Commando : Steel Disaster est un jeu vidéo DS publié par Lexicon Entertainmenten 2008 .

  • 2008
  • Gun Shooting

Test du jeu vidéo Commando : Steel Disaster

4/5 — Exceptionnel ! par

Développé par Mana Computer Software, édité par Lexicon Entertainment en Europe et XS Games aux States.

Des fois, je me trouve un peu bête, voire franchement con. Aveugle que j’étais, je pensais, après avoir testé Metal Slug 7 sur cette même DS, que la franchise était définitivement morte et enterrée. Je ne pouvais pas me tromper plus lourdement : en fait, elle n’est pas morte, elle a juste changé de crèmerie. Non allez, je ne vais pas vous embrouiller plus longtemps. Le titre de Mana Computer Software (jeune studio chinois qui travaille surtout sur le marché des téléphones portables) ne cherche pas à se faire passer pour un épisode perdu de la saga de Nazca, mais il se réclame clairement de son héritage. Reste à voir si l’élève a une chance de dépasser le maître.

UN POUR TOUS, TOUS SUR MOI

L’armée rapporte des conflits aux quatre coins du globe (qui est rond, je le rappelle, et n’a donc pas de coins ; mais c’est pas moi qui invente les formules journalistiques). Les troupes sont attaquées par leurs propres machines de guerre, et visiblement c’est un groupe terroriste qui est derrière tout cela. Le leader se nomme Rattlesnake, et c’est à l’officier Storm, spécialiste des véhicules armés et expert des missions commandos, de l’arrêter.

MESSIEURS LES ANGLAIS, TIREZ LES PREMIERS

Commando : Steel Disaster est un run ‘n gun vu de profil, dans la droite lignée de Metal Slug ou (parce qu’il est dénué de l’humour caractéristique de la série de Nazca) de Gunforce II. Pour ceux qui ne connaissent pas ce type de jeux, le nom est sans équivoque : il s’agit de courir et de tirer sur tout ce qui bouge. Le titre offre cinq longs niveaux à traverser, chacun comprenant plusieurs zones et se terminant par le combat contre un boss.

Des steppes enneigées à la forteresse des terroristes, en passant par le désert, la forteresse montagnarde ou les égouts, vos pas vont vous conduire à affronter moult soldats lourdement armés, voire même pilotant des engins de guerre roulants ou volants.

Seul face à toute une armée - paramilitaire, certes, mais armée quand même - vous ne pourrez compter que sur votre détermination et des contrôles limpides : vous déplacez Storm à la croix directionnelle et utilisez le bouton A pour sauter (adjoint à la direction basse, il permet aussi d’effectuer une roulade), le bouton B pour tirer et le bouton Y pour jeter des grenades. Vous pouvez tirer dans les huit directions ordinales, y compris lors d’un saut ou en pleine course, et vous pouvez même transbahuter deux armes à la fois, entre lesquelles vous switchez à volonté au moyen de la gâchette L. À bout portant, Storm troque son arme à feu contre un bon vieux coutelas des familles et tranche la gorge de son vis-à-vis.

Bien entendu, sorti de votre mitrailleuse de base, toutes les armes doivent être récupérées, et leurs munitions sont disponibles en stock limité. Vous pourrez obtenir, en détruisant les caisses larguées par votre soutien aérien, le Canister qui projette des boules explosives à courte distance, le Cocktail qui crée une explosion de flammes, le Shockwave qui éclate au sol en un mur de feu, l’Electric qui, comme son nom l’indique, projette un arc électrique à courte distance, et le Rocket, un lance-missiles à la puissance impressionnante.

Vos grenades aussi sont limitées en nombre d’utilisations, mais vous pourrez en trouver d’autres chemin faisant, et parfois même d’une catégorie encore plus efficace : la Cluster, ou grenade à fragmentation, qui nettoie l’écran de toute présence hostile, ou l’Hertzian, grenade électrique qui reste un moment présente à l’écran (l’ennemi étant souvent assez bête pour se jeter dessus). Enfin, à la manière de Doom, vous pouvez trouver des kits de soin (pour restaurer vos points de santé) et des vestes protectrices qui augmentent le nombre de tirs que vous pouvez encaisser. N’oubliez pas non plus de mettre la main sur les disques, qui fonctionnent un peu comme les prisonniers de Metal Slug. Les disques peuvent être planqués n’importe où, et si vous les trouvez tous, vous pourrez déverrouiller deux niveaux cachés.

Et parce que ne serait-ce qu’un seul kilomètre à pied, ça use les souliers, Storm peut occasionnellement utiliser un véhicule armé. En effet, dans plusieurs zones de jeu, il aura l’occasion de piloter un scooter (des neiges ou des mers) ou un petit chasseur. Le scrolling est alors imposé, la scène se présentant un peu comme dans un shoot ‘em up.

IL FAUT SAUVER LE SOLDAT STORM

Mana Computer Software a beau avoir débuté sa carrière sur consoles par ce jeu, le petit studio de Shanghai réalise un joli coup de maître. Bien entendu, c’est un peu toujours l’histoire de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf, mais cette fois-ci il se pourrait bien qu’elle y parvienne. Alors bon, ne rêvons pas, le jeu souffre encore d’erreurs de jeunesse et ne parviendra jamais ne serait-ce qu’à la cheville des épisodes 1 à 3 (dont le X) de Metal Slug. Mais comparé aux ignobles épisodes 6, 7 et Advance, il fait au moins aussi bien.

Visuellement, c’est de la belle ouvrage. Le graphisme est très fin, la modélisation des personnages est riche en détails et il est juste dommage que les décors manquent souvent de charme : dès que l’on se retrouve en intérieur, ce ne sont plus que murs ternes et empilements de caisses. L’animation est en tout cas d’une belle fluidité, et la partie sonore, sans révolutionner le genre, accompagne bien l’action.

Et si Storm a de faux airs de Naruto, avec son bandeau, ses cheveux blonds et sa tête de gland, il n’empêche qu’il se meut tout aussi bien que Marco. Le rapprochement avec Metal Slug est évident et voulu. La jouabilité est intrinsèquement identique, seules les armes et les ennemis diffèrent. Même la difficulté est tout aussi imposante. Reste qu’avec seulement cinq niveaux (plus deux à débloquer néanmoins), même longs, et un seul personnage jouable, la durée de vie n’est pas à la hauteur.

L’expérience est donc courte, mais globalement très satisfaisante. Nul doute que si deuxième épisode il y a - ceci dit on peut émettre des doutes au vu de la difficulté qu’ont les titres tiers à se vendre sur cette bécane - elle offrira une plus grande richesse de jeu tout en conservant les acquis du premier volet. Allez les amis, c’est sur ce que je vous quitte. Sayonara ou, comme on dit maintenant, Fukushima.

Commando : Steel Disaster