Dessine ton Aventure (Drawn to Life : the Next Chapter) est un jeu vidéo DS publié par THQen 2009 .

  • 2009
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Dessine ton Aventure (Drawn to Life : the Next Chapter)

3.5/5 — Très bien par

Développé par 5th Cell et édité par THQ

Nul doute qu’avec un titre (français) pareil, le dernier rejeton du studio 5th Cell a pu passer inaperçu dans les étalages, au milieu des « Toi aussi, apprends à coudre » et des non moins réputés « Tu aimes la ratatouille ? Dis-le en chanson ! », ces jeux faits de trois bouts de ficelle qui pullulent sur la portable à double écran. Et pourtant, il s’agit de la suite directe d’un jeu aussi original que sympathique, le bien nommé Drawn to Life.

COLORE LA FOULE, COLORE MES VEINES, CHAQUE JOUR IL ME REVELE

Comme dans la précédente aventure, vous jouez le rôle du Créateur, démiurge bienveillant sous la protection de qui vivent les Raposas, de petites créatures humanoïdes aux grandes oreilles. Nous suivons les péripéties des mêmes autochtones que la dernière fois, guidés par la toujours aussi charmante Mari, devenue maire du village à la mort de son père.

Un beau jour, Heather, l’une des concitoyennes de Mari, disparait de la circulation. Peu de temps après, un vortex fait disparaître un à un les villageois avant que ne se révèle le coupable : Wilfre ! Diable ! Le bougre n’était donc pas feu comme nous le pensions au terme de la précédente aventure ? Cette fois-ci, l’ignoble individu ne se contentera pas de barbouiller d’encre les environs ; il a obtenu un sceptre qui lui permet d’effacer littéralement tout ce qu’il veut en le privant de ses couleurs.

Comme précédemment, Mari tente de vous prier de lui envoyer un héros, mais le sort ne fonctionne pas et le village est détruit. Mari et les quelques rescapés doivent fuir, et trouvent par un heureux hasard une gigantesque île-tortue-village apte à les abriter et à leur permettre de naviguer entre les différentes îles de la planète. Coup de bol suprême, leur nouvelle résidence abrite un autel où Mari pourra de nouveau tenter de vous prier. Cette fois-ci ça marche, vous voilà de nouveau incarné en un puissant héros…

EN CHAIR DE POULE, EN DIEU DU CIEL, ET LA FOULE SORT DE MES VEINES

Puissant certes, mais ridicule. En effet, Dessine ton Aventure est un jeu de plates-formes axé exploration, mais surtout orienté dessin. D’entrée de jeu, il vous faudra jouer du stylet pour représenter diverses formes, et votre avatar en fait partie. Heureusement, comme lors de la précédente aventure, des modèles prédéfinis existent (ils sont d’ailleurs bien plus nombreux que la dernière fois). Une fois votre sélection - ou votre oeuvre si vous vous sentez l’âme d’un artiste - effectuée, place à l’aventure.

Cette dernière évolue par une suite de phases de jeu qui se répèteront quatre fois. Tout d’abord, vous vous rendez dans la salle des cartes pour découvrir un nouveau monde, et vous vous y rendez. Une fois sur place, vous devrez débloquer un à un les niveaux qui composent le monde, en leur redonnant de leur couleur (il s’agit simplement de frotter l’écran au stylet dans la zone indiquée). Ceci fait, vous n’aurez plus qu’à entrer dans le niveau. Une fois tous les niveaux terminés, vous devrez affronter le boss du monde. Si vous parvenez à le vaincre, vous retournerez sur votre île-tortue à la recherche d’une nouvelle destination.

Les mondes sont donc au nombre de quatre, chacun composé ensuite de huit ou neuf niveaux. Chaque monde a son thème : eau, feu, espace et ténebres. Les niveaux sont en adéquation avec ce thème, aussi les stages du premier monde se déroulent-ils sur une plage, sous l’eau, le long d’un canal ou à bord d’un bateau. Les monstres sont par contre génériques et peu variés : boules de poils, canards mécaniques, matelas marchant au pas de l’oie…

Les contrôles n’ont que peu évolué. Lors des phases d’exploration, vous ne pouvez qu’utiliser la croix pour vous déplacer et les boutons A et B, respectivement pour parler aux PNJ et pour courir. Dans les niveaux proprement dits, le bouton A permet de sauter, le B de frapper et le Y d’interagir avec les éléments du décor.

Et bien entendu, il s’agira de dégainer le stylet un peu n’importe quand. Tout d’abord, vous devrez dessiner les formes qui vous aideront à progresser : plates-formes stables, mobiles ou instables, anneaux servant de canons, aile delta, etc. Ensuite, vous devrez franchir plusieurs passages en vous transformant, soit en gelée, soit en araignée. La première peut se faufiler dans les conduits étroits, la seconde marcher sur la plupart des murs et plafonds. Vous utiliserez la gachette R pour vous transformer. Vous pourrez également vous dessiner des armes (épée, yo-yo ou mitrailleuse) que vous sélectionnerez ensuite au moyen de la gachette L.

Enfin, vous rencontrerez plusieurs passages qui demandent de dessiner des plates-formes pour progresser. Cela peut être des plates-formes immobiles, des ascenseurs, des plates-formes tombantes ou des élastiques vous permettant de rebondir, la forme vous étant imposée. Vous ne pourrez choisir que l’emplacement et la longueur des plates-formes.

Sur votre parcours, vous récolterez des pièces, qui vous serviront dans le magasin, pour vous payer de nouvelles attaques notamment, et des pots de peinture pour colorier les endroits laissés blancs. Vous pourrez également découvrir une énorme pièce par niveau, ce qui vous permettra de débloquer de nouvelles musiques dans le magasin.

OUI COMME LE TEMPS EST UN AMI, IL COLORE MON PAYS

Le scénario de cet épisode n’est pas beaucoup plus évolué que celui de son prédécesseur, mais le jeu finit sur un twist scénaristique assez surprenant. Visuellement par contre, l’amélioration est impressionnante. Le style graphique est bien plus intéressant, à mi-chemin entre Moebius et Koichi Ishii, et il est presque dommage de devoir souiller les superbes niveaux avec nos dessins tous moisis. Le monde des Raposas est très coloré - si vous avez bien fait votre boulot - et les animations sont fluides. Seule la bande-son n’a rien de très marquant.

Malheureusement, le changement le plus attendu par les joueurs du premier volet n’a pas eu lieu. Le personnage répond toujours de manière fantaisiste, se montrant assez mou, ses coups ne portant pas bien loin et ses sauts se terminant par une glissade bien pénible. L’aventure en elle-même n’est pas très compliquée, mais les faiblesses du gameplay alliées à des soucis au niveau de la détection des collisions, empêchent de l’apprécier à sa juste valeur.

Quant à la durée de vie, tout dépend de votre volonté, ou non, de retourner le jeu dans tous les sens. En zappant les dialogues (touche Start) et en ne traversant que les niveaux obligatoires pour terminer le jeu, vous ne mettrez pas plus que deux ou trois heures. Mais vous pouvez facilement doubler le compte en finissant les mondes à cent pourcents, voire le tripler si vous vous mettez en quête de toutes les pièces géantes, certaines étant bien cachées.

Dessine ton Aventure n’est donc pas encore le petit bijou qu’il tend à devenir. D’abord parce que son titre est ridicule, mais surtout parce qu’il ne tient pas toutes ses promesses en matière de jouabilité. Nous attendrons donc la troisième partie de la saga (puisqu’elle semble tout de même se porter correctement) avant de crier au génie.

Dessine ton Aventure (Drawn to Life : the Next Chapter)