Développé par Griptonite Games, édité par Nintendo.
Les jeux d’objets cachés (Hidden Objects de l’autre côté de l’Atlantique) sont un genre à part entière, dont le navire amiral est sans aucun doute « Où est Charlie ? / Where’s Waldo ? » Vous le sentez déjà qu’on va se faire chier dans ce test, hein ? Et pourtant, le genre est très prisé d’un public amateur de parties rapides et sans prise de tête, celui-là même dont-on-ne-prononce-pas-le-nom-de-casual-oups-je-l’ai-dit. Big Fish, qui a bien compris que ce public-là avait du pognon à dépenser comme les autres, s’est mis à inonder le PC de jeux d’objets cachés, avec sa franchise des Mystery Case Files, ou MCF. MillionHeir est un cas à part dans la série, puisque c’est le premier à sortir sur un autre support que le PC (exception faite du volet paru sur téléphones compatibles Glu Mobile).
MILLION DOLLAR PAPY
Emilio Nerr est un riche excentrique, ou plus exactement était. En effet, notre brave milliardaire foufou a disparu de la circulation, et c’est à vous qu’il incombe de mener l’enquête. Comme dans un bon Agatha Christie, il va vous falloir interroger toute la troupe des suspects, à ceci près qu’ici, les fourbes se montreront peu amènes tant que vous ne les aurez pas aidés à faire le ménage. Vous voici donc propulsé détective-balayeur en chef.
Notez que les noms des personnages sont aussi débiles en français (Nikos Mos l’amateur d’astronomie, Bérangère Anium la fleuriste, etc.) qu’en anglais (ma préférence allant à Justine Time).
RANGE D’ABORD TA CHAMBRE !
Les suspects sont au nombre de douze, et cela représente donc autant de missions à relever. Pour ce faire, il s’agira donc de trouver, dans le véritable foutoir qui représente l’habitat de chacun des protagonistes, les objets listés dans la colonne de droite. L’écran du haut affiche donc un panorama complet de la scène, tandis que celui du bas agrandit une portion du décor. Une fois tous les objets trouvés dans une scène, on passe à la suivante, chaque suspect pouvant vous demander de retrouver ses affaires perdues dans trois à cinq pièces.
Pour ce faire, il vous suffit de cliquer au bon endroit. Et si jamais vous bloquez, il est possible d’utiliser un indice, avec parcimonie parce qu’ils sont en nombre limité. Mais attention ! Plusieurs obstacles se dressent sur votre route : tout d’abord le chronomètre, qui vous empêche de vous les rouler trop longtemps. Et inutile de cliquer à tort et à travers non plus, sans quoi vous serez pénalisé de quelques secondes de plus ! Notez malgré tout qu’il existe un mode facile, sans chrono. Ensuite, il y a d’autres traquenards ponctuels. Par exemple, la lumière qui s’éteint et limite d’autant votre champ de vision. Ou alors, l’objet est planqué derrière un autre et vous devrez faire appel aux rayons X pour le retrouver !
Enfin, plus les scènes s’enchaînent et plus le jeu vous demande de « faire des choses » (rien de sexuel) avec les objets : il ne s’agit plus alors simplement de toucher l’objet mais, selon les cas, d’en relier deux entre eux ou d’en changer la position.
Et ce n’est pas tout ! Après vous être abîmé les yeux sur ces scènes improbables à la recherche d’objets souvent fondus dans le décor, il vous faudra encore l’emporter dans un mini-jeu. Le premier suspect vous met par exemple devant un taquin (ces fameux puzzles insupportables où il faut reconstituer une image simplement en faisant glisser les cases une à une). Il y aura aussi du jeu des sept erreurs ou du puzzle, selon les cas.
ÇA OU LA DAME DE PIQUE EN RÉSEAU, HEIN…
En toute franchise, le jeu est très correctement réalisé. Le scénario est minimaliste mais l’humour est omniprésent. Les personnages sont sympathiques, les décors sont très riches en détails (hélas !), très colorés et jouissent d’une chouette résolution, le zoom ne transformant pas l’image en bouillie de pixels comme on aurait pu s’y attendre.
Bon par contre, c’est typiquement le jeu qui ne vous retiendra pas des heures. Pourtant, il y a de quoi faire avec les nombreuses scènes et l’intégration d’un mode multi (« Qui c’est qui trouvera en premier la bouillotte ? Le perdant paie l’apéro. », typiquement). Mais bon, c’est tellement chiant à jouer que vous n’irez sans doute pas jusqu’au bout. Déjà moi, j’ai eu du mal à finir ce test, alors hein… Je mets six, mais c’est une note exclusivement pour les fans inconditionnels de ce type de jeu.