Développé par TOSE, édité par Square-Enix au Japon et Nintendo partout ailleurs, sorti en 2010 au Japon et en 2011 partout ailleurs.
Alors que se profile avec de plus en plus d’insistance le dixième épisode de la série-mère, qui va littéralement bouleverser la base de fans traditionnalistes (voire légèrement conservateurs) de la saga puisqu’il s’agira d’un MMORPG, Dragon Quest Monsters : Joker 2 se présente, lui, comme un digne rejeton de la sous-famille des DraQueMon. Nouveaux personnages, nouvelle histoire, même concept et même slogan : « Attrappez-les tous ! » Ah non, ça c’est les autres.
Y’A-T-IL UN SLIME DANS L’AVION ?
Vous incarnez une nouvelle fois un personnage sans nom et atteint d’un sérieux mutisme. Qui plus est, vous êtes un passager clandestin de l’Albatross (avec deux « s »), un vaisseau volant qui s’envole pour le tournoi des dresseurs de monstres. C’est que vous comptez bien le remporter, ce tournoi, et ce, même si vous n’avez aucun monstre en votre possession. Découvert, vous êtes amenés devant le capitaine Eliès Ohesse (ça fait légèrement sourire la première fois) qui, plutôt que de vous jeter par dessus bord ou de vous enfermer dans sa cabine pour vous violer la rondelle, fait de vous son esclave, taillable et corvéable à merci. Vous devenez donc un bleu sur le vaisseau, mais vous n’aurez pas même l’occasion de commencer à récurer le pont à la brosse à dents puisqu’un accident provoque le crash de l’appareil sur un archipel perdu. Vos coéquipiers se retrouvent éparpillés sur les diverses îles, charge à vous de les ramener à bord.
LES AVENTURIERS DU SLIME PERDU
Dragon Quest Monsters : Joker 2 est un RPG dans la veine de Pokemon. En ce sens, comprenez que votre héros ne se battra jamais directement, ni ne réunira d’équipe comme dans la majorité des autres RPG. En lieu et place, il s’agira de dresser des monstres pour les faire combattre soit face à d’autres créatures sauvages, soit face à d’autres équipes de dresseurs.
Votre équipe peut comprendre jusqu’à trois monstres à la fois, mais avant de les faire combattre, il va falloir les capturer. Vous commencez l’aventure avec un monstre de base choisi au hasard parmi sept et les combats se déclenchent lorsque vous touchez un monstre, puisque les bestioles sont visibles sur l’écran d’exploration. Ensuite, la rencontre se résout au tour par tour.
À votre tour de jeu, vous sélectionnez ce que vos monstres vont faire. Vous pouvez soit les laisser attaquer à leur guise, sachant qu’ils utiliseront alors leurs attaques propres, soit leur donner des ordres simples (pas de magie, priorité à la défense, gros bourrin, etc.), soit utiliser un objet pour les soigner ou affaiblir l’adversaire, soit encourager vos streums pour les rendre plus efficaces. Une fois l’ennemi vaincu, votre équipe gagne des points d’expérience et de compétence, ce qui permet aux monstres d’améliorer leurs capacités spéciales.
Mais si vous choisissez l’option Dresser, vous pouvez tenter de capturer le monstre d’en face. Il est important d’utiliser cette option uniquement après l’avoir affaibli, parce que sinon, le dressage risque d’échouer. Auquel cas vos monstres se retrouvent en position de faiblesse face à la prochaine attaque. Si le dressage réussit, vous capturez le monstre visé et, s’il était accompagné par d’autres créatures, celles-ci s’enfuient. Vos monstres ne gagnent pas de points d’expérience, mais vous, vous gagnez un monstre.
Vous pourrez dès lors lui donner un nom et l’engager ou non dans votre équipe, sachant que celle-ci ne peut excéder les trois monstres, auxquels s’ajoutent trois autres en soutien. Le surplus est automatiquement envoyé en réserve. L’intérêt est tout de même d’atteindre au moins le niveau 10 pour chacun de vos monstres.
En effet, il est possible de fusionner les créatures pour en obtenir de nouvelles, généralement plus puissantes. Or, deux monstres ne peuvent fusionner que s’ils ont atteint le niveau 10 au minimum. Ensuite, il faut savoir que les monstres sont d’une classe allant de E à A, puis S et enfin X pour les plus puissants. Plus les monstres que vous voulez fusionner sont d’une classe élevée, et plus vous aurez de chances d’obtenir une créature puissante, voire l’un des rares rangs X. Notez aussi que le type de créatures (type Slime, type mort-vivant, type dragon, etc.) a son importance. Enfin, sachez que le rejeton récupère une partie des capacités spéciales de ses géniteurs, charge à vous de déterminer lesquelles.
Le monde que vous allez visiter est composé de plusieurs îles, chacune ayant son propre climat (prairie ensoleillée, montagne enneigée, ruines sous une pluie battante…) et sa propre faune, tirée des précédents épisodes de la série. Pour débloquer une nouvelle destination, vous devrez la plupart du temps triompher de l’un des niveaux du tournoi de monstres de Mister Taupe.
POUR CENT SLIMES, T’AS PLUS RIEN
Graphiquement, le jeu utilise le même moteur que son grand frère, alliant décors en trois dimensions (il est possible de faire pivoter la caméra au moyen des gâchettes L et R) et sprites pour les ennemis. L’avantage de cette technique est que les dessins rendent grâce au design des personnages et monstres, une nouvelle fois signé Akira Toriyama. L’inconvénient, c’est que le rendu est techniquement un peu vieillot, d’autant que le moteur est utilisé aussi pour les cinématiques, qui sont du coup assez moches.
En terme d’animation, les déplacements ne sont pas vraiment naturels (ça m’a rappelé les animations dans Ocarina of Time) mais, au moins, le jeu reste fluide quoi qu’il arrive. La partie sonore est encore confiée à Koichi Sugiyama et, si l’ensemble reste entraînant, on ne peut pas dire que le maître se soit beaucoup foulé.
La jouabilité est peu ou prou calquée sur celle de l’épisode précédent, si bien que les amateurs du premier Dragon Quest Monsters : Joker devraient rapidement retrouver leurs marques. La difficulté est assez relevée, les derniers boss demandant un niveau élevé et une bonne stratégie pour être vaincus. L’aventure est par contre relativement courte, mais deux énormes donjons bonus sont jouables après la fin du jeu, et la collection de monstres peut prendre un temps gigantesque.