GoldenEye : Au Service du Mal est un jeu vidéo DS publié par Electronic Artsen 2005 .

  • 2005
  • First Person Shooter (FPS)

Test du jeu vidéo GoldenEye : Au Service du Mal

3.5/5 — Très bien par

Ah, GoldenEye… Que de souvenirs nous reviennent en mémoire à la simple évocation du nom d’un titre mythique de la Nintendo 64… Oui mais là, on ne parle pas du jeu éponyme de la saga James Bond. GoldenEye : Au Service du Mal (Rogue Agent en anglais) surfe donc sur la popularité de son prédécesseur et espère ainsi se faire un nom à son tour. Après des épisodes PS2, Xbox et GC plutôt mitigés, c’est au tour de la petite DS d’accueillir sa version du jeu. À l’époque, s’agissant d’un genre encore peu répandu sur la portable de Nintendo, il s’est logiquement imposé comme l’une des références. Aujourd’hui, malgré la sortie de titres plus récents, le titre ne souffre pas trop des comparaisons. Finalement, il se pourrait bien qu’il arrive à se faire un nom, après tout…

Un drôle de nom

La principale particularité du jeu est que, pour une fois dans un James Bond, on ne joue pas le rôle du célèbre espion britannique, mais d’un ex agent du MI6 aujourd’hui passé dans l’autre camp. On joue donc le rôle d’un méchant ; on peut être méchant mais surtout, il va falloir être méchant ! Si ce n’est pas la première fois qu’un jeu nous propose de diriger un antihéros, c’est à ma connaissance l’un des premiers à instaurer un système de récompenses pour votre perfidie. Ainsi, plus vous serez fourbe et sadique, plus vous marquerez de points ! En un mot : jouissif. Mais alors, pourquoi le nom comporte-t-il également celui de GoldenEye, alors que le jeu n’a rien à voir avec le film ni son adaptation vidéoludique sur N64 ? En fait, pour remplacer un œil perdu au combat, le « héros » du jeu possède désormais un œil cybernétique doté de plusieurs pouvoirs ; c’est ça le GoldenEye, et par la même occasion, cela fait de vous LE GoldenEye. Un nom de code qui va vous permettre de laisser s’exprimer toute la cruauté refoulée en vous, et bon sang que ça fait du bien, parfois, de la laisser s’exprimer… Sur ce point, GoldenEye est sans doute le FPS sur DS le plus plaisant à jouer, et il place la barre très haut. Sans compter que le titre intègre un mode multijoueur réussi et amusant, dans lequel les coups bas entre potes seront bien évidemment recommandés. Le jeu se veut être un portage assez fidèle des versions consoles de salon, puisque la trame scénaristique est bien respectée et que les missions les plus importantes ont été conservées. On travaille pour le compte de Goldfinger et notre but est d’éliminer le Dr No. On croise pas mal de personnages tirés des films de James Bond (Scaramanga, Xenia, Pussy Galore, etc.) qui soit nous aideront, soit seront des ennemis. Les décors traversés consistent en des immeubles, un laboratoire et même une espèce de mine dans laquelle le Dr No fait ses expériences. On ne note aucune séquence où l’on doive piloter un véhicule.

Un œil qui vaut de l’or

N’ayons pas peur des mots, le GoldenEye est une arme, puissante et très pratique. Vous ne vous lasserez pas des 4 pouvoirs qu’il vous octroie. Grâce à ce petit gadget, vous allez pouvoir voir au travers des murs ou d’autres obstacles, activer des mécanismes à distance (ou accessoirement « court-circuiter » les armes adverses pour les rendre inutilisables), projeter vos ennemis à l’aide d’un champ de force et enfin, générer un bouclier vous rendant invincible quelques instants. Son utilisation requiert plus ou moins d’énergie suivant le pouvoir sélectionné, mais celle-ci se régénère lentement avec le temps. Chacune des fonctions est activable par le biais de petites icônes situées en haut de l’écran tactile ; le même écran qui vous indiquera les niveaux de votre énergie vitale et de votre gilet pare-balles, tout en vous permettant de viser ou de sélectionner vos armes (pistolet, fusil, lance-roquettes, fusil sniper…). Et c’est là la plus grande particularité de GoldenEye : c’est un des rares jeux à nous proposer d’être ambidextre et d’utiliser ainsi deux armes de poings en même temps. Un tel gameplay implique donc une jouabilité un peu particulière, et vous aurez le choix entre plusieurs maniabilités, qui ne se valent malheureusement pas toutes. On trouve ainsi une maniabilité au « stylet » classique, où seul le bouton L (R pour les gauchers) permet de tirer. Mais la plus appropriée est celle au « stylet de pouce » qui, grâce à ce petit accessoire glissé au pouce, vous permet de viser avec ce dernier et de faire feu avec chaque arme indépendamment de l’autre (bouton L pour la main gauche, R pour la droite) ; pratique lorsque l’on veut continuer à shooter ses adversaires d’une main tandis que l’on recharge l’autre. Enfin, les déplacements sont assurés par la croix directionnelle. Si, dans l’ensemble, les commandes répondent bien et sont précises, on regrettera juste le fait de ne pas pouvoir courir et que les déplacements soient si lents. De ce fait, on a un peu l’impression de se traîner lorsqu’il faut parcourir de grandes distances, et cette sensation ne sera pas perçue par tous de la même façon.

Beau et bête, ça commence par la même lettre…

Graphiquement, GoldenEye est un beau jeu mais sans plus, avec des graphismes soignés et variés, notamment en extérieur où la profondeur de champ est remarquable. Les modélisations de chaque élément sont réussies et les animations et explosions particulièrement réalistes. S’il n’est pas aussi abouti visuellement que Metroid Prime Hunter, le titre n’en demeure pas moins réussi techniquement, puisque le tout s’anime à l’écran avec une fluidité sans faille. Côté sonore, le bilan est un peu plus mitigé, car si les bruitages sont réussis et réalistes, les musiques, elles, ne correspondent pas au thème habituel des James Bond. Du coup, elles ne marquent véritablement pas les esprits et on finit même par les oublier une fois lancé dans la partie. Malheureusement, il ne vous faudra que quelques secondes pour remarquer le principal défaut du titre : son IA. C’est bien simple, vos ennemis sont tout ce qu’il y a de plus stupides ; ils ne se contentent que de vous foncer dessus sans réfléchir ni chercher à esquiver. En multijoueur, les bots ne sont guère plus intelligents. Certains resteront mêmes plantés sur place en attendant de vous avoir dans leur ligne de mire ; frustrant.

Vive le multi !

GoldenEye : Au Service du Mal est assurément un jeu qui prend tout son sens à plusieurs (seulement en réseau local ; pas de online), avec un mode multijoueur prenant et fun entre potes, sans compter que l’on peut s’y entraîner seul face aux bots. Le solo est divertissant, mais aurait pu être bien plus accrocheur si l’IA n’avait pas été si bâclée. En définitive, un bon jeu, mais qui aurait pu être bien meilleur.

GoldenEye : Au Service du Mal