Développé par HAL Labs, édité par Nintendo
Est-il encore nécessaire de le rappeler ? Kirby est certes l’une des nombreuses mascottes de Nintendo, au point de faire partie de tous les crossovers de la firme, et pourtant il n’a pas été créé par les équipes de Big N mais par un petit - à l’époque - studio nommé HAL Laboratory, rebaptisé HAL Labs de nos jours. C’est un peu la même histoire que pour les Pokemon de Game Freaks, à ceci près que là où les bestioles de poche n’ont jamais dérogé, ou presque, de leur concept initial, la petite boule rose se réinvente quasiment à chaque nouvelle itération depuis quelques temps.
DIVISER POUR MIEUX REGNER
Kirby explorait paisiblement l’archipel de Popopo (Seine Saint Denis style, sans doute), au sud de Popstar, lorsque lui vint l’envie pressante de faire une sieste. C’est ce moment que choisit l’ignoble Necrodeus, chef du Skull Gang, pour lui apparaître et user sur notre ami de ses pouvoirs maudits. Il divisa ainsi la petite boule rose en dix parts égales et profita de l’excès de faiblesse occasionnée pour toutes les vaincre.
Toutes ? Non. Car un petit bout de Kirby résiste encore et toujours à l’oppresseur, et aidé par son cœur étoilé, il va tenter de réunir les morceaux de lui-même pour triompher des dangers qui le guettent sur la route menant à Necrodeus.
FOULE SENTIMENTALE
Kirby : Mass Attack est un jeu de plates-formes en deux dimensions qui se compose de cinq mondes, chacun étant lui-même subdivisé en plusieurs stages : le premier monde comporte dix stages et un boss, les trois suivants onze niveaux et un boss chacun et le dernier seulement quatre, plus le boss final. Gardiens compris, cela nous fait donc cinquante-deux stages à traverser.
Chaque monde représente un type d’environnement. Ainsi, le premier fait la part belle à la verdure, entre prairies et forêts ; le second vous demande de traverser le désert et d’explorer les pyramides ; le troisième a rapport avec l’eau, sous forme liquide ou gelée. Et ainsi de suite. Les autochtones sont quant à eux des monstres pour la plupart bien connus des fans de la saga, mais en ce qui concerne les boss, seuls l’arbre et le roi Dadidou sont des adversaires récurrents.
A la manière de la précédente itération DS, vous ne dirigerez à aucun moment Kirby. En fait, vous contrôlerez, en passant uniquement par le stylet et l’écran tactile, un curseur en forme d’étoile, le cœur de Kirby si vous avez suivi. Si vous tapez l’écran à un endroit, Kirby s’y rendra. S’il y a un ennemi à cet endroit, Kirby l’attaquera. Si vous souhaitez faire sauter notre héros, il faudra tracer un trait diagonal dans la direction voulue. Enfin, si vous voulez que Kirby vole, il faudra cliquer sur lui puis le déplacer en dessinant le chemin, la subtilité provenant de la jaune d’énergie qui se vide à mesure que vous dessinez le parcours : si elle se retrouve à sec, vous ne pouvez pas aller plus loin.
Sur sa route, Kirby pourra récolter trois types d’objets, les plus importants étant les fruits. Chaque fruit dévoré permet de remplir la jauge située en haut d’écran. Une fois qu’elle atteint les cent points, un nouveau Kirby apparaît. Il vous permettra de franchir des obstacles inaccessibles lorsqu’on est seul, ou bien encore d’attaquer avec plus de patate. Et vous pouvez ainsi recréer jusqu’à dix Kirby (ou Kirbies, au pluriel ?), sachant que de nombreux obstacles et ennemis nécessitent que vous utilisiez l’intégralité de vos troupes.
Vous n’avez pas de jauge de vie. Si l’un de vos Kirby se fait toucher, il passe au bleu. S’il se fait de nouveau avoir, il devient un fantôme et vous devrez rapidement le récupérer avant qu’il ne disparaisse de l’écran. Si tous vos Kirby se retrouvent transformés en fantômes, vous avez perdu. Notez qu’un Kirby bleu redevient rose lorsque vous atteignez un checkpoint.
Les autres objets à récolter sont des sucettes et des médailles. Les premières rendent comme toujours Kirby invincible, mais ici en outre, elles le font grossir. Alors imaginez les dégâts que peuvent réaliser dix Kirby gigantesques ! Les médailles quant à elles, sont les trophées de chaque stage. Il y en a entre trois et cinq par niveau, et les trouver permet de débloquer des bonus.
Ces derniers sont nombreux et variés. Vous pourrez ainsi admirer des artworks, écouter les musiques du jeu, visualiser les checklists (équivalentes des trophées sur les consoles de salon récentes) et pratiquer de nombreux mini-jeux : whack-a-mole, shoot’em up, flipper, jeu de mémoire, RPG allégé, jeu d’adresse ou encore un épuisant boss rush durant lequel vous ne disposez que du minimum syndical de Kirby.
QUI VEUT GAGNER DE L’ARGENT EN MASSE ?
Une fois encore, le scénario de cet épisode n’est pas franchement planant. Mais une fois encore, ce n’est pas ce qu’il y a de plus important.
Parce qu’une fois encore, la réalisation est au dessus de tout soupçon. Les décors pastels fourmillent de détails, les animations sont d’une fluidité à toute épreuve même lorsque dix Kirby géants détruisent tout sur leur passage, et les thèmes musicaux sont guillerets et entraînants.
Et parce qu’une fois encore, la jouabilité est elle aussi irréprochable. Manier dix personnages d’un coup ou indépendamment, c’est possible. Pratiquer un jeu de plates-formes exclusivement au stylet, ça aussi, c’est possible. HAL Labs est passé maître dans la gestion du tactile, peut-être plus encore que Nintendo himself, et les niveaux sont construits de telle manière que la courbe d’apprentissage se fait tout en douceur, comme toujours. Kirby : Mass Attack n’est pas plus difficile que ses grands frères, mais son concept génial et surtout son exécution exemplaire le rendent indispensable aux possesseurs de Nintendo DS.