LostMagic est un jeu vidéo DS publié par Taitoen 2006 .

  • 2006
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo LostMagic

4/5 — Exceptionnel ! par

Développé et publié par Taito, paru en 2006.

Enfin un jeu DS qui fait un usage intensif du stylet ! Youpie.

Dans ce RPG on incarne Isaac, jeune apprenti-sorcier au destin tragique puisque son mage de papa disparut alors qu’il était encore tout petiot, le condamnant à être élevé dans les bois pas une sorcière. Et une avec un sale caractère en plus.

Abracadabra

Vous aimez les bastons bien poilues avec des épées et autres machins en métal ou en bois très dur ? Oubliez ça ! Ici c’est la magie qui prime. Et donc on ne combat qu’à l’aide d’attaques magiques. Un bon bâton suffira. Et quelques runes… que l’on apprendra progressivement au gré des rencontres, mais que l’on pourra aussi débloquer soi-même en en combinant deux ou trois que l’on possède déjà.

Isaac parcourra le monde en quête de mages, autrefois bienveillants et protecteurs de l’espèce humaine mais tombés depuis peu sous le contrôle d’une d’entre eux qui, exaspérée par le comportement des humains, a décidé de les éliminer.

Ça craint…

Dessinez c’est gagné

Les sorts disponibles sont offensifs et défensifs : la plupart lancent des attaques, d’autres créent des piliers qui isolent les ennemis momentanément, d’autres encore permettent de capturer ces derniers (j’en parle plus loin), et on trouve bien sûr des sorts de soin. Tous sont basés sur un de ces six éléments : l’eau et le feu, la terre et l’air, la lumière et les ténèbres. Rien que du très classique donc.

La manière d’attaquer avec ces sorts m’a vraiment plu ! En appuyant sur la gâchette L en combat, l’action est obscurcie par un symbole cabalistique sur lequel il faut alors tracer une rune au stylet, en fonction du sort que l’on veut lancer. Ou tracer DES runes, car de nombreuses combinaisons sont possibles. Et l’effet d’un sort s’amplifiant lorsque la rune est tracée le plus fidèlement possible, il va s’agir de s’appliquer.

Pour attaquer, on doit juste cliquer sur l’ennemi visé une fois le sort ‘chargé’. Si l’on désire se soigner, pareil mais en s’autovisant. Simple.

On dispose d’une jauge qui se vide au fur et à mesure qu’on lance des sorts, donc pas question de faire n’importe quoi, surtout que les sorts de soin s’avèreront très vite primordiaux.

Monsters Inc.

Les batailles se feront contre des monstres. Certaines vous opposeront à un boss, la plupart du temps un des mages envoûtés. Les monstres n’usent pas de magie, ils cognent, ils crachent des projectiles. Comment, alors, survivre si vous êtes seul avec vos attaques magiques ? Tout seul contre des bestiaux, c’est certain que vous allez vous faire casser la figure !

Eh bien c’est simple, coco : il va ‘suffire’ de capturer les monstres rencontrés, et d’ainsi vous assurer de leur coopération pour le reste du jeu. Pour ce faire, il faudra faire usage de certains types de sorts qui vous permettent, une fois un ennemi pratiquement mort (quand sa barre de vie est à un pixel de zéro), de l’enlever. Il fera dès lors partie de votre armée et pourra être sélectionné lors du prochain combat. Ce pour le reste de la partie.

Les monstres, comme les sorts, sont rattachés à un élément. En conséquence, il deviendra rapidement primordial de s’attacher les compétences de ces créatures en fonction de celles à affronter dans chaque bataille ; en effet, il est plus malin de s’entourer de bestiaux liés au feu pour affronter des monstres d’eau.

Par ailleurs, selon l’environnement dans lequel vous devrez vous battre, vous serez amenés à sélectionner vos alliés en fonction de certaines compétences comme l’habilité à voler, la célérité, etc. D’où l’intérêt d’en obtenir un maximum dès que possible. Ils montent de niveau au gré des combats, aussi, tout comme vous.

Les combats représentent vraiment l’essentiel du jeu puisqu’il n’y a pas à proprement parler de partie aventure-exploration avec visites de villages, récoltes de renseignements, etc. Il y a bien une carte sur laquelle on déplace Isaac, mais il ne peut se rendre que d’un point existant à un autre, en ligne droite, les points successifs devenant accessibles au fur et à mesure des batailles remportées. Le scénario se dévoile au gré de dialogues qu’il y aura avant et après les combats, et occasionnellement entre deux lieux sur la carte, mais le tout est prédéfini et il n’y a aucune action possible, on lit seulement ce que les personnages ont à se dire.

Sur les champs de bataille, des monolithes permettent de recharger la barre de vie de tout le groupe… à condition que ceux-ci soient de couleur jaune et non bleu sombre, auquel cas ce sont les ennemis qui rechargeront leurs batteries en s’en rapprochant. Pour changer la couleur il suffit de s’en approcher jusqu’à ce que la modification soit complète… ce qui s’avère impossible lorsque des adversaires sont présents eux aussi.

D’autres joyeusetés incluent des portails par lesquels des monstres se matérialisent régulièrement ; dans ce cas de figure il s’agira de ‘sacrifier’ une unité en la positionnant dessus et en l’y maintenant afin d’éviter tout renfort ennemi malvenu.

Isaac a dit…

Ce jeu se révèle très agréable à manipuler. Hormis la gâchette L servant à appeler l’écran où l’on trace les runes, et la croix qui sert à déplacer l’écran lors des batailles (pour visualiser divers endroits autres que celui où se trouve Isaac), tout s’effectue avec le stylet. On ne risque pas de s’emmêler les pinceaux entre les boutons.

Pour déplacer ses ouailles, on applique donc le stylet sur l’écran ; un cercle se forme alors, que l’on agrandit pour englober les unités à déplacer. Une fois cela fait, on clique là où l’on désire se rendre.

En cas de proximité avec un ennemi, les unités l’attaqueront automatiquement. Il faut donc surveiller ces dernières, en particulier lorsque des ennemis se déplaçant sur de longues distances sont présents, car les unités risquent alors de les suivre aveuglément… et de se retrouver encerclées de toutes parts !

Pour attaquer soi-même, on clique sur l’ennemi visé après avoir choisi ses unités.

On regrettera qu’il soit souvent impossible de sélectionner Isaac seul lorsque tout le groupe est agglutiné autour de lui -en particulier lorsqu’on veut l’éloigner de la foire d’empoigne afin de lui permettre de se soigner, vu que le combat est perdu s’il meurt, et dont on doit souvent cliquer plusieurs fois en resélectionnant qui l’on veut déplacer et qui l’on veut ne pas déplacer. Vu que les ennemis peuvent fondre sur vous rapidement en certaines occasions, ça peut engendrer des soucis.

Par ailleurs il arrive fréquemment aussi que des alliés se retrouvent coincés dans le décor et s’arrêtent bêtement sur place. Il s’agit donc de garder un oeil attentif aux mouvements de ses troupes.

Hormis les combats, on se déplace sur la carte en cliquant sur les différents points figurant des lieux, qui sont dévoilés au fur et à mesure de notre progression, et on se déplace dans les menus avec aisance, le tout est fortement straightforward comme on dit en anglais. Pas de cheveux blancs à attraper.

Le menu le plus utile que vous rencontrerez est certainement celui où vous choisissez les monstres qui vous accompagneront en combat (trois sortes différentes maximum, en fonction de certains critères, tous les bestiaux ne requérant pas la même quantité de points pour être acceptés sur le champ de bataille, entre autres). Il est possible de leur attribuer des objets augmentant une de leur caractéristique, comme la résistance ou l’attaque. Ces bonus sont trouvés dans des coffres lors de batailles, notamment.

Tracer les runes pour lancer les sorts se révèle très vite grisant. C’est en effet fort inhabituel de procéder de la sorte et on se surprend vite à essayer le plus de combinaisons possibles (jusqu’à trois runes combinées) pour débloquer de nouveaux sorts, et aussi pour le simple amusement de voir divers sorts se matérialiser sur l’écran… au point de perdre la bataille de vue, parfois ! Qu’il s’agisse d’envoyer des projectiles de feu ou de glace, de se protéger derrière un mur de colonnes empoisonnant tout qui les touche, de créer une explosion venteuse ou de soigner plusieurs alliés d’un coup, vous devrez vite apprendre les gestes qui sauvent… non, pas de respiration artificielle, mais bien les tracés précis des runes salvatrices. Certaines s’avérant assez alambiquées et délicates à reproduire. Lors de situations tendues, on se retrouve bien vite à tracer divers signes frénétiquement, surtout ceux de soin ! Vous le connaîtrez vite par cœur celui-là, je vous le garantis !

Des graphismes et des sons

Les graphismes sont très bien détaillés, notamment les sprites que l’on différencie sans peine. Ils sont bien animés et le tout est fort bien coloré. Visuellement on est gâtés. Les sorts donnent lieu à des animations bien faites.

Lors des dialogues, on a droit à une représentation de chaque personnage avec le texte affiché dans une fenêtre. Ces images, fixes mais changeantes selon l’évolution de l’humeur de chacun, est dans un style très typé manga, avec les cheveux qui se hérissent en cas d’irritation, la goutte de sueur en cas d’embarras ou encore la veine en forme de croix quand on s’énerve, ou la main qui se retrouve derrière le crâne en cas de gêne… Des poncifs, quoi.

Point de vue sonore, les musiques sont dans la même veine et accompagnent bien l’action mais ne s’avèrent pas mémorables. Les effets sonores sont de bonne facture et remplissent leur rôle correctement.

La maniabilité est très bonne puisque tout se fait au stylet, mais on gardera en tête ce que j’ai mentionné plus haut, notamment les traçages de runes qui deviennent souvent frénétiques lors de situations tendues, et il faut alors bien s’appliquer pour garder son sang-froid et tracer aussi bien que possible ces signes cabalistiques, sous peine de rater son sort et de devoir recommencer, et ces quelques secondes perdues alors peuvent se révéler fatidiques.

Et donc ?

LostMagic est un très bon RPG. Outre son système de combats atypique, l’histoire est amusante et les personnages, typés manga et que l’on ne voit qu’en images fixes lors des discussions, sont attachants, même si cela pourra exaspérer ceux qui n’accrochent pas à ce genre visuel. Les très nombreuses combinaisons de runes possibles, et la maniabilité très correcte (en gardant en mémoire les soucis évoqués plus haut) achèvent d’en faire une valeur sûre.

Verdict : 8/10

LostMagic