Game Boy Music
Daigasso ! Band Brothers est un jeu relativement méconnu sur Nintendo DS et pourtant il faisait partie des jeux alignés dans les rayons lors du lancement japonais de la console en décembre 2004. Oui vous avez bien lu, décembre 2004. Il n’a bien évidemment pas quitté l’archipel nippon, le genre musical étant peu représenté en Europe mis à part avec Dance Dance Revolution et plus récemment avec l’excellent Guitar Hero.
Pourtant le concept du jeu n’est pas tout vieux : il était déjà prévu sur… Game Boy. Le projet a finalement été repoussé sur Game Boy Advance avant de terminer au fond d’un carton. Il fut cependant remis au goût du jour pour accompagner la DS dans sa conquête du marché des consoles portables. Il aura cependant reçu un certain succès d’estime à tel point qu’une extension présentée sous forme de cartouche GBA fut commercialisée en septembre 2005.
Dance Dance Revolution portable
Tout comme Dance Dance Revolution et autres Stepmania, le but du jeu est relativement simple à saisir : un marqueur visuel avance le long de partitions en suivant un temp plus ou moins régulier. Lorsqu’il arrive au niveau d’éléments colorés, il faut appuyer sur un bouton de la croix directionnelle ou bien des boutons d’action (A, B, X ou Y) et éventuellement maintenir la pression (s’il y a une trainée après l’indicateur coloré).
En clair, il faut appuyer en rythme sur les boutons de la console, au bon moment et pendant un certain temps selon les indications des partitions.
Si dans Dance Dance Revolution ce rythme sert à danser, dans Daigasso, il sert à accompagner l’orchestre. Car vous jouez d’un instrument de musique sur des airs plus ou moins connus. Chaque piste musicale peut être jouée par au maximum 8 instruments différents : guitare, basse, triangle, percussions, batterie, synthétiseur, saxophone, violon etc. La difficulté de chaque instrument varie en fonction des pistes et est symbolisée 1 ou plusieurs étoiles, 5 maximum, cette dernière notation symbolisant une difficulté supérieure à la moyenne.
Les mauvaises langues pourraient appeler à la gonflette artificielle de la durée de vie mais il n’en est rien : chaque instrument dispose de sa propre partition ce qui évite de rejouer 8 fois le même morceau de la même façon. L’instrument que vous jouez étant d’ailleurs mis en avant musicalement parlant, vous redécouvrez le morceau d’une oreille différente à chaque orchestration.
Musique maëstro
Et des musiques il y en a : 35 chansons. Si on se base sur une moyenne de 6 instruments pour chaque, ça représente la bagatelle de 210 partitions différentes. D’ailleurs les musiques parlons-en. On retrouve un peu de tout avec une sélection très japonaise, relativement variée et appréciable par tout un chacun : J-Pop (Ayumi Hamasaki, musiques traditionnelles (chants de Noël, russes), du classique (Vivaldi notamment) et les incontournables thèmes issus des jeux Nintendo : Mario, Zelda, Dr Mario, F-Zero, Starfox 64, Fire Emblem et même Pokémon. Rigolez mais le thème japonais est autrement plus travaillé que la bouse européenne. ;-)
Fignolé aux petits oignons, Daigasso ! Band Brothers propose une excellente progression, toute en douceur en 3 paliers :
* débutant : il n’y a que « 2 » touches, la croix directionnelle et les boutons. On ne se tracasse pas d’appuyer sur le bon bouton. Idéal pour apprendre à jouer, d’ailleurs vous ne pourrez pas y couper ;
* intermédiaire : toutes les touches sont clairement identifiées (haut, bas, gauche, droite, L, R, A, B, X, Y) pour le plus grand bonheur de vos articulations (mais peut-être pas des oreilles de vos voisins) ;
* pro : là encore on utilise toutes les touches mais également des combinaisons de touches L+A, R+B etc. Du challenge pour ceux qui l’aiment.
La progression dans ces paliers de difficulté se fera à votre rythme, en vous rendant dans la partie Special Event du mode Solo. Passé les 5 tests de réussite (des chansons prises au hasard), vous aurez le droit de jouer au palier supérieur. A noter qu’une fois arrivé en mode « pro », on peut rebasculer en mode « intermédiaire » lors de l’écran titre… ce qui est loin d’être un mal pour apprécier le jeu sans s’en dégoûter. Oui le mode « pro » est véritablement difficile.
Et le multijoueurs dans tout ça ?
Figurez-vous qu’il est loin d’avoir été mis au rebut. Pour un des premiers jeux de la console, il a d’ailleurs poussé le concept jusque dans ses retranchements : 1 cartouches utilisable jusqu’à 8 joueurs mais aussi 1 cartouche par joueur. Les temps de chargement sont d’ailleurs très courts. Jouer à 8 un petit air de Zelda, chacun avec un instrument différent, c’est rudement chouette et mélodieux.
Il n’est pas véritablement question de compétition puisque là, le but sera simplement de jouer les différents morceaux à votre disposition, seuls un score de fin accompagné de la moyenne générale des joueurs viendront aiguiser l’appétit des scoreurs.
En cas de partage de jeu, Nintendo a eu la bonne idée de proposer par défaut la difficulté débutant aux joueurs rejoignant votre groupe de jeu. C’est l’idéal pour profiter pleinement d’une partie à plusieurs sans avoir eu trop d’expérience. Pour les joueurs aguéris qui n’auraient pas encore franchi l’étape de l’achat, il est également possible de basculer à tout moment en niveau intermédiaire. Les grandes gueules se repèrent d’ailleurs facilement au nombre de fausses notes alignées durant la partie. ;-)
Robert à la sono
Au final, Daigasso ! Band Brothers est un excellent jeu musical, un excellent jeu DS ainsi qu’un excellent jeu tout court. Facilement compréhensible pour un non-japonisant (comme moi), il permet de vivre pleinement les joies d’un instrument musical sans en avoir les moindres connaissances pratiques. Appuyer en rythme sur des boutons, ça a l’air tout bête mais le jeu propose une progression très bien calculée et dosée en fonction de votre réussite. Un excellent moyen de s’approprier le jeu, d’y revenir quand on le désire et d’y jouer seul ou entre amis.
Pour ceux qui ont bien accroché au concept, il y a également une extension vendue dans le commerce. Une fois insérée dans le port GBA de votre DS, en présence du jeu DS, ce ne sont pas moins de 27 nouvelles musiques jouant dans le même registre… mais honteusement plombées par un bug dans la sauvegarde des scores. Ce bug impacte seulement la sauvegarde des scores des pistes musicales de l’extension.
Bref, Daigasso Band Brothers est un jeu à posséder dans le cas où l’on possède une DS, que l’on aime la musique et qu’une commande sur Lik-Sang (Note de Pouyou : Lik Sang a coulé suite à un procès perdu contre Sony quelques jours avant la publication de ce test.) ou Play-Asia ne rebute pas. ;-)