Développé par Game Republic, édité par Bandai-Namco au Japon et Atari en occident.
Ils me font bien marrer, moi, les Naruto, Death Note et autres One Piece (j’y connais rien, hein, alors inutile de m’envoyer des messages de mort si c’est hors sujet) ! Ah, ils veulent jouer dans la cour des grands, ça c’est sûr… N’empêche, qui c’est qu’on appelle à la rescousse quand les caisses sont vides ? Hein ? Eh ben ouaip, c’est Son Goku. T’en veux du manga qui traverse les époques ? Eh ben t’as Dragon Ball. T’en veux du mangaka indémodable ? Eh ben t’as Akira Toriyama. T’en veux de la console qui rapporte des brouzoufs ? Eh ben t’as la DS.
DRAGON BALL, LA QUÊTE FINALE…
On ne vous la fait pas, à vous, hein. S’il est bien une histoire que vous connaissez par cœur, c’est celle de Dragon Ball. Rhoh allez, vous êtes pour la plupart plus vieux que moi. Hum ? Petit con, va ! OK, alors pour toi bonhomme, un petit résumé s’impose.
Son Goku est un jeune garçon pourvu d’une queue de singe (à l’arrière, précisons pour les esprits mal tournés) qui vit seul là-haut sur la montagne, les deux pieds les deux mains… enfin bref. Le petit sauvageon vivait avec son grand-père qui l’éleva seul, mais qui périt une nuit de pleine lune sans que Goku n’ait jamais compris comment. Livré à lui-même, l’enfant passe ses journées à s’entraîner au combat et à prier pour l’âme de son aïeul.
Revenant d’une partie de pêche assurément sportive, Goku tombe nez-à-capot avec la voiture de la séduisante mais hystérique Bulma. Il prend d’abord l’engin pour un monstre, mais les deux adolescents finissent par s’entendre. La jeune femme explique alors à son nouvel ami qu’elle est à la recherche des sept boules de cristal, qui peuvent garantir le vœu de celui qui les détient une fois qu’il les a toutes réunies. Ça tombe bien : Goku est justement en possession de l’une des boules ! Mais il ne compte pas se séparer du dernier legs de son défunt grand-père, et préfère donc accompagner Bulma dans sa quête plutôt que de lui céder son trophée. Avec son talent inné pour le combat et le génie mécanique de son amie, il part en chasse des six autres artefacts.
…DES SEPT BOULES DE CRISTAL VENUES DES ÉTOILES…
Difficile de ranger Dragon Ball : Origins dans une case. Il peut être considéré comme un jeu d’aventure à la Zelda ou comme un jeu d’action. Quoi qu’il en soit, le jeu est vu de trois quarts haut et étales ses rares textures sur les deux écrans à la fois. L’aventure se divise en huit épisodes constitués de six ou sept chapitres chacun, à l’exception du dernier qui ne comporte que quatre sections (plus six à débloquer après la fin du jeu). Un chapitre n’est débloqué que si vous avez terminé le précédent. Au total, ce sont donc cinquante-quatre missions qui vous attendent, missions qui reprennent quasiment mot à mot le premier tiers de la série.
Ainsi, le premier épisode court jusqu’à la rencontre avec Kame Sennin (note : Tortue Géniale), tandis que le second vous permet de neutraliser Woolong. Viennent ensuite l’affrontement avec Yamsha, la mission de sauvetage de Gyumaoh, la mise en déroute du gang de Toninjika, l’anéantissement des rêves de grandeur de Pilaf, l’entraînement aux côtés de Kulilin (note : Krilin) et, enfin, la première participation de Goku au Tenkaishi Budokai. Une fidélité à toute épreuve, donc, et il est plaisant de retrouver tous ces personnages souvent oubliés lorsqu’il s’agit d’adaptations vidéoludiques (ces dernières s’intéressant surtout à la série « Z », lorsque Goku devient adulte).
Ceci étant dit, il me reste encore à vous parler de la manière de jouer de cet épisode. Prenez un siège, une bonne binouze et relaxez-vous deux minutes. La croix directionnelle permet de se mouvoir dans toutes les directions. Jusque là, tout va bien, c’est après que ça se complique. Les boutons A, B, X et Y, que vous avez tellement l’habitude de tripoter qu’ils en sont à moitié éclatés, ces quatre boutons donc, ne servent ici qu’à déplacer la caméra ! En effet, les combats se résolvent à la manière du plus barbant des hack ‘n slash : il suffit de tapoter l’ennemi du bout du stylet (il n’y a rien de sale dans cette manœuvre) pour que Goku lui assène quelques pêches de derrière les fagots. Vous pouvez aussi alterner entre les poings nus et le bâton magique au moyen des icônes affichées sur l’écran. Au fur et à mesure de votre progression, vous obtiendrez de nouvelles techniques, comme le redoutable Kameha.
En outre, il vous sera également possible de manipuler Bulma, qui se défend à l’aide des armes de guerre que vous lui aurez assignées au moyen de la gâchette L. Hélas, à la différence de Goku qui peut franchir les précipices si vous le lui intimez (comme dans Zelda : Ocarina of Time, il suffit de courir vers un trou pour que le héros l’enjambe, toujours rien de sale dans cette manœuvre non plus), Bulma se retrouvera rapidement bloquée par tout obstacle sur son chemin. Vous devrez alors reprendre en main Goku pour aplanir le terrain, ce qui donne lieu à de nombreuses énigmes à la Zelda.
Enfin, il sera possible d’explorer votre environnement pour y découvrir des coffres plus ou moins bien planqués, renfermant des Zenis (la monnaie du coin) ou des objets de soin. Vous trouverez également - ou pourrez acheter - des figurines des différents protagonistes, pour les maniaques de la collectionnite.
…DRAGON BALL, LA LUTTE INFERNALE…
Dragon Ball : Origins a été plutôt bien accueilli par la critique. C’est à se demander pourquoi, tant, à mon sens, il souffre de tares graves. Cela dit, il s’agit sans doute de l’une des adaptations vidéoludiques les plus fidèles qu’il m’ait été donné de parcourir, et ce sera là le principal point fort du titre.
En dehors de cela, le jeu de Game Republic est assez laid. Les personnages en 3D manquent de charme comparé au cel shading de nombreuses autres adaptations ou à la bonne vieille 2D, et les décors sont incroyablement vides. L’animation est relativement bonne, les thèmes musicaux sont directement repris du dessin animé (pas les génériques moisis d’Ariane hein, les vraies musiques), mais malgré tout, la pauvreté graphique déçoit.
Et puis surtout, elle énerve. Puisque les décors sont d’une platitude abyssale, qui peut m’expliquer pourquoi Goku se cogne dans tout ce qu’il trouve, refuse de sauter un précipice pourtant à sa portée ? La vue de dessus devrait permettre une bonne appréhension des distances et des directions, et pourtant rarement il aura été aussi difficile de viser un ennemi. Et même, au-delà des erreurs d’appréciation des collisions, les commandes en elles-mêmes ne sont pas très convaincantes. Bon, au moins, DBO a le mérite de faire un usage du stylet et du double écran autrement que comme des gadgets. Mais le résultat est tout de même pénible : si tapoter l’écran permet de frapper la racaille, un double appui consécutif sert aussi à effectuer des roulades, et il n’est pas rare que l’on réalise l’un alors que l’on voulait faire l’autre.
Ajoutons une grande répétitivité des mécaniques de jeu (bien que le titre propose aussi, de temps en temps, des courses en nuage magique), et l’overdose n’est plus très loin. Pourtant, la difficulté n’est pas énorme. Mais tenir plus de cinquante niveaux avec un gameplay bancal et un level-design redondant, cela reste quand même une épreuve qui n’est pas à la portée de tous.