Final Fantasy Crystal Chronicles : Echoes of Time est un jeu vidéo DS publié par Square Enixen 2009 .

  • 2009
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Final Fantasy Crystal Chronicles : Echoes of Time

2/5 — Presque bien par

Le premier Final Fantasy Crystal Chronicles célébrait la réconciliation de Squaresoft et de Nintendo. S’imaginant sans doute que les fans de Big N étaient plus riches et/ou dépensiers que les autres, le géant du RPG avait créé un jeu nécessitant à la fois le Game Cube, le jeu, et autant de Game Boy Advance et de connexions qu’il y avait de joueurs. L’investissement, énorme pour pas grand-chose, en avait refroidi plus d’un. Mais pas Square visiblement, puisque ce nouveau chapitre de la sous-saga est jouable aussi bien sur Wii que sur DS !

CRYSTALS ARE THE GIRL’S BEST FRIENDS

Après avoir créé votre personnage, vous vous retrouvez au cœur d’un petit village forestier. Vous allez avoir seize ans, ce qui correspond au passage à l’âge adulte. À vous les joies de l’alcool, de la drogue, du sexe et de toutes les libations dont vous étiez privé jusque-là. Oui mais pour valider votre ticket d’entrée dans le monde des grands, il vous faut accomplir une épreuve, un rite initiatique : entrer dans le bois tout proche et y visiter le Cristal qui va donner un sens à votre vie.

Ceci fait, vous obtenez votre propre cristal rien qu’à vous, des mains de Carlotta. Hélas, l’une de vos congénères est tombée malade et vous allez devoir vous aventurer hors de votre foyer pour trouver un remède, et ce avant même d’avoir pu vous vautrer dans la débauche et la luxure. Vous allez faire la rencontre d’un certain Larkeicius, qui propose de vous aider à fabriquer l’antidote pour votre amie, mais qui va vite se révéler être une bonne grosse ordure comme on les aime.

MY FRIENDS ARE SO DEPRESSED

Final Fantasy Crystal Chronicles : Echoes of Time est un action-RPG dans la droite lignée du premier opus et, surtout, du précédent volet, Rings of Fate. Le principe est relativement simple et redondant : vous discutez avec un PNJ (Personnage Non-Jouable) qui vous confie une mission, vous vous rendez à l’endroit indiqué, vous lattez tout ce qui bouge jusqu’à tomber sur le gardien des lieux, vous lui bottez le cul à lui aussi pour faire bonne mesure, et vous revenez la fleur au bout du fusil vers le prochain PNJ. Engagez-vous, rengagez-vous, qu’ils disaient…

En tant qu’action-RPG, le jeu affiche les monstres directement à l’écran, ce qui vous permet (sur le papier au moins) de les éviter autant que faire se peut, ou de tenter de les surprendre, selon votre humeur. Je n’ai personnellement jamais réussi ni l’un, ni l’autre. Quant aux rencontres en elles-mêmes, elles se résolvent un peu à la manière d’un vulgaire hack ‘n slash : vous martèlerez la touche A pour mettre des coups d’épée et ressortirez généralement vainqueur de l’opération. Le bouton B permet de sauter, le bouton Y d’attraper un objet, un monstre ou un autre joueur, et le bouton X d’invoquer un sort.

Concernant ces derniers (qui servent bien plus pour résoudre les petites énigmes sur votre parcours que pour défaire vos ennemis, tant ils sont longs à mettre en place), sachez que vous pouvez choisir sur l’écran du bas la nature de la magie que vous voulez utiliser (feu, foudre, glace, soin…) à l’aide du stylet. Sachez aussi que vous pouvez augmenter la puissance d’un sort en verrouillant la position du premier (avec la gâchette L) puis en positionnant le second, voire le troisième, par dessus. Le principe est un peu étrange, mais vous comprendrez par vous même en parcourant le tutoriel du jeu.

En dehors de la baston, votre avatar devra résoudre de menues énigmes, principalement à base de boutons poussoirs et d’endroits péniblement accessibles. Chose nouvelle vis-à-vis du précédent volet, il est désormais possible de nager, de plonger sous la surface de l’eau et même de se battre tout en barbotant.

Une fois sorti des donjons, vous pourrez vous rendre en ville (il n’y en a qu’une seule, mais elle est accessible en permanence) pour y faire notamment vos emplettes en matière d’armes et d’armures. Si à la base, les étals ne présentent rien de très intéressant, ils complètent leurs collections au fur et à mesure que vous y repassez (ce qui contredit l’une des lois fondamentales du RPG, qui veut que seul le petit village perdu au milieu de la montagne/au cœur du volcan/en plein dans la pampa dispose des meilleures armes et armures du monde alors que la capitale du royaume, où vous débutez votre quête, ne vend que des épées en mousse et des boucliers en carton). Vous pourrez même rapporter des matériaux de vos pérégrinations, qui peuvent servir à créer de nouveaux objets - que vous paierez malgré tout, la main d’œuvre revenant cher.

Lors de vos premiers pas dans la ville, vous aurez la possibilité de recruter plusieurs acolytes, qui vous suivront alors plus fidèlement que n’importe quel corniaud. Ils sont contrôlés par l’ordinateur, et se débrouillent plutôt pas mal devant l’adversité. Par contre, ils se retrouvent souvent bloqués par les obstacles du décor. Heureusement, il est possible de les téléporter auprès de vous à tout moment, en appuyant sur la gâchette L.

Si, malgré tout, vous les trouvez vraiment trop bœufs, il vous est toujours possible de jouer avec des potes (ou des gens que vous n’aimez pas, ça marche aussi), et ce, qu’ils possèdent une DS ou une Wii ! En effet, en passant par le wi-fi de la bécane en local ou sur Internet, plusieurs joueurs peuvent prendre part à la même partie. Le maniement est bien entendu différent sur Wii, et les deux écrans de la DS sont remplacés par un écran splitté horizontalement, mais le jeu sera identique, y compris visuellement (du coup, ça devient assez beurk sur Wii).

I’LL BE THERE FOR YOU, LIKE I’VE BEEN THERE BEFORE

La sous-saga des Crystal Chronicles a toujours eu un peu du mal à trouver sa voie. Action-RPG de bourgeois (le premier Crystal Chronicles), city-builder (My Life as a King), Dungeon Keeper-like (My Life as a Dark Lord)… Finalement, le deux-en-un que représente cet Echoes of Time serait peut-être la tentative la plus aboutie ? Même si une fois encore il faut tout un attirail pour en profiter dans les meilleures conditions.

D’un point de vue purement technique, il y a une véritable prouesse qui se transforme hélas en point faible. En effet, le Pollux Engine qui fait tourner le jeu est le premier qui, à ma connaissance, permet à deux joueurs ou plus de jouer au même titre quelle que soit la version qu’ils possèdent, et ça c’est assez bluffant. L’ennui, c’est que du coup la réalisation technique est nivelée par le bas, et la version Wii est d’une grande laideur, puisqu’elle est identique à la version DS. Mais en même temps on s’en fout ici, puisque c’est le test de cette itération portable qui nous intéresse.

Or, le moteur graphique étant le même que celui de Rings of Fate, l’ensemble est assez joli pour le support. Les décors ne sont pas spécialement riches en détails mais une certaine harmonie se dégage des couleurs et des designs, tandis que les personnages jouissent de beaucoup de charisme malgré leur absence d’identité (et donc de caractérisation). Bref, Final Fantasy Crystal Chronicles : Echoes of Time se montre très agréable à parcourir, même s’il ne joue pas la surenchère. Ce qui ne l’empêche d’ailleurs pas de ramer par moments, lorsqu’il y a un peu trop de choses à animer à l’écran. Idem pour la bande-son : rien d’exceptionnel, mais ça se laisse écouter.

En ce qui concerne le système de jeu par contre, Square (devenu Square-Enix entre-temps) n’a jamais vraiment pris le temps de revoir sa copie. Les bugs de collisions, les difficultés d’appréhension des distances lors des coups comme lors des sauts, tout cela est impardonnable pour un jeu d’aujourd’hui. Ajoutons à cela une grosse répétitivité dans la traversée des donjons, dans la résolution des énigmes et dans les combats contre les boss.

Final Fantasy Crystal Chronicles : Echoes of Time