Dragon Quest Monsters : Joker est un jeu vidéo DS publié par Square Enixen 2006 .

  • 2006
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Dragon Quest Monsters : Joker

3.5/5 — Très bien par

Au départ dérivée en droite ligne de la série principale, la sous-saga des Dragon Quest Monsters a débuté comme un clone de Pokémon sur Game Boy, avant de trouver son identité propre sur Game Boy Advance, avec l’épisode Caravan Heart. Une identité que ses auteurs n’hésitent pourtant pas à remettre en question dès la génération de consoles suivantes, et c’est donc tout frais et pimpants que les DraQueMon, comme on les appelle affectueusement, débarquent sur la Déesse de Nintendo.

LE SLIME ET LE PRISONNIER

Vous commencez l’aventure enfermé dans une cellule, mais vous n’allez pas y rester longtemps : vous êtes mandé céans (tous avec moi, réhabilitons le vieux françois !) par le patron du C.E.L.L. Ce dernier n’est autre que votre papounet chéri - je vous avoue que je n’ai pas bien compris l’histoire, mais elle n’est pas vraiment déterminante - qui vous somme de vous rendre sur l’archipel voisin de Green Bays pour espionner le tournoi qui s’y déroule. Toujours est-il que votre mission va vous conduire à rencontrer le docteur Snap, grand amateur de monstres, et à participer à un tournoi de combats entre ces créatures. La seule bestiole que vous possédez, vous, c’est le pauvre Slime de base que l’on vous a confié. Autant dire que vous ne partez pas sous les meilleurs auspices…

JAMAIS SANS MON SLIME

Dragon Quest Monsters : Joker est certes un RPG, mais tout comme ses prédécesseurs, il ne vous permet pas de vous battre avec le héros et une équipe de personnages plus ou moins secondaires, comme c’est la norme dans la majorité des jeux de rôle nippons. En lieu et place, il s’agira de batailles de monstres, comme dans Pokémon.

Mais pour pouvoir utiliser les créatures au combat, il va d’abord falloir les capturer. Ce que le jeu nomme Scout. Les ennemis étant visibles sur la carte, vous pouvez choisir de les affronter ou de les éviter, mais s’ils vous voient, nombre d’entre eux chercheront la bagarre. Les duels se déroulent sur un écran dédié et se résolvent au tour par tour. Votre équipe peut comprendre jusqu’à trois monstres à la fois.

À votre tour de jeu, vous sélectionnez ce que vos monstres vont faire. Vous pouvez leur assigner des commandes simples ou les laisser faire comme bon leur semble, sachant que chacun a des attaques spéciales propres. S’ils tuent leurs adversaires, ils gagnent des points d’expérience et peuvent ainsi grimper en niveaux. Ils gagnent aussi des points de compétence pour améliorer leurs capacités spéciales. Mais si vous choisissez l’option Scout, vous pouvez tenter de capturer le monstre d’en face. Il est important d’utiliser cette option uniquement après l’avoir affaibli, parce que sinon, le Scout risque d’échouer. Auquel cas vos monstres se retrouvent en position de faiblesse face à la prochaine attaque. Si le Scout réussit, vous capturez le monstre visé et, s’il était accompagné par d’autres créatures, celles-ci s’enfuient. Vos monstres ne gagnent pas de points d’expérience, mais vous, vous gagnez un monstre.

Vous pourrez dès lors lui donner un nom et l’engager ou non dans votre équipe, sachant que celle-ci ne peut excéder les trois monstres, voire un quatrième en soutien. Le surplus est automatiquement envoyé en réserve. L’intérêt est tout de même d’atteindre au moins le niveau 10 pour chacun de vos monstres.

En effet, il est possible de fusionner les créatures dans les endroits prévus à cet effet. Or, deux monstres ne peuvent fusionner que s’ils ont atteint le niveau 10 au minimum. Ensuite, il faut savoir que les monstres sont d’une classe allant de E à A, puis S et enfin X pour les plus puissants. Plus les monstres que vous voulez fusionner sont d’une classe élevée, et plus vous aurez de chances d’obtenir une créature puissante, voire l’un des rares rangs X. Notez aussi que le type de créatures (type Slime, type mort-vivant, type dragon, etc.) a son importance. Enfin, sachez que le rejeton récupère une partie des capacités spéciales de ses géniteurs, charge à vous de déterminer lesquelles.

En cours de jeu, vous allez rencontrer une créature un peu particulière nommée Incarnus. Ce dernier a la possibilité d’évoluer par lui-même, si vous le conduisez vers les temples prévus à cet effet. Lesdits temples sont bien évidemment gardés par un boss (ce serait trop facile sinon) qu’il faudra défaire pour faire évoluer votre Incarnus. En fin de partie, vous pourrez même le faire fusionner avec l’un de vos monstres, de rang A, S ou X de préférence. Selon le type du monstre à fusionner, votre Incarnus gagnera une forme différente.

Vous serez alors fin prêt pour participer au tournoi. Mais il vous faudra encore régler votre droit d’entrée. Pour ce faire, vous trouverez dans des coffres éparpillés sur les différentes îles de l’archipel (généralement pas loin des boss) des cristaux de Darkonium. Il vous en faut dix pour participer au tournoi. Les coffres enfermant les cristaux sont bleus, à la différence des autres, rouges, qui renferment des trésors bien plus classiques, souvent de l’argent ou des objets de soin.

LES SLIMES SE CACHENT POUR MOURIR

Dragon Quest Monsters : Joker reprend grosso modo le moteur de DraQue VIII et IX, mélangeant 3D pour les décors et cel shading pour les personnages et monstres. L’ensemble est plutôt flatteur pour la rétine, d’autant plus que les couleurs sont chatoyantes et que le design des différents protagonistes est toujours confié au fameux Akira Toriyama. Les compositions musicales, inévitablement signées par Koichi Sugiyama, demeurent dans les canons de la saga et c’est donc à un véritable Dragon Quest dans l’âme que nous avons droit, même si c’est le premier développé par TOSE (le gros de la série est dû aux équipes de Chunsoft, Artepiazza ou Level 5, Enix s’étant toujours contenté de son rôle d’éditeur sur la franchise).

Outre sa réalisation qui fait honneur à son support et à sa grande famille, Dragon Quest Monsters : Joker jouit d’un système de jeu plutôt intéressant - et pourtant, je ne suis pas friand des Pokémon-like - quoiqu’un peu délicat à appréhender au premier abord. Tout en anglais même dans sa version européenne, le jeu est plutôt didactique au départ mais ses explications sont confuses. Rien de grave néanmoins, rien en tout cas qui ne se résolve par un peu de pratique.

Quant à la durée de vie d’un tel titre, avec sa difficulté corsée et ses deux cents et quelques monstres à capturer, Dragon Quest Monsters : Joker promet de belles heures derrière l’écran pour les cas les plus graves de collectionnite aiguë. Et ce, sans compter les quelques quêtes annexes disponibles après la fin de l’aventure.

Dragon Quest Monsters : Joker