Phoenix Wright : Ace Attorney - Trials and Tribulations est un jeu vidéo DS publié par Capcomen 2008 .

  • 2008
  • Réflexion

Test du jeu vidéo Phoenix Wright : Ace Attorney - Trials and Tribulations

4/5 — Exceptionnel ! par

_Gyakuten Saiban 3

Développé et publié par Capcom, paru en Europe le 3 octobre 2008._

Troisième opus de cette série commencée sur GBA et qui trouve sur DS une seconde vie, ce jeu d’enquêtes et de combats de prétoire poursuit dans la lignée de ses prédécesseurs, et on ne va pas s’en plaindre. On retiendra en particulier un scénario bétonné proposant moult rebondissements, et puisant largement dans les deux épisodes antérieurs, plusieurs personnages déjà rencontrés reprenant du service. On incarnera ainsi Mia Fey, l’ancienne patronne de Phœnix, assassinée dans le premier opus, lors d’un procès passé où Phœnix était… accusé de meurtre ! La petite sœur de cette dernière, Maya, est elle aussi présente, et mettra ses dons de médium au service de Phœnix. Par ailleurs, on sera amené à affronter un bien mystérieux procureur caféinomane, Godot, qui semble dissimuler un lourd passé. Les liens entre les cinq différentes affaires proposées sont nombreux et participent à l’immersion dans le jeu, car on est toujours impatient d’en apprendre davantage.

Le juge a un frère. Il est Canadien.

Les chapitres sont toujours divisés entre l’enquête et le procès lui-même. Les phases d’enquête nous feront nous balader du lieu du crime au centre de détention en passant notamment par le poste de police, où l’on sera heureux de retrouver l’inspecteur Dick Gumshoe, peu efficace mais au grand cœur. Partout, il s’agira d’examiner les lieux à la recherche d’indices et pièces à conviction susceptibles de nous aider à prouver l’innocence de notre client. On interrogera aussi les divers intervenants, témoins ou non. Au tribunal, on s’évertuera à mettre le doigt sur les contradictions dans les dépositions des témoins avant de démolir leurs témoignages en présentant des pièces à conviction ou des profils de personnes en particulier.

En face de nous, le procureur n’aura lui (ou elle) de cesse d’essayer de démontrer la culpabilité de l’accusé, notre client, en nous démolissant systématiquement. Systématiquement ? Hem, ça reste à voir, tant les revirements de situations et révélations fracassantes autant qu’inattendues abonderont. Le juge, toujours le même et toujours barbu et… disons, influençable, hé hé, présidera sur le tout. On aura aussi l’occasion d’avoir son frangin canadien diriger un des procès.

Typiquement, une valse de témoins livreront leur témoignage, à la demande du procureur, avant qu’il nous incombe de procéder à leur contre-interrogatoire, et donc de mettre en pièces leurs tissus de mensonges. Pour ce faire, deux techniques : la première consiste à leur mettre la pression à l’aide de la commande « attaquer », afin qu’ils précisent leur propos et, le cas échéant, modifient leur déposition, de nouveaux éléments venant s’ajouter et nous ouvrant de nouvelles possibilités. La seconde, « présenter », n’est à utiliser que si on est sûr d’avoir déniché une contradiction de taille, et devra obligatoirement être étayée par une pièce à conviction ou le profil d’une personne, sans quoi le juge nous pénalisera en nous ôtant une portion de la barre de vie qui, une fois complètement vidée, équivaut à un sinistre verdict de culpabilité.

Verrous-psyché et une valse de personnages barjots

Lors des phases d’enquête, il arrivera que l’interlocuteur/trice refuse de s’exprimer sur un point particulier. Un ou plusieurs cadenas apparaîtront alors, qu’il nous faudra briser afin de progresser. Pour ce faire, il sera nécessaire de rassembler des indices et d’autres témoignages, avant d’être en mesure de débloquer ces verrous, une procédure similaire à celle consistant à démolir un témoignage lors des phases de procès. Apparues dans le second épisode de la série, ces séquences rajoutent un peu de sel, sans rien révolutionner cependant.

La galerie de personnages, certains d’anciennes connaissances outre Phœnix et Maya (Franziska von Karma et Miles Edgeworth notamment), est un pur régal, et leurs tics, mimiques et comportements puérils et égocentriques constituent un véritable délice, et on est véritablement absorbé dans cet univers décalé aux relents mangas.

Techniquement parlant

Visuellement, ce 3ème opus s’inscrit toujours dans la continuité, en affichant des décors détaillés et colorés. Les personnages ne bougent pas réellement, mais présentent plusieurs phases de décomposition de mouvements dans l’esprit manga, assez exagérés, de même que leurs sautes d’humeur. Les musiques d’accompagnement lors des scènes de contre-interrogatoire participent toujours à l’immersion et apportent un degré de suspense supplémentaire (même si je préfère celles du premier épisode). Les déclarations fracassantes des protagonistes et leurs mouvements d’humeur sont toujours ponctués de bruitages extrêmes (lorsque le pauvre Phœnix subit l’ire de Franziska et ses coups de fouet par exemple, ou qu’il reçoit au visage la tasse de café de Godot, sans oublier les coups de marteau du juge).

La jouabilité peut s’effectuer aussi bien au stylet qu’avec les touches, c’est à voir ce qui vous sied le mieux, chaque méthode étant efficace.

En bref

Trials and Tribulations clôt en beauté cette première trilogie, avec Phœnix Wright en vedette. Si ce troisième volet n’apporte rien de neuf en matière de possibilités de jeu, le scénario de chaque affaire (et les liens qui se font de plus apparents, au fil de la partie, avec les deux jeux précédents) est suffisant pour nous scotcher à la portable, fébrile et désespéré d’en apprendre plus.

Verdict : 8/10

Phoenix Wright : Ace Attorney - Trials and Tribulations