Développé par Shin’En, édité par Codemasters en Europe et Majesco partout ailleurs
La Nintendo DS est connue pour ses jeux de cuisine et de dressage de chiens, chats et loutres savantes, mais en matière de shoot’em up, il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent. En tout état de cause, le premier Nanostray s’est suffisamment bien vendu pour qu’un second volet soit mis en chantier. Le studio Shin’En, déjà responsable du premier opus, nous en remet donc une couche, et en profite pour gommer la quasi totalité des défauts de l’épisode précédent.
DANS L’ESPACE, PERSONNE NE VOUS ENTENDRA CRIER
L’E.S.S. Ariga, vaisseau de ravitaillement revenant de mission, pénètre tout juste dans la zone franche lorsqu’il reçoit un signal de détresse qui tourne en boucle depuis trois ans. Il semblerait que toute la région ait été envahie par le Nanostray, un virus qui s’attaque à toute technologie et transforme votre grille-pain en machine de guerre incontrôlable. L’officier Diane Stewart est chargée de trouver le moyen de contrer la propagation depuis le vaisseau, mais c’est à vous que revient l’insigne honneur de nettoyer systématiquement l’espace contaminé, avec votre petit coucou. Ce qui revient un peu au même que de récurer les chiottes du commandant à la brosse à dent.
PAS DE BRAS, PAS DE CHOCOLAT
Comme son prédécesseur, Nanostray 2 est donc un shoot ‘em up. Il alterne les niveaux à défilement vertical et horizontal, voire mélange les deux. Il propose plusieurs modes : l’Aventure où vous enchaînerez les niveaux jusqu’au boss final et à la séquence de fin ; l’Arcade où vous pouvez pratiquer les niveaux (débloqués dans le mode précédent) dans l’ordre de votre choix, le but étant d’y réaliser le meilleur score possible ; les Défis, où vous devez réaliser l’objectif demandé ; un mode deux joueurs local en coopération ou en duel ; et le Simulateur, un ensemble de quatre mini-jeux à débloquer.
Une fois de plus, l’aventure comporte huit niveaux. Le premier (la station spatiale) sert de tutoriel, les trois suivants (caverne, plage, volcan) pouvant être joués dans l’ordre de votre choix. Une fois ceux-ci terminés, vous débloquez le prochain groupe de trois (canalisations, nuages, ceinture d’astéroïdes), puis le dernier niveau, enneigé, vous sera imposé. L’opposition se borne toujours à des tas de machines, volantes, rampantes ou immobiles.
Et pour vous en débarrasser, vous aurez mieux que Baygon jaune et Baygon vert. Vous disposez d’un arsenal plus réduit que précédemment, mais plus exploitable. Tout d’abord, vous pouvez choisir parmi trois configurations : tout aux boutons, tactile pour droitiers ou tactile pour gauchers. Quelle que soit votre préférence, vous disposez de la croix (ou du stylet) pour vous déplacer, de deux boutons (pour les droitiers adeptes du tactile, les boutons sont remplacés par la croix directionnelle et la gâchette de gauche) pour vos deux armes et des deux gâchettes (ou du stylet) pour modifier la position de vos satellites.
Partons du principe que vous êtes un conservateur républicain et aigri, qui n’imagine pas pratiquer un shmup autrement qu’avec de bons vieux boutons. Le premier bouton vous permet d’utiliser votre arme principale. Il n’y en a qu’une seule désormais, et elle n’est pas évolutive. Il s’agit d’un simple tir vers l’avant. L’autre bouton permet d’utiliser votre arme secondaire, que vous aurez au préalable (avant de débuter le niveau) choisie parmi six : gros laser vers l’avant, mines spatiales, éclair auto-guidé, etc.
Comme de bien entendu, cette arme n’est pas gratuite et consomme de l’énergie, symbolisée par une jauge verte en haut de l’écran tactile. Pour remplir cette jauge, il vous faudra détruire les petits ennemis qui arrivent par vagues, les gros ne délivrant au mieux que des pièces d’or qui augmentent votre score. Une fois la vague détruite, vous n’aurez plus qu’à ramasser la pastille bleue qui flotte dans l’espace. Les deux premières vagues que vous détruirez dans chaque niveau ne vous laisseront pas de pastilles mais un satellite chacune. Ces modules se placent sur les côtés du vaisseau et tirent en même temps que lui, avec un angle légèrement incliné, de sorte que les trois tirs (ceux des satellites et celui du vaisseau) forment un cône vers l’avant. Vous pouvez modifier la disposition des modules pour leur permettre de tirer sur les côtés ou vers l’arrière.
HAIL TO THE KING
Non seulement le scénario du jeu est cette fois-ci clairement établi durant l’introduction, mais en outre, des scènes cinématiques s’intercalent entre chaque niveau ou presque pour développer l’histoire. Et pas des cinématiques de fiottes hein, des belles cinématiques en 3D pré-calculée, avec textes explicatifs joués et tout !
D’ailleurs, en terme de réalisation, Nanostray 2 assure au moins autant que son grand frère. Les niveaux sont superbes, colorés et variés, l’animation est fluide (en dehors de quelques ralentissements lorsque l’écran est surchargé de tirs, d’ennemis et d’effets de particules) et certains effets de rotation ou de distorsion sont juste bluffants. La partie sonore va bon train elle aussi, entre les textes parlés et la musique un peu plus rock que la dernière fois.
Et puis surtout, l’intégralité des défauts du premier épisode est, comme je vous le disais en intro, rayée de la carte. Il n’y a plus de problèmes de rebords d’écran inaccessibles, et il n’est plus question de changer d’armement dans le feu de l’action au risque de se prendre une boulette parce qu’on ne surveillait plus l’ennemi. L’arsenal est réduit, mais c’est pour la bonne cause.
Le jeu y gagne en nervosité et, si la difficulté est encore assez élevée, c’est surtout dû à la profusion de boulettes qui vous arrivent sur le coin du cockpit, faisant presque passer Nanostray 2 pour un lointain descendant des manic shooters, surtout face aux boss. La durée de vie est quant à elle, une fois encore, gigantesque, avec sa quête principale bien longue et ses nombreux modes de jeu annexes.
Ca y’est. Nous y sommes. Nous voici devant le meilleur shoot’em up de la machine, et d’une manière globale, devant un excellent représentant du genre, toutes bécanes confondues. Il n’aura fallu à Shin’En qu’un brouillon avant de produire cette perle, et maintenant, il ne nous reste plus qu’à attendre avec une impatience non feinte le troisième volet de cette fantastique saga.