Le noir et le blanc
Bienvenu dans un monde manichéen. Avec Polarium, vous pouvez oublier toutes nuances de gris, seules deux couleurs comptent : Noir et Blanc.
Polarium est un des premiers jeux de réflexion sortis sur la DS. Son principe est simple : faire des lignes horizontales totalement blanches ou totalement noires afin de les faire disparaître.
Etant grand fan de jeux de réflexion, je me lance à l’aventure le cœur guilleret… et là…
Je tombe sur un menu, sobre, très sobre, trop moche, il est pas moche, c’est juste que… euh… bon, si les menus sont horriblement moches ce qui nuit un peu au premier contact du jeu, mais sans plus. Je suis là pour jouer, c’est le jeu qui compte, pas le menu. D’ailleurs, il y a quoi dans ce menu ?
Le bien et le mal
On a le choix entre trois modes de jeu et un menu d’option.
Le premier mode est un tutorial ; le jeu est simple et se maîtrise en quelques secondes. L’apprentissage se fait là. On apprend comment sélectionner les cases dont on veut changer la couleur. On peut en choisir plusieurs d’un coup en faisant ‘un chemin’ avec le stylet tout en sachant qu’il est impossible qu’une case soit sélectionnée plus d’une fois (donc pas de croisement). Une fois tout choisi, on tape sur la dernière case et la ‘POUF’ toutes les cases blanches choisies virent au noir et vice versa. Puis, si une ou plusieurs lignes horizontales sont de la même couleur, elles disparaîssent. Ca y est, on maîtrise les bases du jeu.
On a ensuite un mode défi. C’est la première déconvenue du jeu. Des lignes bicolores tombent du haut de l’écran, et, une fois en bas, il faut les homogénéiser pour les faire disparaître. Et il n’y a pas d’autre mot : c’est ennuyeux comme la pluie. Il n’y a qu’une dizaine de combinaisons de couleurs différentes. Il suffit juste de mémoriser le trajet à faire et de le faire rapidement pour éliminer les lignes qui tombent de plus en plus rapidement.
Et si on rate un enchaînement, il est quasiment impossible de rattraper son erreur, les lignes tombant beaucoup trop vite dès le début du jeu. Je suis désolé, pour moi un jeu de réflexion ne consiste pas à agiter bêtement un stylet sans réfléchir ! Il y a contradiction là. Bref, une petite demi-heure, c’est la durée maximale pendant laquelle je réussis à rester dans le mode défi avant que l’envie de lancer la console en hurlant « Mais elle est où la réflexion la dedant ? » me submerge. Une petite demi-heure … soit une dizaine de partie (en moyenne de deux minutes chacune !). Et, n’étant pas particulièrement masochiste, j’ai rapidement compris que le mode défi était à oublier.
Je m’attendais au pire avec le mode Puzzle… et bien non. Polarium prend toute sa dimension dans ce mode : Vous êtes face à plusieurs lignes et vous devez trouver LE trajet à effectuer pour éliminer toutes les tuiles d’un coup en une fois. Les vingt premiers niveaux sont très simples mais les choses se corsent au fur et à mesure ensuite de manière très progressive. Le mode Puzzle laisse vraiment une place à la réflexion, et on est vraiment content lorsque l’on trouve la solution d’un problème ardu. Est-ce que malgré tout cela suffit pour sauver Polarium ? Pour moi, non.
Le yin et le yang
Polarium n’a pas besoin de beaucoup d’effets et donc les développeurs ont misé la carte de la sobriété.
On a la sobriété moche du menu en noir et blanc. La belle sobriété du plateau de jeu. La sobriété de la musique d’une durée de sept secondes passant en boucle (et qui lasse donc très vite).
Bref, ce jeu est loin, très loin de Tetris ou Meteos sur la même machine.
Un éditeur de puzzles (très mal conçu) et le mode versus (avec une seule cartouche) ne sauve rien.
Le sucré et le salé
Graphisme : Des cases noires, blanches et quelques grises. On oublie.
Son : Jouer sans, la rengaine simili-new-age enervant plus qu’autre chose quand on essaye de réflechir.
Animation : Mouaif… l’effet des lignes qui disparaissent est animé mais rien de transcendant.
Difficulté : Injouable en mode Défi, bien pensé en mode Puzzle.
Richesse : Le principe du jeu est original, certes, mais il lasse très vite.
Scénario : C’est un jeu de réflexion, pas besoin de scénario… tant mieux, il n’y en a pas.
Ergonomie : Tout au stylet, c’est parfait, ce qui nous donne un petit paradoxe amusant : Un jeu injouable à la maniabilité irréprochable.
Longévité : Cela dépend de l’envie que vous avez pour résoudre les puzzles. Mais bon, si vous l’achetez le lundi… vous cesserez sûrement d’y jouer avant le jeudi.
En bref : Hélas, Polarium est la preuve vivante qu’un principe nouveau ne donne pas forcément un hit. Si l’écran tactile de la DS est bien exploité, cela n’empêche pas ce jeu d’être soporifique à très court terme. Si comme moi, vous aimez les jeux de réflexion… choisissez en un autre.