Vous aimez l’ambiance de la Seconde Guerre Mondiale, vous aimez les jeux d’action en 3D, vous avez envie d’emmener le tout dans votre poche ou votre sac à dos ? Vous vous demandez si un tel jeu existe ? Eh bien la réponse est oui. Brothers in Arms est un TPS qui vient combler les attentes de nombreux joueurs dans un genre encore trop peu représenté sur Nintendo DS.
À la guerre comme à la guerre !
Dès les premières secondes de jeu, le ton est donné : Brothers in Arms réussit l’exploit de retranscrire avec réalisme et réussite l’ambiance de la Seconde Guerre Mondiale, que ce soit par les jolis artworks qui parsèment le jeu, ou encore par les musiques dignes des plus grands films hollywoodiens. Souvent décriée pour la qualité de sa 3D, la Nintendo DS prouve ici qu’elle en a dans le ventre. Les graphismes sont extrêmement soignés ; non pas qu’ils soient les plus fins de la machine, mais le nombre de détails à l’écran est impressionnant et renforce le côté immersif du titre. L’action est variée, rythmée et riche en rebondissements ; entre les balles qui fusent, les bâtiments qui s’écroulent ou les avions qui se crashent au sol, on n’a pas le temps de s’ennuyer ! La modélisation des différents éléments est remarquable, le jeu affiche une animation relativement fluide bien que quelques petites saccades se fassent sentir lorsque l’action se déchaîne un peu trop à l’écran. Les différents bruitages sont réalistes et collent à la perfection avec chaque situation, les voix digitalisées sont de bonne facture, et je vous conseille d’ailleurs de jouer avec les écouteurs car, avec les graphismes et l’ambiance sonore réunis, l’immersion est totale et l’on reste scotché à notre petite DS. Petit bémol pour les fans de la série, l’aspect stratégique que l’on retrouve habituellement dans les autres épisodes a ici complètement disparu, dommage.
Une maniabilité particulière
Bien qu’étant un jeu à la troisième personne, l’écran tactile vous permet de diriger le réticule de visée de votre personnage, tandis que les mouvements traditionnels sont assurés par la croix directionnelle (avancer, reculer, strafer). Le bouton L sert à tirer, mais il est possible de mettre la maniabilité en mode « gaucher » et ainsi d’utiliser le bouton R pour cette action. La bande haute de l’écran tactile vous permet de gérer votre armement. Ainsi, en touchant l’icône correspondante et en faisant glisser le stylet sur l’objet de vos désirs, il est très facile de changer d’arme. Le rechargement est un peu particulier, il vous faudra toucher l’icône assignée et faire un simple petit mouvement « glissé sur l’écran» vers le bas, comme si vous retiriez le chargeur de l’arme, en fait. Cela peu paraître compliqué mais en pratique, c’est vraiment très instinctif et agréable à effectuer, même en plein cœur de l’action. Enfin, l’icône en haut à droite vous permet de passer en mode de visée à la première personne, idéale pour aligner avec précision vos ennemis. Située en bas à droite de l’écran cette fois-ci, l’icône des grenades vous permet de lancer avec précision vos petits « cadeaux » à l’adversaire. Concrètement, un lancer de grenade s’effectue ainsi : vous touchez l’icône et maintenez la pression sur l’écran tactile. La caméra va ainsi se reculer et laisser apparaître une cible sur l’aire de jeu. En faisant glisser le stylet vers le haut (toujours en le maintenant appuyé sur l’écran), vous ajustez la distance du lancer, et si vous voulez le diriger sur un côté, rien de plus facile : faites glisser le stylet dans la direction souhaitée. Une fois la « destination » choisie, il ne vous reste plus qu’à relâcher la pression de l’écran tactile et votre personnage lancera la grenade de lui-même. C’est la partie de la maniabilité qui vous demandera le temps d’adaptation le plus long, et il ne sera pas rare que vous ratiez un lancer pour avoir relevé le stylet de l’écran par mégarde, mais une fois maîtrisé, vous ne louperez plus aucun lancer et vous jubilerez de pouvoir exploser vos adversaires à l’aide d’une grenade bien placée. Dans l’ensemble, les commandes sont précises et répondent bien ; vous serez même assisté lors de situations bien particulières : enjamber les obstacles, s’accroupir derrière des gravas (ou autre abri) et enfin, se mettre à couvert derrière un mur si vous vous collez à celui-ci. Pour finir, certaines phases se dérouleront en véhicule (jeep, char). Si la maniabilité ne change pas fondamentalement, chaque engin aura tout de même une prise en main bien particulière, qui influencera votre conduite et votre façon de jouer (vitesse, blindage, cadence de tir, etc.). La maniabilité est donc très bonne, et avec un armement allant de la Thompson au fusil sniper en passant par le lance-roquettes, autant dire que faire la guerre a rarement été aussi agréable sur console portable.
Un jeu bien trop court !
Attardons-nous désormais sur le principal défaut de BiA : sa durée de vie. Comme vous l’aurez compris à la lecture de l’intertitre, celle-ci est malheureusement très courte. Bien que les décors en eux-mêmes soient variés en cours de jeu, seuls 3 environnements sont disponibles (la Normandie, la Tunisie et les Ardennes). Même si ceux-ci sont découpés en plusieurs petites missions, ces dernières s’enchaînent très rapidement, surtout que l’on est relativement bien guidé durant le parcours, avec en permanence une zone affichée qui nous indique la future position où nous rendre pour continuer à avancer. L’IA est moyenne ; vos ennemis réagissent correctement lorsqu’ils vous repèrent mais ont tendance à rester un peu trop immobiles en face de vous. Il ne vous faudra pas plus de 3 heures pour terminer la campagne solo en difficulté normale, mais ce sera une toute autre paire de manches en vétéran ou pire encore, en élite. À noter qu’à la fin de chaque mission, des récompenses vous seront attribuées (si vous avez subi peu de dégâts, si vous avez tiré avec précision, etc.), mais comme celles-ci ne sont entreposées nulle part, leur intérêt s’en retrouve plutôt limité. Heureusement, le jeu intègre un mode multijoueur. Bien que limité au réseau local, celui-ci est franchement excellent et c’est véritablement jouissif de jouer à cache-cache avec ses potes. Mais attention, il faut aimer un minimum le genre, sinon, passez votre chemin.
Rompez, soldats !
Brothers in Arms est un très bon jeu, que je n’hésiterai pas à qualifier d’excellent. Les développeurs ont réussi à miniaturiser la guerre dans la petite cartouche DS. Le résultat est saisissant mais, encore une fois, trop court. Toutefois, je conçois aisément que certains aient du mal avec l’écran tactile, ou n’arrivent décidément pas à retrouver sur portable les mêmes sensations que sur consoles de salon. Pour les premiers, je vous conseille de jouer avec le stylus ; vous verrez, c’est un pur régal. Pour les autres, vous ne savez pas ce que vous loupez…