Last King of Africa est un jeu vidéo DS publié par Focus Home Interactiveen 2008 .

  • 2008
  • Aventure

Test du jeu vidéo Last King of Africa

3.5/5 — Très bien par

Last King of Africa, c’est rien moins que le portage sur Nintendo DS du jeu PC Paradise, de Benoît Sokal. Vous ne connaissez pas Benoît Sokal ? Artiste belge connu notamment pour sa série Inspecteur Canardo, le bonhomme est devenu l’un des meilleurs amis du fan de jeux d’aventure grâce à des productions telles que l’Amerzone ou Syberia (dont le troisième opus est prévu pour bientôt).

SCARLET AU HAREM

Last King of Africa vous met dans la peau de… Eh bien à vrai dire, là est la question. Suite au crash de son avion, la jeune femme que vous incarnez se réveille en plein cœur de la Mauranie (et non pas de Mauritanie comme je l’ai cru pendant tout le jeu), dans le harem paradisiaque du prince de Madargane. Le pays, pour somptueux qu’il puisse paraître derrière les grilles dorées du harem, n’en est pas moins soumis à la guerre civile depuis que le roi Rodon, jadis monarque éclairé, s’est mis à jouer au petit dictateur légèrement despotique sur les bords. Notre belle inconnue va donc petit à petit recouvrer la mémoire et se rendre compte qu’elle n’est peut-être pas en Afrique par hasard.

QUAND LA PANTHÈRE NE S’EMMÊLE PLUS

Last King of Africa (parce que j’ai décidé de commencer chacun de mes paragraphes avec le titre du jeu, c’est un message subliminal) est un point ‘n click. À la différence de son aîné, il n’affiche plus des environnements en 3D mais de beaux décors à plat jouissant d’un effet de profondeur malgré tout remarquable. Les écrans sont fixes et l’on passe de l’un à l’autre pour progresser dans l’aventure.

Last King of Africa (vous allez voir, ça va finir par rentrer) est intégralement jouable au stylet. Il suffit de cliquer sur l’endroit que vous souhaitez explorer pour que l’héroïne s’y rende. Un clic sur un objet du décor et elle l’examine, voire le récupère le cas échéant. Pour ouvrir votre inventaire, il suffit de cliquer dans le coin inférieur gauche (celui qui est corné). Et pour utiliser un objet, vous n’avez qu’à procéder à un cliquer-déplacer, relâchant la pression à l’endroit qui vous intéresse.

Last King of Africa (repeat after me) mettra bien évidemment sur votre route un bon nombre de dialogues, de placements d’objets à divers endroits et d’énigmes en tous genres. S’il n’est pas forcément nécessaire de revenir sur les deux premiers, sachez que les énigmes mettent à profit l’écran tactile. Il s’agira de mettre en route divers mécanismes, de tourner, de tirer, de tapoter… Toutes ces petites choses qui feront que vous regretterez amèrement de jouer sur émulateur et pas sur la bécane, l’usage du stylet étant bien plus adéquat. Notez enfin que malgré ce qu’affiche l’écran-titre, les fameuses scènes avec la panthère, qui en avaient poussé plus d’un au suicide, ont tout bonnement disparu.

LE PARADIS EST LUI AUSSI PAVÉ DE BONNES INTENTIONS

Last King of Africa est assurément vieux jeu, mais cela ne l’empêche pas de briller. Bon, malgré tout, il faut bien reconnaître que le scénario est assez prévisible, les quelques coups de théâtre - et notamment celui concernant l’identité de l’héroïne - étant plus que téléphonés.

Last King of Africa, au delà de cette petite déception, est par contre franchement beau à regarder. Les décors ne s’affichent plus en 3D, mais ce que le jeu y perd en technicité, il le gagne en richesse : chaque écran est plus somptueux encore que le précédent, les couleurs chaudes renvoient à l’image fantasmée du palace oriental et la Mauranie a de faux airs de la Perse d’Aladdin et consorts. Néanmoins, cette séduisante carte postale est assez statique et, même lorsque les rares PNJ se déplacent, ils le font d’une manière mécanique et par la force des choses peu crédible.

Last King of Africa, ludiquement parlant, n’a rien de transcendant. Il se contente d’appliquer des recettes éculées, mais l’amateur de jeux d’aventures recherche-t-il forcément la nouveauté à chaque titre auquel il s’essaie, hein ? Je vous le demande. Pour ma part, j’ai trouvé que cela permettait d’entrer plus vite dans le bain et de se concentrer sur l’univers foisonnant du jeu. Notons malgré tout que la difficulté, déjà pas bien élevée sur PC, a été drastiquement revue à la baisse : outre les phases félines du jeu original, plusieurs énigmes ont été purement et simplement rayées de la carte. La durée de vie s’en ressent et finir le jeu ne devrait pas vous prendre plus d’une poignée d’heures (ce qui ne veut absolument rien dire, j’en suis conscient, je l’assume).

Nous y voilà. Pas complètement fini, pas vraiment révolutionnaire, le titre de Benoît Sokal ne marquera pas forcément l’Histoire de son empreinte. Mais si Paradise avait bien du mal à sortir du lot sur un support qui ne manque pas de point ‘n clicks (y compris parmi les productions récentes comme les Pendulo ou le revival de LucasArts), sa conversion sur DS jouit pour sa part du manque de concurrence sur une bécane pourtant taillée sur mesure pour accueillir ce type de jeux. Nul doute que vous vous tournerez vers elle si l’envie vous prend de tâter du stylet sur DS. Enfin, à condition que vous ayez retenu son titre…

Last King of Africa