Tales of Hearts est un jeu vidéo DS publié par Namco Bandai Gamesen 2008 .

  • 2008
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Tales of Hearts

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Riche en épisodes, la saga des Tales de Namco se divise en deux catégories : les titres principaux (mothership titles) et les titres secondaires (escort titles). Tales of Hearts est le onzième épisode de la série principale et le premier à voir le jour sur une portable - il y a bien eu les trois Nakiriki Dungeon sortis sur Game Boy Color puis Game Boy Advance, mais ce sont des titres secondaires. Le jeu n’est paru qu’au Japon, en deux versions : les deux sont identiques en dehors des cinématiques, qui sont soit sous forme de dessins animés, soit en 3D précalculée. Ce qui n’a pas manqué de créer la polémique auprès des fans, pour qui une cinématique, c’est forcément un dessin animé.

Ils sont cons ces fans.

Bon, moi j’ai testé la version animée.

Et je vous emmerde.

CELUI QUI OUBLIE SON PASSE EST CONDAMNE A LE REVIVRE

Il m’est assez difficile de vous résumer l’histoire du jeu étant donné que, petit un, tout et en japonais et, petit deux, je n’ai toujours pas trouvé le temps d’apprendre cette langue. Mais Wikipédia est mon ami, et je lui laisse la parole.

Vous incarnez Shing Meteoryte, un jeune homme qui découvre un beau matin sur la plage de son village deux étrangers aux cheveux noirs. Les jumeaux Hearts, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, sont à la recherche d’un Soma. Et parce que la vie est bien faite, Shing est justement en possession de ce dispositif.

Mais qu’est-ce qu’un Soma, me demanderez-vous ? Eh bien il s’agit d’un équipement qui permet à son porteur de se téléporter dans l’esprit d’une personne afin d’en purger les Zeroms, des bestioles qui mangent les Spirias (les rêves, en gros).

Et ce n’est que le début d’une quête qui va conduire nos trois nouveaux amis, bientôt rejoints par d’autres personnes, à travers toute la planète, de nouveau envahie par les Zeroms après de longs siècles de calme.

MY HOME IS YOUR HEAD

Tales of Hearts est, d’après ses concepteurs, un RPG to Meet the Heart. Les développeurs de chez Namco ont l’habitude de donner des noms pompeux de ce genre, mais rassurez-vous, il s’agit peu ou prou d’un RPG nippon dans toute sa splendeur. Vous y visiterez des villes dans lesquelles vous pourrez acheter des objets et vous reposer, et des donjons que vous devrez traverser pour faire avancer l’histoire.

Néanmoins, Tales of Hearts est plein de particularités, la première d’entre elles étant que vous n’aurez accès à l’atlas que vers la moitié du jeu. Auparavant, vous n’aurez d’autre choix pour passer de lieu en lieu, que d’arpenter les routes sinueuses et bondées d’ennemis (l’atlas, lui, est dépourvu de tout combat). Autre particularité, lesdits ennemis sont visibles à l’écran, représentés par des formes noires que vous pourrez tenter d’éviter si vous le souhaitez, mais qui vous poursuivront si elles vous voient. Et si elles vous touchent par l’arrière, vous serez sonnés pour commencer le combat qui s’engagera alors.

Dans la grande tradition des Tales, les combats sont dynamiques. Tales of Hearts utilise un système baptisé CNAR-LMBS, pour Combination Aerial Linear Motion Battle System. Encore un titre qui pète plus haut que son cul, tout ça pour signifier que finalement, ce sera quasiment pareil que d’habitude. Votre groupe d’attaque comprend trois personnages (c’est une norme depuis quelques épisodes) parmi les six qui composent votre équipe, mais vous ne dirigez que le leader, les autres faisant ce que bon leur semble. Par défaut, le leader est Shing, mais vous pouvez choisir d’incarner un autre personnage, ou encore donner des indications aux personnages non-contrôlés (suivre le leader ou au contraire attaquer un autre monstre que lui, privilégier la magie ou les techniques spéciales, etc.).

Les combats sont vus de profil et se jouent en temps réel. Le système est très riche mais en voici les bases : vous pouvez attaquer au moyen du bouton A, tout en imprimant si vous le désirez une direction à la croix pour frapper en haut, au milieu ou en bas. Vous pouvez aussi préférer une attaque sautée (bouton B), plus rapide mais qui vous laisse vulnérable lorsque vous retombez. Avec ces deux boutons et les attaques de vos coéquipiers, vous pourrez réaliser des enchaînements qui feront de lourds dégâts dans le camp d’en face. Vous pouvez vous protéger (bouton Y) ou passer par le menu d’action (bouton X) pour utiliser un objet, une technique spéciale, un sort… Toutes ces actions remplissent une jauge dite de combinaison. Celle-ci se vide ensuite si vous faites appel aux combos de groupe, qui impliquent votre personnage et ceux de réserve. Voila pour les bases. Au fur et à mesure, vous découvrirez également d’autres possibilités, comme les Hi-Ougis, des attaques ultimes un peu complexes à réaliser, ou encore les attaques à l’unisson, qui font intervenir des personnages issus des précédents volets de la saga !

En fin de combat, vous gagnez des points d’expérience comme dans tout RPG. Par contre, vous n’aurez pas à revendre votre épée en mousse pour vous acheter une épée en bois. L’évolution des armes passe par l’apprentissage des techniques qu’elles offrent. Ceci est appelé le Soma Build et, lorsque suffisamment de techniques ont été apprises, l’arme effectue un Soma Evolve. Elle change alors de forme et débloque de nouvelles techniques.

Concernant la progression dans les donjons, sachez que vous devrez régulièrement faire appel à l’anneau de sorcier (un objet bien connu des fans de la saga) qui, ici, dispose de trois fonctions. Les deux premières sont assez semblables : ce sont des tirs qui permettent d’activer un interrupteur ou d’assommer un ennemi. La dernière fonction est une sorte de grappin qui permet de franchir les précipices, mais il faut éviter de s’en servir sur un monstre sous peine de l’attirer à soi. Les donjons pullulent donc de petites énigmes mettant en œuvre ces fonctions. Ils sont également farcis de pierres vertes, qui remplacent la cuisine des précédents épisodes. Ici il n’est pas question de faire la popotte, et le nombre d’objets de soin que vous pouvez transporter est limité à quinze. Les pierres vertes permettent de recharger l’énergie de soin contenue dans votre pierre de soin. Celle-ci peut être paramétrée, via le menu, pour soigner tout ou partie de votre équipe, selon son état, et peut même ressusciter un allié tombé au champ d’honneur.

Enfin, il vous faudra, régulièrement durant la quête principale - mais c’est aussi l’une des plus importantes quêtes annexes - entrer dans la tête des NPC. C’est ce que le jeu nomme Soma Link, et cela permet de purifier l’âme de la personne. Vous vous retrouvez alors, la plupart du temps, dans un labyrinthe sur plusieurs étages, farci de monstres, et vous devrez le traverser en un temps limité sous peine de décéder d’une mort létale. A la fin du labyrinthe, vous trouverez la plupart du temps un boss.

MON CŒUR, MON AMOUR

La barrière de la langue n’est pas bloquante en soi. C’est sans doute la principale idée que je voudrais faire passer à travers ce test, parce que je sais que c’est souvent l’écueil qui empêche nombre de joueurs de tenter une aventure en japonais. Alors bien sûr, vous ne comprendrez pas toutes les subtilités de l’histoire, mais les scènes, cinématiques ou avec dialogues, sont suffisamment explicites pour que vous jouissiez de l’histoire à peu près normalement.

De même, vous ne vous retrouverez jamais bloqués parce que vous ne savez pas où aller. Si vous devez vous rendre quelque part, la route est toute balisée. Et si vous avez accès à l’atlas, votre destination y est indiquée en gros. Si vous devez trouver quelqu’un dans une ville, vous ne pourrez pas sortir du bled tant que vous ne l’aurez pas trouvé. Cette prise en charge pourrait se montrer limitative pour le nipponophile convaincu, mais elle se révèle salvatrice pour tous les autres.

Le seul vrai problème que pose l’incompréhension de la langue, c’est tout ce qui concerne le système d’évolution et de combat. Alors de deux choses l’une : ou bien vous y allez par tâtonnement, ou bien vous vous trouvez une FAQ qui vous traduit les différentes options, il y en a partout sur la Toile. Une fois habitué, le gameplay devient limpide, et les nombreuses possibilités qui s’offrent à vous démontrent toute la richesse de cet épisode portable.

Une richesse en matière de réalisation également, le titre étant visuellement impressionnant pour son support. Qu’il s’agisse des décors en 3D ou des combats en 2D, l’ensemble est riche en détails, en couleurs et l’animation reste d’une fluidité constante, quels que soient les effets visuels mis en œuvre. La partie musicale n’est pas spécialement brillante, mais les thèmes collent bien aux situations. Quant aux dialogues, sachez qu’ils sont nombreux et joués avec conviction, et vous avez toujours la possibilité, via le bouton Select, de discuter avec vos équipiers quand bon vous semble.

Au final et malgré quelques scènes plans-plans sur le thème de l’amour et de l’amitié, Tales of Hearts s’avère être un épisode des plus réussis. Il faut espérer que son absence de localisation ne vous empêchera pas de vous y adonner, sous peine de rater l’un des meilleurs volets de la saga.

Tales of Hearts