Développé et édité au Japon par Level 5, édité partout ailleurs par Nintendo. Sortie japonaise en 2009 et en 2011 partout ailleurs.
Quatrième épisode de la saga de Level 5, Professor Layton and the Last Specter est en vérité la préquelle de la première trilogie. Un peu comme Star Wars, sauf que Layton, pour autant qu’on sache, n’est pas le père de Luke. Ce quatrième - et ultime sur DS théoriquement - volet se place donc en première partie d’une nouvelle trilogie chronologiquement située avant la précédente, et sera suivi par un dessin animé (Professor Layton and the Eternal Diva, déjà sorti au Japon) et un jeu 3DS, Professor Layton and the Mask of Miracle.
C’EST PAS DU PIPEAU !
L’histoire se déroule trois ans avant les faits relatés durant Professor Layton and the Curious Village. Le prof se voit gratifié d’une assistante personnelle en la personne d’Emmy Altava, tandis qu’il se rend dans le petit village de Misthallery. La légende locale raconte qu’un spectre, le dernier de son espèce, protège le village dès que la flûte spectrale est jouée. Mais en ce moment, la créature fait des siennes en détruisant les habitations. Ce qui inquiète le maire Clark Triton, vieil ami de Layton qui lui a envoyé une lettre pour lui demander son aide.
SOIT UN TRAIN QUI PART DU POINT A ET QUI ROULE A UNE VITESSE…
La saga des Professor Layton, et ce volet n’y fait pas exception, est apparentée au genre des point’n click, à ceci près qu’ici il ne s’agit pas d’interactions avec le décor, genre utiliser le robot-mixeur sur le perroquet pour obtenir le boulon qu’il avait avalé, boulon que l’on place ensuite dans l’aspirateur pour désactiver l’alarme et KA-MOU-LOX.
KAKA-MOU, KAKA-MOU, KA-MOU-LOX.
(nb. : je sais que tous les point’n click ne sont pas aussi barrés, mais c’est ceux-là que j’aime le plus et donc que je connais le mieux)
Il ne s’agit donc pas d’interagir avec le décor, mais bel et bien de résoudre des énigmes. Ces dernières font le plus souvent appel à votre logique et à votre sens de l’observation, et pour les résoudre, vous n’utiliserez que le stylet, soit pour déplacer les pièces d’un puzzle, soit pour pointer la bonne réponse, ou encore pour l’écrire. Il y a en tout et pour tout cent cinquante-cinq énigmes durant la quête principale, auxquelles s’ajoutent quinze énigmes bonus. Une énigme résolue vous gratifie d’un certain nombre de points appelés Picarats et qui ne servent qu’à gonfler votre score. Notez que le nombre de point diminue à chaque tentative infructueuse, mais pas si vous quittez l’énigme sans y répondre (car toutes ne sont pas obligatoires pour avancer). Certaines énigmes ne sont pas numérotées et sont présentées par un « Solve the puzzle » à l’écran. Il s’agit d’énigmes obligatoires pour progresser, mais elles ne rapportent rien et vous pouvez les tenter autant de fois qu’il vous plaira.
La progression s’opère d’écran fixe en écran fixe, en cliquant sur la chaussure en bas à droite de l’écran puis en cliquant dans la direction souhaitée. Sur chaque écran, vous pouvez vous amuser à cliquer un peu partout pour découvrir, selon les cas, des énigmes cachées, des objets spéciaux sur lesquels nous reviendrons sous peu, ou des pièces S.O.S. Ces pièces permettent d’acheter tout ou partie des quatre indices accompagnant chaque énigme, au cas où vous bloqueriez sur la solution.
La ville est beaucoup plus grande que les lieux traversés dans les précédentes itérations. Pour gagner du temps, il sera possible de se déplacer de quartier en quartier à bord d’un bateau. Il sera également possible de se placer au volant de la Laytonmobile (le nom a la classe, mais c’est jamais qu’une vieille 2CV) pour se rendre à l’université ou à Scotland Yard. Enfin, sachez que la ville est envahie de souris. Dès que vous en voyez une, cliquez dessus avant qu’elle ne s’échappe pour obtenir un Mouse Badge. Au bout d’un certain nombre, cela vous permettra d’obtenir de l’aide pour trouver les pièces S.O.S., un peu comme le chien-robot, le hamster ou le perroquet précédemment.
Les objets spéciaux, pour en revenir à eux, sont obtenus en cliquant un peu partout ou en résolvant les énigmes. Ils sont nécessaires pour jouer aux trois mini-jeux accessibles depuis la valise (qui permet aussi de sauvegarder et de vérifier l’état des mystères résolus) située en haut à gauche de l’écran tactile. Ici les mini-jeux sont : un parcours de train semblable aux mini-voitures du précédent volet, un conte à compléter qui ressemble à l’album de stickers de Professor Layton and the Unwound Future là encore, et un jeu de dressage de poisson qui reprend le principe du hamster de Professor Layton and the Diabolical Box, cette fois-ci. Terminer chacun de ces jeux débloque les fameuses énigmes bonus appelées Challenges de Layton.
Notez enfin la présence à l’écran-titre, en plus de l’option pour débuter (ou continuer si vous l’avez déjà entamée) la partie, d’un certain London Life. Il s’agit d’un espèce de Sims développé en collaboration avec les équipes de Brownie Brown - ancien studio de Square-Enix et développeur de Magical Starsign notamment - où vous pouvez créer un personnage et le faire évoluer dans un mini-Londres, discutant le bout de gras avec des personnages issus des anciens volets, les aidant à accomplir leurs taches quotidiennes et recevant de ce fait des objets pour décorer son habitat.
LA FORCE TRANQUILLE
On ne peut pas dire que Professor Layton and the Last Specter bouscule les règles établies. Tous les ingrédients sont bien présents, depuis le scénario alambiqué qui s’appuie sur un casting énorme jusqu’au système de jeu qui fera chauffer vos petites cellules grises, en passant par les graphismes façon vieux dessin animé japonais (type Sherlock Holmes, celui avec les animaux anthropomorphes, ou Nadia et le Secret de l’Eau Bleue), les scènes cinématiques sous forme de dessins animés justement, ou encore la bande-son très bal-musette dans l’âme.
Par contre, s’il est une chose assez agaçante, c’est que les développeurs ont masqué tant bien que mal la grande linéarité du jeu derrière un nombre conséquent d’allers-retours. Ainsi, celui qui veut obtenir et résoudre toutes les énigmes devra, après chaque avancée du scénario, revenir dans tous les endroits visités pour parler à toutes les personnes déjà croisées.
Une dizaine d’énigmes en plus par rapport à la dernière fois (ce qui justifie le « More puzzles than ever before ! » sur la jaquette), des mini-jeux à peine remaniés, des « Solve the Puzzle » sans grande surprise et un Sims-like pas vraiment bandant… On ne peut pas dire que Level 5 ait réinventé la roue. Le fait est que la recette originale est déjà bien consistante, mais ceux qui suivent la saga depuis ses débuts risquent l’indigestion.