Développé par Cyanide Studios, publié par Focus Home Interactive en 2007.
Suite de Runaway : A Road Adventure (auquel je n’ai pas joué), ce rêve chélonien sur DS vous emmènera des chaudes plages hawaïennes à la haute mer en passant par l’Alaska. Le tout avec humour et décontraction, bien entendu.
Qu’est-ce que je vous sers ?
Après leurs péripéties du premier volet, Gina et Brian se la coulent douce à Hawaï, entre séances de farniente + cocktails sur la plage et séances SM + bondage dans leur bungalow (enfin, là j’extrapole…).
Mais quand on est né sous le signe de l’aventure, celle-ci finit toujours par vous rattraper, et une excursion en avion tourne au cauchemar pour Brian, notre grand dadais (moins nerd qu’avant, toutefois).
Une fois l’avion écrasé dans la jungle luxuriante, il s’agit de s’en extirper pour s’enquérir de la santé de Gina, larguée au-dessus d’un lac avec le seul parachute disponible. Sortir de cette jungle et rejoindre la civilisation (sic) mettra déjà vos méninges à rude épreuve… mais vous vous en sortirez, j’en suis sûr, et Gina doit poireauter au bar local en vous attendant… ou pas ?!?
Las, pas de Gina, et qui plus est l’île paradisiaque s’avère être investie par des militaires dirigés par un colonel particulièrement psychotique, lequel semble poursuivre un but obscur connu de lui seul.
Ca y est, c’est à vous. Explorez, interrogez, essayez, réexplorez, réinterroger, réessayer, mais faut vous sortir de là !
Un peu de style(t)
Le jeu se présente sous l’aspect d’un point and click, avec ici la souris remplacée par le stylet. C’est plutôt sympathique à utiliser, mais une première critique concernera la précision parfois toute relative de ce dernier lorsqu’il s’agit de choisir un objet à l’écran mais surtout de sélectionner une ligne de texte bien précise parmi une liste. Il arrive hélas que l’on tape à côté, et de devoir se taper toute une conversation que l’on ne voulait pas avoir au départ. Sélectionner ce que l’on souhaite requiert donc souvent une précision chirurgicale et de bloquer sa respiration quelques secondes…
Hormis cela, le stylet s’avère simple et instinctif à utiliser, aussi bien pour déplacer Brian (on clique simplement où l’on veut qu’il se rende) que pour ramasser ou interagir avec des objets/personnages à l’écran.
Il y a trois icônes au-dessus de l’écran : l’inventaire (on clique sur le sac à dos et puis on peut examiner les objets glanés et les combiner en d’autres), la DS permet de sauvegarder/charger une partie, et puis… il y en a une bien utile qui interrompt l’action et affiche à l’écran –dans des couleurs criardes bien visibles- tout ce avec quoi il est possible d’interagir à l’écran, ce qui se révèle bien utile à l’usage lorsqu’on a loupé le tout petit objet dissimulé au milieu d’autres parce que l’on déplaçait le stylet trop vite et qu’on a pas eu le temps de voir son nom s’afficher.
Il est possible de passer de l’icône ‘loupe’ (examiner) à l’icône ‘main’ (interagir) en utilisant la croix. De même, les boutons situés derrière la console permettent de faire défiler les objets dans l’inventaire dans un sens ou dans l’autre. La maniabilité est donc dans son grand ensemble bien pensée.
Gare à toi si je t’attrape, Casse-Bonbons !
Le style graphique est très coloré, fluide et plaisant à regarder. Les personnages sont assez typés et attachants (ou détestables). Brian est une grande asperge un peu niais mais sympa et débrouillard, Lokelani est une vamp volcanique qui me déciderait instantanément à rester à Hawaii, le colonel est une caricature du militaire amoureux de la guerre et nostalgique du Vietnam… on peut rajouter Joshua, un type bizarre en contact avec des extraterrestres et imbu de lui-même malgré le fait qu’il provoque plus de problèmes qu’il n’en résout, un duo de surfeur fêlés (dont un unijambiste !), un pseudo-scientifique passionné des ours polaires (ce qui lui vaudra une solide déconvenue dont vous ne verrez rien, mais les expressions faciales de Brian qui regarde en disent long) sans oublier le lémurien ivrogne Casse-Bonbons.
Point de vue sonore, ça tient la route. Il n’y a pas de voix dans le jeu, juste les retranscriptions des dialogues (pas suffisamment de place je suppose). Attention Familles de France !!!! On ne fait pas l’économie d’un ‘putain’ de temps en temps. ;-p
Les petites musiques d’ambiance et autres bruitages de circonstance remplissent bien leur rôle, c’est agréable à écouter sans que cela s’impose.
Je m’en voudrais ici d’oublier de parler des cinématiques qui entrecoupent ça et là le fil de l’histoire, et qui sont de bonne qualité, même s’il m’est arrivé une fois que la DS se bloque et que je doive recommencer depuis ma dernière sauvegarde. J’ignore s’il s’agit d’un problème fréquent ou si c’est juste moi…
Mais comment je peux le pêcher, ce saumon !?
Les énigmes et autres situations biscornues à démêler sont bien entendu de la partie et vous ne serez pas déçus. Il s’agira de faire preuve à la fois de logique (certaines situations se révélant prévisibles) et d’imagination (d’autres s’avérant bien plus improbables). D’où certains moments où vous risquez de vous retrouver bloqués.
Il m’est ainsi arrivé plusieurs fois de devoir ‘simplement’ et patiemment tenter de combiner à peu près tous les objets de mon inventaire les uns avec les autres, après avoir vainement essayé ce qui me paraissait le plus logique d’abord. Une autre solution m’est aussi apparue (sur le bateau de Sushi) en effectuant une action tout à fait par hasard alors que je tournais en rond depuis un moment.
De manière générale, le ton est à l’humour burlesque et bon enfant, avec un soupçon de salacité bienvenue (rhaaaaa, Lokelani…). Mention spéciale à la dernière partie du jeu où Brian se retrouve dans le passé à bord d’un vaisseau pirate, ce qui donne lieu à une adaptation de son vocabulaire et de son élocution particulièrement jouissive.
Et donc
Runaway : The dream of the Turtle m’a bien plu. J’aime bien ce genre de jeu, déjà (bien que me retrouver bloqué m’énerve, mais bon…), et puis ça m’a rappelé Monkey Island. Mais les caractéristiques techniques du jeu, sa bonne jouabilité malgré les quelques soucis mentionnés plus haut, et l’histoire en elle-même m’ont séduit.