Mario & Luigi : Voyage au Centre de Bowser est un jeu vidéo DS publié par Nintendoen 2009 .

  • 2009
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Mario & Luigi : Voyage au Centre de Bowser

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Développé par Alphadream, édité par Nintendo.

Et de trois ! Après Mario & Luigi : Superstar Saga sur Game Boy Advance et Mario & Luigi : les Frères du Temps sur DS, Alphadream revient sur la portable à double écran pour un nouveau volet des aventures erpégesques des deux frangins plombiers. Mario & Luigi qui avaient été rejoints par des versions miniatures d’eux-mêmes dans le précédent volet… Qu’allaient donc pouvoir inventer les développeurs cette fois-ci ? Contrôler Bowser ?! Ah d’accord, fallait me le dire, que c’était un remake de Super Mario RPG.

DIGÉRER POUR MIEUX RÉGNER

On le croyait terminé. Adjoint de Graguemona dans le premier épisode, on ne le retrouvait qu’en tant que simple marchand dans les égouts lors de la séquelle. Et pourtant, c’est bel et bien Gracowitz le grand méchant de notre histoire, ourdissant son plan machiavélique ! Le voilà qui avance masqué, se faisant passer pour un mystérieux Monsieur Loyal auprès d’un Bowser déconfit par une énième défaite face à son ennemi juré. Qu’à cela ne tienne : avec ce super champignon que vous venez de gagner à la loterie (sans avoir joué, mais Bowser n’est pas connu pour ses talents intellectuels), vous pourrez vaincre Mario et ses amis, sisi, promis juré !

De fait, Bowser ingère le mycocite et se met d’un coup à souffler, et souffler, et tempêter plus qu’un Grand Méchant Loup en colère. Cette fois, c’est la victoire… ou presque. Incontrôlable, il se met carrément à aspirer Mario, Peach et toute la clique, avant hélas de s’effondrer. C’est à peine un peu plus tard que Gracowitz, révélé au grand jour, va lui dévoiler la vérité : tandis que les insupportables frères plombiers barbotent dans ses intestins, le bigleux va en profiter pour conquérir le château d’un Bowser diminué par ses ingestions intempestives. Et de là, l’ignoble individu n’aura plus beaucoup d’efforts à fournir pour mettre la main sur la forteresse de Peach.

IL ÉTAIT UNE FOIS LA VIE

Notre pauvre Bowser, victime de ses désirs, va donc devoir s’allier aux frangins à moustaches perdus dans son corps, dans ce nouveau cocktail de plates-formes, d’aventure à la Zelda et de RPG. Le fait est que contrairement à Super Mario RPG dont je parlais plus haut, les trois individus qui nous servent ici de héros ne marcheront pas main dans la main, étant donné que Mario & Luigi sont piégés quelque part entre la glotte et le gros intestin de leur Némésis.

Au lieu de cela, le joueur pourra passer de l’extérieur à l’intérieur du corps de Bowser, un peu comme lorsque les bébés étaient séparés des adultes dans l’épisode précédent. Dans la pratique, c’est Bowser, une fois n’est pas coutume, qui fait tout le boulot. C’est lui qui parcourt la carte du royaume (en vue de trois quarts) et affronte les créatures les plus redoutables, mais il aura souvent besoin d’un petit coup de pouce. Mario & Luigi devront dès lors se rendre dans la zone de son corps susceptible de l’aider (mettons dans les bras s’il doit soulever quelque chose de lourd), ce qui se traduit soit par des phases de plate-forme pure et dure (en vue de profil), boss compris, soit par des mini-jeux : ersatz de Galaga, jeu de rythme, jeu de visée au stylet, etc.

Quoiqu’il en soit, le système n’a pas été trop bouleversé. Mario et Luigi sont toujours contrôlés, respectivement, au moyen des touches A et B, tandis que Bowser, lui, a carrément droit à deux boutons : le X permet de filer de méchantes peignées, et le Y de cracher le feu. Au fur et à mesure, les compagnons d’infortune vont gagner de nouvelles capacités : les désormais classiques vol en toupie et forage au marteau pour les frangins, tandis que Bowser peut par exemple se rentrer dans sa carapace et pilonner le sol.

Pour le reste, les combats se déclenchent toujours lorsque vous touchez un ennemi et se résolvent ensuite au tour par tour sur un écran dédié. La grande force de la série, c’est que le joueur ne se contente pas d’ordonner les actions à ses personnages via un menu, il participe. En appuyant sur le bon bouton au bon moment, il peut augmenter la force de leurs coups lorsque ce sont eux qui attaquent, ou éviter un coup adverse lors des phases de défense.

Les Bros. Points, renommés SP, font leur retour. Ils sont consommés lorsque vous réalisez une attaque spéciale, attaque que vous ne pourrez réaliser que lorsque vous aurez trouvé les dix blocs spéciaux éparpillés dans chaque zone, ou presque, du jeu. Si les coups spéciaux de Mario et Luigi sont connus (carapace à rebond, boule de feu ou de glace, etc.) et font surtout appel aux réflexes, ceux de Bowser sont beaucoup plus chaudasses à réaliser. En effet, une fois que vous aurez libéré le groupe de monstres nécessaires à l’attaque (par exemple, les Goombas pour l’Assaut Goomba), tout se jouera au stylet. Vos monstres se ruent sur l’assaillant, mais si vous ne les enflammez pas au passage, il ne feront pas beaucoup de dégâts !

Et puis surtout Bowser, à de (trop) rares occasions, va se retrouver transformé façon Godzilla, pour affronter des ennemis gigantesques. Pour ces batailles géantes, la console doit être tenue à l’horizontale, et l’ensemble des attaques de Bowser (qui se limitent en fait au coup de poing et à la flamme) se réalise sans les boutons : faites glisser votre stylet pour filer un gnon, ou soufflez dans le micro pour allumer le feu.

Dernier point : à l’issue des batailles normales, les trois héros gagneront des points d’expérience, qui leur permettront de gravir les niveaux d’expérience. Non seulement cela augmente leurs statistiques (force, vitesse, chance, défense, etc.), mais à certains paliers, il y gagneront un rang supérieur. Ceci peut avoir de multiples conséquences, la plus intéressante étant sans doute de pouvoir revêtir plus d’équipements.

UNE MAIN DE FER DANS UN GANT DE PLOMBIER

Cela pourrait finir par faire redite, et croyez bien que j’en suis navré, mais ce troisième Mario & Luigi est encore une bombe. De par son univers et ses personnages décalés tout d’abord, ce qui compense avantageusement la vacuité du scénario. Oui, en matière de RPG, la saga ne nous fait pas particulièrement réfléchir. Mais en tout cas, elle nous fait bien poiler, avec ses dialogues de fous et ses personnages aux noms Carambar.

En outre, ce troisième opus est techniquement plus abouti que ses prédécesseurs. Les décors paraissent moins vides, plus détaillés. Les couleurs sont mieux choisies, les animations sont plus fluides et plus délirantes, la bande-son… Ah non, mauvais exemple. La bande-son est toujours très guillerette, mais pas spécialement variée ni inoubliable, loin s’en faut.

Quant au système de jeu, les innovations apportées par ce volet sont bienvenues et permettent de renouveler l’expérience de jeu sans trop sortir des balises imposées depuis le début de la série. La difficulté a peut-être été un poil rehaussée, mais rien de spectaculaire malgré tout. Les niveaux et les boss sont par contre bien plus nombreux, et les quêtes secondaires apportent un léger plus. Voyage au Centre de Bowser se place de fait au sommet d’un triptyque qui de toute façon, n’a jamais déçu.

Mario & Luigi : Voyage au Centre de Bowser