Bon, après celui-là j’aurai à peu près fait le tour des Final Fantasy intéressants, je m’attaquerai alors peut-être aux autres. Mais comme vous devez vous contrefoutre royalement de mon planning, parlons de cet opus.
Final Fantasy III, c’est la blague de Square aux joueurs européens : jamais sorti en version originale, près de vingt ans pour en profiter dans des conditions normales, on peut dire qu’il était à peu près autant attendu que Pamela Anderson quand on commence à voir le boût de ses têtons.
C’est donc sur DS que le commun des européens découvre le jeu, et pour le coup le changement est flagrant. Exposé.
O_O UN SCENARIO ?! O_O’
Bon, je dois avoué que je m’étais légèrement fourvoyé dans la version originale, le héros ne s’appelle pas Georges mais bien Luneth. Vous reconnaîtrez que c’est pas beaucoup plus glorieux et le pauvre enfant a dû subir pas mal de quolibets étant plus jeune, le pire restant sans doute « Aux chiottes, Luneth ».
Luneth donc, et peut-être même Lunneth mais j’ai pas le manuel devant moi, Lun(n)eth tombe dans une crevasse au moment où se déclenche le plus gros tremblement de terre jamais vu, annonciateur du chaos et du mal absolu, des méchants, de la mort, des monstres pas beaux et pas gentils, bref, d’un beau bordel.
Plutôt chanceux, le gaillard non seulement ne se rompt pas le cou mais tombe sur un cristal (oui bon OK, il tombe d’abord sur deux-trois gobelins) qui, comme dans tous les Final Fantasy old school - mais cela, Lun(n)eth l’ignore -, va lui annoncer qu’il a une destinée, un peu comme le pèlerin lambda mais en mieux : la sienne consiste à sauver le monde, ce qui vous l’avouerez est tout de même plus gratifiant que de jouer la dame-pipi à l’opéra du coin.
Plus gratifiant, mais aussi plus dangereux, et c’est pourquoi le cristal lui enjoint (fume, c’est du belge) de se trouver des compagnons, ceux qui sont destinés à partager sa noble mission. Arc (c’est qu’ils insistent les bougres), Refia et Ingus seront donc ceux-là.
La seule différence ici par rapport à l’opus NES est que Lun(n)eth démarre seul, les autres le rejoignant quand même rapidement. Toutefois, l’aspect scénaristique est tout de même plus développé que précédemment.
VA FALLOIR SE METTRE AU BOULOT
Comme dans tout RPG japonais, vous allez évoluer sur un atlas où sont éparpillés des villes et des donjons. Dans les villes, vous pourrez vous équiper, dormir, acheter des objets, parler aux gens pour obtenir des infos, etc. Ca me soule un peu de devoir répéter ça à chaque fois, mais des fois qu’il y aurait parmi les futurs lecteurs de ce test un ou deux ascètes descendus de leur retraite au monastère du coin et qui ne sauraient pas ce qu’est un RPG, on sait jamais…
Sur l’atlas et dans les donjons, vous allez affronter quantités d’ennemis. Les combats se déroulent au tour par tour sur un écran dédié où vous voyez votre équipe de trois quarts dos et les ennemis en face. Vous avez les stats de vos persos en bas d’écran (nom, HP actuels / HP max) et à votre tour, vous choisissez l’action à effectuer par le perso [i]via[/i] un menu contextuel.
Celui-ci vous propose de frapper bêtement un ennemi au choix comme un Conan au rabais, utiliser la magie propre à votre job (j’y reviens dans un instant) histoire de la jouer un tout petit peu plus raffiné, vous défendre parce que vous êtes non violent et que peace and love d’abord, ou utiliser un objet histoire de rentabiliser la thune que vous venez de claquer dans cette super potion, vous condamnant donc à manger des patates jusqu’à la fin du mois… mais je m’égare.
La montée en niveaux s’effectue de manière exponentielle en récoltant des points d’expérience et vous octroie une amélioration de vos HP, MP (pas exactement des MP, baissez vos yeux de quelques lignes) et stats.
Le système de magie est un copier / coller de celui du 1 (le vrai, pas la version Dawn of Souls) à savoir que les magies se divisent en huit niveaux eux-mêmes constitués de trois sorts et que par exemple (je dis n’importe quoi, c’est juste pour l’exemple) un mage de niveau 45 pourra lancer trente sorts de niveau 1, 20 de niveau 2, 15 de niveau 3, etc.
Notez que la magie d’invocation se divise ici en trois catégories (ceux qui ont un pistol… oups, désolé), blanche noire et « grise » qui est la seule qui fasse apparaître les grosses bêbêtes.
Pour en finir, parlons des jobs. Oui, enfin.
C’était à l’époque la vraie innovation, un système où l’on pouvait changer de classe dès qu’on le voulait. Maintenant ça sent un peu le réchauffé.
Donc en début de jeu vous serez jobless, sans emploi et au fil du jeu vous gagnerez des jobs.
Vous aurez tout d’abord les classiques guerrier, voleur, mage noir / blanc / rouge, moine, puis viendront pas mal de classes variées, invokeur (beurk la trad’ de merde qui nous poursuit depuis FF IX), ninja, viking, etc.
A noter que vous n’obtiendrez le génial (si vous êtes hyper motivés, il n’est valable qu’à partir du niveau 97 !!!) Chevalier oignon que par la quête de la Mogposte (oui, la même que dans FF IX (à part qu’ici ça s’appelle mognet et ça se joue en partie via le wifi de la console)), quête qui ouvre par ailleurs l’accès au boss de folie, un combat interminable comme il en existe dans tous les épisodes new age.
Vous gagnerez des niveaux de jobs (99 par job) en cumulant les points grattés en fin de combat, et petite remise en question de cette version, vous ne pourrez pas changer de job tous les quatre matins, du moins ne pourrez vous pas profiter de leurs avantages tout de suite. En effet, il est désormais obligatoire de passer plusieurs combats afin de profiter des capacités du job.
De même, lorsque vous changez de job, vous commencez le nouveau à un niveau bien moindre que le précédent, l’écart variant selon la « distance » entre les deux jobs, comprenez par là que l’écart sera plus important si vous passez de mage blanc à chevalier dragon que de mage blanc à prêtre.
Voici la liste exhaustive des jobs : guerrier, chevalier, chevalier dragon, viking, moine, ceinture noire, voleur, ninja, chevalier noir, géomètre, conjureur, mage noir / blanc / rouge, shaman, invokeur (aaaargh!), sage, dévot, érudit, barde, chasseur et chevalier oignon.
Et oui, pas une de plus !
PETAGE DE RETINE
A la manière du remake de FF I et II, c’est véritablement un nouveau jeu auquel nous avons droit en matière de qualité technique. Un jeu tout en troidé, coloré, chatoyant, avec une intro en CG de toute bôôôôôté, des musiques complètement revisitées sur un support de meilleure qualité, des effets de folie…
Et pourtant c’est loin d’être un top. Déjà, encore une fois la fonction tactile de la déesse est utilisée pour dépoussiérer un peu l’écran. Non, ne soyons pas mauvaise langue, on peut tout jouer au stylet. C’est juste que dans la pratique vous préférerez le maniement à l’ancienne, tant l’autre est fastidieux.
De même, on pensait profiter des deux écrans, et bien en combat votre écran du haut restera désespérément noir.
En bref, un jeu old school déguisé en jeu new age. Fort joli mais dès qu’on gratte un peu c’est la dèche.
Ceci dit, le scénario un peu remanié et la difficulté qui est restée antique, couplés à une durée de vie raisonnable quêtes secondaires comprises et à un level-up toujours aussi indispensables, sauront vous tenir en haleine un bon moment, pour peu que vous passiez outre ces petites failles.