Grand Theft Auto : Chinatown Wars est un jeu vidéo DS publié par Rockstaren 2009 .

  • 2009
  • Action

Test du jeu vidéo Grand Theft Auto : Chinatown Wars

3/5 — Très bien par

Développé par Rockstar Leeds et Rockstar North, édité en Europe par Rockstar Games le 20 mars 2009.

On retrouve Liberty City où Huang, gosse de riche chinois récemment devenu orphelin de son papa, assassiné, débarque un beau jour de l’Empire du Milieu pour retrouver son oncle Wu « Kenny » Lee, à qui il est supposé remettre un sabre, héritage familial séculaire. Enfin, c’est ce qu’il croit, le pauvre…

Trahisons et substances illicites

Notre Chinois va se voir contraint de rendre des « services » à plusieurs spécimens humains tous hautement recommandables (Chan Jaoming, désireux de succéder à pôpa en dépit du fait qu’il soit un bon à rien complètement idiot ; Wade Heston le flic (ou ex-flic, on ne sait plus trop) dans le collimateur de ses collègues, loque humaine accro et en quête de rédemption, etc.). Chan, Kenny ainsi qu’un troisième larron, Zhou Ming, sont en compétition pour prendre la place du chef vieillissant des Triades, Hsin Jaoming, le père de Chan. D’où des règlements de comptes et coups bas en cascade. Le scénario est d’ailleurs plutôt bien vu.

Les missions que ces intéressants personnages nous confieront consisteront bien souvent en des fusillades mémorables et des courses-poursuites à travers les rues de la ville, comme on pouvait s’y attendre. On s’amusera aussi à piloter un bateau, à télécharger un dossier crypté en effectuant des recoupements goniométriques, etc. On apprécie par ailleurs la fonction « autosave » qui évite de devoir retourner sauvegarder dans une planque après chaque mission. Plus besoin non plus de recommencer toute la mission en cas d’échec, avec le briefing et les déplacements : on peut retourner directement à l’action.

Une partie non négligeable du jeu consistera dans le trafic de drogues (amphétamines, acide, coke, héroïne, beuh et calmants), et on parcourra Liberty City en quête de revendeurs, répartis par secteurs et spécialisés dans l’un ou l’autre produit illicite, dont certains vont enverront par la suite des e-mails annonçant une vente au rabais ou une demande pressante quel que soit le prix à payer. C’est le meilleur moyen de gagner beaucoup de thunes rapidement, les missions n’en rapportant guère. La came se dissimule dans une boîte située dans les nombreuses planques disponibles. En effet, on est loin de Liberty City Stories et sa moyenne d’une planque par île, ce qui est appréciable lorsqu’on est pourchassé par les flics.

Certaines de ces planques seront cédées par l’un ou l’autre commanditaire, d’autres sont disponibles à la vente. Toutes ne possèdent pas un garage (lequel permet de conserver un véhicule) et seules quelques-unes sont situées à l’abri des regards, où l’on pourra sans risque examiner un van volé au préalable, à la recherche de drogue ou d’armes dissimulées.

On retrouve aussi les quêtes annexes, comme les courses en taxi, les missions d’ambulancier, de pompier, les sauts d’obstacles, la vente de nouilles etc., qui rapportent des bonus divers (possibilité de transporter plus de drogue, de courir sans s’essouffler, etc.). On pourra même s’adonner aux joies du tatouage (hem). Par ailleurs, il est possible de détourner les camions d’Ammu-Nation ou ceux des divers gangs de dealers afin de les ramener chez soi et de voler leur contenu. On a pas mal de petites actions disponibles, notamment durant les missions principales (préparer des cocktails Molotov à la station-service, jouer à des jeux à gratter, etc.). Enfin, la quête des 100 paquets disparaît et est remplacée par celle de 100 caméras de sécurité disséminées à travers la ville. Beaucoup moins intéressante, on n’y obtient qu’une diminution des risques de raid de la police lors de deals importants.

Interface, armes, police et véhicules

La vue adoptée ici est une du dessus, contrairement aux épisodes PSP vus de dos. La zone de jeu elle-même s’affiche sur l’écran du haut, celui du bas reprenant l’écran GPS (un plan des rues avec des cercles de couleurs représentant qui une destination, qui un personnage, ainsi que l’initiale du prénom de l’instigateur lors des missions principales). Lors des déplacements, ce dernier affiche l’itinéraire le plus direct, mais en respectant le code de la route. On peut toujours raccourcir un trajet en prenant des sens interdits.

Outre le GPS, on dispose d’un système appelé PDR reprenant les e-mails où l’on reçoit les demandes de missions, les « promos » en matière de commerce de stupéfiants ainsi que les publicités de Ammu-Nation, où l’on peut commander des armes (devenant disponibles au fur et à mesure de la progression dans le jeu), qui seront ensuite livrées à domicile, ce qui est bien pratique. Bien entendu il est toujours possible de s’emparer de celles qu’abandonnent derrière eux les personnages que l’on flingue. Parmi ceux-ci, les policiers.

Ces derniers restent la menace majeure lors des déplacements, que l’on heurte une de leurs voitures ou bien qu’ils débarquent lors d’un deal de drogue. Le système d’étoiles est toujours présent ; plus il y en a, plus ils sont agressifs, et l’hélicoptère puis les fédéraux pointeront leur nez si vous en faites trop. Mais à cela s’ajoutent des icônes représentant une ou plusieurs patrouilleuses. Pour se débarrasser de notre niveau « wanted », il faudra effacer ces icônes de voitures de flics en provoquant des collisions violentes avec les vrais véhicules à sirène, chaque nouvelle étoile nécessitant d’effacer un nombre croissant d’icônes de voitures avant de disparaître. On oubliera les ateliers de maquillage de véhicules Pay ‘n Spray car ces derniers refuseront de vous ouvrir leur garage lorsque vous avez une cohorte de condés aux basques, ce qui est d’habitude le cas lorsqu’on souhaite s’abriter rapidement. Ces ateliers de carrosserie serviront donc plutôt lorsque vous effectuez vos missions de taxi ou d’ambulance et devez réparer votre véhicule entre deux « livraisons ».

Pour rester dans les véhicules, on dispose d’un nombre suffisamment varié de voitures, camionnettes, camions, motos (je n’ai guère utilisé ces dernières, sauf lorsque la mission le demandait). On peut voler les bagnoles en les « carjackant », of course, mais aussi en s’emparant de celles stationnées ici et là. Il faudra alors les faire démarrer rapidement sous peine de voir l’alarme rameuter la maréchaussée. 3 manières d’opérer : fourrer un tournevis dans le démarreur, dévisser un panneau et connecter les 2 fils cachés derrière ou, pour les modèles plus récents, brancher son portable sur l’ordinateur de bord, obtenir le code d’activation et le valider.

La ville est composée de deux îles et est elle aussi assez vaste pour éviter que l’on s’ennuie, même si c’est sans commune mesure avec les épisodes PSP. On retrouve les docks, les zones résidentielles aux rues étroites, les grands boulevards, les ponts assez longs, les parcs, etc.

Techniquement

Le style graphique adopté lors des séquences de dialogues est typé bande dessinée, tout en images fixes. L’écran de déplacement, en cel-shading, est bien sûr plus sommaire que les épisodes PSP mais le tout reste clair et lisible, et les personnages, bien que vus de dessus, se différencient suffisamment. Le double écran est bien exploité ; comme dit plus haut, celui du haut affiche la zone de jeu elle-même, l’autre reprend le GPS et les icônes de navigation (sélection de l’arme dont on souhaite s’équiper, de l’explosif éventuel (grenades, cocktails Molotov), accès à diverses informations telles que la boîte d’e-mails, les zones de dealers, certains autres lieux, la liste d’armes disponibles chez Ammu-Nation, etc.). On notera que ces icônes sont suffisamment grandes pour être sélectionnées avec le doigt, vu qu’il est peu pratique de maintenir le stylet dans une main tout en dirigeant Huang. Malheureusement cela contribue à salir l’écran.

À pied, on tire avec A, on court avec B, on monte dans un véhicule avec X et on fait une roulade avec Y, L servant à recentrer la caméra (bien pratique, notamment quand on se perd de vue sous les arbres par exemple). La technique de ciblage, avec R, prête parfois à confusion car il arrive fréquemment que l’on verrouille le mauvais personnage et, lors des fusillades, on n’a pas forcément le loisir de jongler entre les divers bonshommes à l’écran. D’où des mitraillages bien bourrins ma foi assez jouissifs. Au volant on accélère avec B, on freine / recule avec Y, on tire avec A et on fait un frein à main avec R. Il semble que l’on puisse siffler dans le micro pour héler un taxi mais je n’ai jamais utilisé cette possibilité. Pour lancer des grenades ou des cocktails Molotov, on touche l’icône correspondante sur l’écran et on dirige le stylet dans la direction où l’on veut les lancer ; un arc de cercle apparaît alors sur l’écran du haut, et quand son extrémité se trouve où l’on veut, on relâche le stylet.

La bande-son possède plusieurs stations de radios lorsqu’on conduit un véhicule, mais aucune ne m’a vraiment marqué. Les bruitages (détonations, collisions, cris…) sont nettement meilleurs, et il n’y a pas de voix, les dialogues étant affichés, support oblige.

La maniabilité est bonne, les véhicules différant véritablement de l’un à l’autre au niveau de la tenue de route, de la vitesse. Une fois que l’on a appris à connaître les voitures qui nous plaisent le plus, il y a moyen de bien s’amuser. Par contre les motos m’ont paru bien ardues à maîtriser.

Un dernier mot concernant le multi : on peut se connecter au wi-fi ainsi qu’à un truc appelé le Social Club et y publier ses statistiques, « chatter », télécharger de nouvelles missions, mais comme d’hab j’ai pas testé vu mon ignorance (et mon désintérêt) pour ces trucs modernes, donc à vous de voir.

En bref

Bien conçu et exploitant habilement la console, ce jeu est fort court et c’est bien dommage, car le plaisir qu’il procure est bien réel… lors des missions principales (qui auraient gagné à être plus nombreuses). Pour le reste on finit par s’ennuyer, et les séquences de taxi/ambulances sont irritantes au possible, car on ne peut pas sauver entre séquences, et il suffit de se faire arrêter pour échouer totalement la tâche.

Verdict : 6/10

Grand Theft Auto : Chinatown Wars