Développé par Shin’En, édité par Majesco (sauf au Japon, édité par Taito).
Si le studio Shin’En Multimedia ne vous dit pas grand-chose de nom, certaines de ses productions sont relativement connues. Maya l’Abeille par exemple… Ah ? Bon, on me souffle dans l’oreillette que c’est un mauvais exemple. Non, à cette époque, le vrai coup de maître pour Shin’En, c’était le diptyque des Iridion, salués pour leur qualité graphique mais grosso modo injouables. Toujours est-il que nos amis allemands (ces deux mots accolés ont une drôle de connotation) sont visiblement fans de shoot ‘em up, puisqu’ils remettent ça sur DS.
MERCI DE DÉPOSER VOTRE CERVEAU À L’ENTRÉE
S’il est un point commun entre tous les shmups du jeune studio, c’est leur absence totale de scénario. On va donc partir d’une supposition simple et commune à nombre d’autres jeux du même type : on pilote un vaisseau qui représente le seul espoir de survie de notre monde menacé d’invasion. Je pense qu’avec ça, on n’est pas très loin de la vérité.
RIDE LIKE THE WIND
Nanostray est donc un shoot ‘em up, plus précisément un shoot ‘em up vertical. Le jeu propose plusieurs modes : l’Aventure où vous enchaînerez les niveaux jusqu’au boss final et à la séquence de fin ; l’Arcade où vous pouvez pratiquer les niveaux (débloqués dans le mode précédent) dans l’ordre de votre choix, le but étant d’y réaliser le meilleur score possible ; et les Défis, eux aussi à débloquer. Il y a en tout et pour tout vingt-deux défis qui vont du pétage de score à l’interdiction d’utiliser telle arme, en passant par le bonus de prise de risque (même si le jeu n’utilise pas vraiment de système de scratching pur et dur).
N’oublions pas non plus les modes multi (multi signifiant seulement deux, ici), jouables avec une seule cartouche : faire le plus gros score en cent vingt secondes, même chose en soixante, obtenir vingt-cinq mille points le plus vite possible ou récupérer le plus de pièces possible en cent vingt secondes.
L’aventure comporte huit niveaux, bien évidemment gardés par un boss chacun. Les trois premiers mondes (jungle, ruines aquatiques et désert) peuvent être explorés dans l’ordre de votre choix. Puis vous accédez aux trois mondes suivants (station sur rails, astéroïdes et volcan), que vous pouvez là encore parcourir comme bon vous semble. Les deux derniers niveaux (la ville et la base ennemie) ne peuvent par contre pas être intervertis.
En terme de jouabilité, Nanostray reste relativement classique. Le système d’armement fonctionne un peu comme dans un Hellfire. Comprenez par là que vous disposez de toutes vos armes dès le début du jeu, et vous pouvez switcher entre elles à tout moment au moyen des icônes placées sur l’écran du bas. Vous tirez ensuite en appuyant sur le bouton A. Vos armes n’évolueront pas de tout le jeu, mais vous disposez d’une attaque spéciale pour chacun de vos tirs, activable en appuyant sur la touche B. Enfin, vous disposez de quelques smart bombs que vous activerez au moyen du bouton X.
Votre arme de base est un front shot bleu, et le spécial le transforme en rayon laser concentré vers l’avant. Vous pouvez ensuite passer au rayon électrique jaune, qui se transforme en cercle d’éclairs ; au tir guidé violet, qui devient plus imposant lors de l’attaque spéciale ; ou un tir sur les côtés, vert, qui lui aussi augmente en taille et en efficacité lors d’une attaque spéciale. Notez que l’attaque spéciale doit être utilisée avec parcimonie puisqu’elle pompe sur la jauge dédiée. Le seul moyen de recharger cette jauge et de faire des chaînes d’ennemis abattus pour obtenir des petites pastilles bleues.
Outre la possibilité de changer d’armement, le stylet vous sera également utile face aux boss. Il permet en effet de les scanner pour trouver leur point faible, souvent pas bien gros. Malgré tout, dans le feu de l’action, vous aurez plus souvent tendance à tirer dans le tas en espérant toucher quelque chose, plutôt que de lâcher l’écran des yeux pour dégainer le stylet.
VIEILLE RENGAINE
Avec son design futuristico-épuré façon Radiant Silvergun, son grand nombre d’objets animés, ses effets de lumière et de particules et ses musiques entre garage et cuisine… pardon, entre garage et techno, à peine gâchées par les bruitages parfois lourds qui les couvrent, Nanostray n’est pas sans évoquer certaines gloires passées du genre.
Le jeu est bien réalisé et, une fois n’est pas coutume, assez agréable à jouer. Le vaisseau est véloce et réactif, mais les bords de l’écran inaccessibles rendent parfois pénible la progression, tant la portion de l’écran sur laquelle on peut vadrouiller est bien plus petite que ce que l’on croit de prime abord. En outre, certaines armes sont inutiles et le stylet est donc dispensable, d’autant que, comme évoqué précédemment, il n’est pas évident de jongler entre les balles tout en tapotant l’écran du bas. Pour une fois, l’usage des spécificités de la DS n’est pas une bonne idée.
Et puis si elle est progressive, la difficulté devient rapidement couillue. La durée de vie est qui plus est énorme, les niveaux sont presque trop longs et si le mode Aventure ne vous suffit pas, les nombreux modes annexes vous promettent quelques poignées de minutes scotché à votre bécane.