SNK relève-toi, ils sont devenus fous ! Playmore, qui a racheté la légendaire firme et son catalogue de jeu, rempile pour un nouveau Metal Slug après les pathétiques épisodes 5, 6 et Advance. Et autant le dire tout de suite, y a encore quelque chose de grippé dans la chenille du tank.
RETOUR VERS LE FUTUR
Marco, Tarma et toute la clique sont donc de retour pour une nouvelle aventure endiablée. D’entrée de jeu, ils se retrouvent face à Morden… et le battent à plate couture. Mais alors que les héros s’en vont, une porte quantique s’ouvre derrière le général, et des soldats venus du futur apparaissent dans notre dimension.
À LA GUERRE COMME À LA GUERRE
Lorsque vous démarrez la partie, vous avez le choix entre visionner les meilleurs scores (autant dire que jusque là ils ne sont pas très élevés), voir quels soldats alliés vous avez récupérés (pareil, vous en avez pas des masses), régler les options (l’autofire, le son, etc.), vous entraîner sur les désormais classiques missions spéciales de l’école de combat ou participer au véritable jeu.
Commençons donc par celui-là. Vous règlerez d’abord votre niveau de difficulté parmi trois, puis vous sélectionnerez votre perso parmi six. Les quatre de d’habitude sont en effet rejoints par deux nouvelles têtes. Chacun a plus ou moins sa spécialité : l’un est plus efficace avec une arme, l’autre avec les bombes, l’autre au corps-à-corps, un autre encore peut choper les ennemis et les envoyer bouler, etc.
Metal Slug 7 est bien évidemment un run ‘n gun, et il se parcourt le long de sept niveaux qui vont d’une décharge à un volcan en passant par une mine ou une cascade.
Comme d’habitude, vous disposez d’un bouton pour utiliser votre arme principale ou le couteau si vous êtes au corps-à-corps, d’un autre pour sauter et d’un dernier pour envoyer des bombes. Innovations tout de même : la gâchette de droite permet de switcher entre les deux dernières armes que vous avez récupérées, ou de revenir à votre basique pistolet. Enfin, l’écran du bas peut être déplacé avec le stylet pour visualiser le parcours qu’il vous reste à accomplir. Les bonus découverts et les soldats libérés y sont indiqués, mais seulement une fois que vous les avez trouvés.
Un nouveau Metal Slug ne mérite le titre que s’il propose des nouveautés, aussi de nouvelles armes sont-elles à votre disposition. En plus des traditionnels mitrailleuses, canons laser, missiles, chiens explosifs ou encore fusils à pompes, apparaissent le lance-flamme (pas sûr, mais il me semble pas qu’il existait avant), le couteau qui envoie des lames d’énergie ou encore la double mitrailleuse. Pareil du côté des Slugs, puisque de nouvelles bestioles peuvent être pilotées, comme le Slug chariot de mine ou encore le Slug géant.
Tous ces items ont une utilisation limitée, que ce soit le nombre de munitions pour les armes ou la jauge de fuel (équivalente à une jauge de vie) pour les véhicules. Aussi il vous faudra trouver de nouveaux chargeurs pour les premières et des jerrycans d’essence pour les seconds. Vous trouverez également des bonus de score (nourriture, pièces, etc.), la plupart du temps en tuant des ennemis, ou encore des caisses qui rechargent votre nombre de bombes.
Il y a toujours cent soldats barbus à délivrer, et inutile de vous dire qu’ils vous offrent encore des objets bien utiles. Certains vous aident plus directement (le fameux soldat-kaméha), et vous perdez votre score de libération si vous perdez une vie, comme avant.
C’EST LA CHENILLE QUI REDÉMARRE
C’est fini, je n’y crois plus. J’ai essayé, j’ai gardé patience, mais non, rien à faire : Metal Slug est définitivement mort. Alors oui, le scénario se renouvelle un peu, et il est toujours plaisant de retrouver certains ennemis, mais après ? Ca nous fait une belle jambe.
Visuellement cet épisode est catastrophique. Fini le pixel art, Metal Slug 7 est une déchêterie ambulante. Playmore a repris sagement tous les sprites connus, en a créé un ou deux autres en changeant simplement la couleur des existants, et a placé le tout dans des décors affreux, ternes, flous, qui ne se renouvellent qu’après la première moitié du jeu. Il n’y a plus rien de vivant dans le décor, plus d’humour, les animations sont désespérément déjà vues, les quelques gouttes de sanquette ont été censurées et, pire que tout, l’écran rame dès qu’il y’a un peu de monde ! Oui, on se souvient tous des écrans surchargés limites bordéliques de Metal Slug X, et on pleure en silence sur ce que Playmore essaie de faire passer pour un digne successeur.
La bande-sonore remixe vaguement certains thèmes connus et en propose quelques nouveaux, le tout crachotant allègrement dans le petit haut-parleur biscornu de la DS. Au milieu de tout ça, les seuls rescapés sont les bruitages et voix digits, identiques en tous points à ce que l’on connaissait déjà.
Traumatisés, nous découvrons néanmoins quelques nouveautés bien vues. La possibilité de conserver une arme lorsqu’on en récupère une nouvelle puis de switcher entre elles, le Slug géant qui, s’il se dirige péniblement, a une gueule d’enfer… C’est mince. Le double-écran ne sert à rien, et la carte qu’il présente est en plus pixellisée à mort. Les nouveaux persos ? Sans intérêt.
La difficulté est toujours là. Pourtant elle n’est pas la même que d’habitude. On ne bute plus que sur les boss, quasiment jamais sur le parcours qui mène jusqu’à eux. Metal Slug 7 n’est pas plus simple pour autant, puisque lesdits boss sont particulièrement casse-couilles, mention spéciale au dernier qui n’en finit pas.
La durée de vie est dans les standards de la série. Une petite demi-heure pour l’aventure principale. Le souci, c’est que la replay value est nulle, contrairement aux précédents épisodes. On n’a pas envie de refaire le jeu tant les boss sont ennuyeux et le level-design peu recherché. Les missions bonus alors ? Certainement pas. Où est le plaisir à refaire douze fois le même niveau avec des objectifs différents (battre le boss, trouver tous les soldats, récupérer tous les objets, etc.) ? Parler à l’instructrice ? Je vous la laisse, avec son design mangaïsant à mille lieues de ce que représentent les MS.
Non, Metal Slug 7 n’est définitivement pas la relève. Un épisode sans intérêt, sans charme. SNK se retourne dans sa tombe, et je préfère oublier cette triste expérience.