu figure de paradoxes permanents. Partis d’un comic-book relativement original et assez violent, les héros deviennent au milieu des années 80 les protagonistes d’une série télévisée pour enfants qui vire au grand guignol, alors que leurs aventures vidéoludiques sont les plus abouties que connaitra la franchise. Au début des années 2000, c’est un nouveau dessin animé qui voit le jour, moins enfantin, plus dans l’esprit de la BD originelle, tandis que le revamp du jeu vidéo tourne à la catastrophe.

Du moins en partie. Car les épisodes parus sur les consoles de salon de l’époque sont certes navrants, mais leurs déclinaisons sur Game Boy Advance sont pour leur part loin d’être ratées. Reste à savoir si ce troisième et dernier volet, qui bascule sur DS, a l’étoffe de ses aînés.

SPACE INVADERS

Le jeu suit fidèlement la troisième saison de la série télévisée, et se découpe en quatre actes qui renvoient à autant d’arcs scénaristiques. Tout commence par l’apparition d’un astéroïde dans le ciel de New York, qui annonce l’invasion imminente des Triceratons. Mais que les fans se rassurent, il ne sera pas uniquement question des bêtes à cornes, puisque Shredder et son Foot Clan sont également de la partie, de même que l’agent secret Bishop et le terrible Drako Ultime.

QUATRE TORTUES AMIES-AMIES

Teenage Mutant Ninja Turtles 3 : Mutant Nightmare est majoritairement un beat’em all en deux dimensions. Vous pouvez y incarner n’importe laquelle des quatre tortues, trois autres joueurs pouvant prendre part à l’aventure en connexion locale. Le titre propose trois modes de jeu : l’aventure standard, un mode non-scénarisé et l’entraînement. Il est enfin possible de régler le niveau de difficulté selon trois paliers.

Partant du principe que le cœur du jeu reste le mode aventure, votre quête se déroulera le long de quatre mondes (de six niveaux chacun), ou quatre arches narratives si vous préférez. La première consiste à contrecarrer l’invasion des Tricératons des égouts jusqu’aux gratte-ciel de New York. Ensuite, vous ferez le tour de la ville pour sauver maître Splinter des griffes de l’agent Bishop. A partir de là, vous vous frotterez au Foot Clan d’un Shredder qui a acquis d’incroyables pouvoirs. Et enfin, vous devrez guider séparément chaque tortue vers le combat final qui l’oppose à Drako Ultime.

Vous allez donc latter des amygdales, et pour ce faire vous disposez de la croix directionnelle pour vous mouvoir, du bouton A pour sauter (vous pouvez ensuite vous accrocher à n’importe quel escarpement), du bouton B pour frapper, du bouton Y pour utiliser une attaque spéciale et du bouton X pour appeler un ami (et c’est mon dernier mot).

Notez que ces deux dernières actions ne peuvent pas être réalisées à loisir. L’attaque spéciale est subordonnée à votre niveau de santé, puisque chaque utilisation vous coûte une portion de votre jauge de vie. A utiliser avec parcimonie, donc. Quant à appeler un ami, vous ne pourrez le faire que lorsque la situation l’exige. Par exemple au début du premier niveau, vous pourrez appeler l’un de vos frères d’arme pour vous faire l’ascenseur express, afin de franchir un mur trop haut. De même, le dernier stage de ce premier acte vous demande de désactiver les ordinateurs qui commandent un dangereux mécanisme. Ce n’est pas votre personnage qui s’en chargera, mais le robot qui l’accompagne, lorsque vous le lui demanderez. Pour ce faire, il suffit de cliquer sur l’icône tactile qui s’affiche sur l’écran du bas, puis d’appuyer sur le bouton X.

Votre parcours sera donc fait pour une bonne partie de baston, mais aussi de petites énigmes de ce genre. Il sera aussi question de séquences de shoot’em up horizontal, de glissades à moto ou encore de course-poursuite contre un laser fatal au moindre toucher.

EST-CE QUE LE TORT TUE ?

Bien entendu, le titre de Konami se destine principalement aux fans de la série. Le fait est que la franchise garde, auprès du grand public, l’image gnan-gnan des années 80, d’un dessin animé immature et indigent. Et c’est vrai que dans le jeu, les enjeux sont tellement bateaux qu’une simple image bardée de texte suffit à en expliquer les tenants et les aboutissants. Pas de jolies cinématiques, pas de dialogues joués.

Ceci mis à part, cette nouvelle apparition portable de nos shinobis reptiliens préférés est plutôt réussie. Les graphismes font œuvre de minimalisme mais restent relativement plaisants à l’œil, l’animation est fluide, la partie sonore entraînante bien que répétitive… Disons que Konami n’a pas tout misé sur l’esbrouffe. Ca sent le boulot de commande, sans pour autant se retrouver bâclé pour sortir au plus vite.

D’ailleurs, la jouabilité est très bonne. Le panel d’action est assez limité mais les situations sont variées, la construction des niveaux est plutôt bien calibrée et la baston reste pêchue. On pourrait presque parler d’une madeleine de Proust, tant le titre rappelle par bien des aspects le jeu d’arcade fondateur de la série (toutes proportions gardées). Reste une petite escroquerie au niveau de la durée de vie, puisque pour terminer tous les niveaux, il faut utiliser telle ou telle tortue. Or, votre choix du début de partie est inamovible, si bien que vous devrez recommencer entièrement la partie avec un autre personnage si vous voulez débloquer les stages bonus. C’est ce que l’on appelle de la durée de vie artificielle, et il aurait été nettement préférable d’avoir une demi-douzaine de niveaux en plus plutôt que de se farcir de nouveau les mêmes avec un autre personnage.

Je ne m’enthousiasmerai donc pas plus que ça pour ce titre, mais je ne peux pas lui cracher dessus comme j’ai vu faire sur tant d’autres sites. Il est loin d’être le plus mauvais de la lignée, il n’a simplement pas été mitonné avec amour comme les titres qui voyaient le jour sur huit et seize bits. C’est quand même pas de sa faute s’il a manqué d’amour maternel, non ? Bande de sans cœur, va !

Teenage Mutant Ninja Turtles 3 : Mutant Nightmare