Bomberman est un jeu vidéo DS publié par Ubi Soften 2005 .

  • 2005
  • Stratégie

Test du jeu vidéo Bomberman

4/5 — Exceptionnel ! par

En dehors de la Master System et des supports les moins vendeurs (type Jaguar, 3DO, CD-i, etc.), il n’est pas une machine sur laquelle la saga Bomberman n’ait vu le jour. Il faut dire qu’Hudson a vite compris qu’il tenait là sa poule aux œufs d’or : concept simplissime donc compréhension aisée et modularité optimale, telles sont les mamelles d’un Bomberman réussi (ou pas). Flairant sans doute le génie de Nintendo, la firme à l’abeille s’empresse de sortir son épisode sur la toute jeune Nintendo DS, épisode qui fera partie, si ma mémoire est bonne, du line-up de départ de la Déesse en Europe.

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Bomberman DS revient aux fondamentaux de la saga, à savoir un mode solo et un multijoueur, point barre. Le scénario du premier a quelque chose de confondant, puisqu’il tient en deux images fixes et que pourtant - ou à cause de cela - je n’ai pas réussi à le comprendre.

De ce que j’en ai vu et en supposant que l’aventure se déroule comme toujours sur la planète Bomber, je crois qu’il s’agit d’un gros cristal qui protégeait le monde. Au passé oui, parce que pour une raison X ou Y, le cristal a été brisé en petits fragments qui se sont éparpillés sur les dix régions de la planète. Charge à vous de retrouver les morceaux en faisant, au passage, voler en éclats toute opposition. Non, vous n’incarnez pas George W. Bush, mais bel et bien un petit bonhomme coiffé d’un casque de moto et dont la spécialité est de poser des bombes. Non, pas Ben Laden non plus, un autre.

DOUBLE CHEESE

Existe-t-il encore, sur ce petit monde où l’information circule plus vite que la lumière, quelqu’un qui ignore à quoi nous avons affaire ici ? Pour les rares touristes qui seraient tombés sur ce test en cherchant la recette du chili con carne ou le dernier pr0n de Gretta Garbage, Bomberman est une série de jeux de… hum, de stratégie, mais de stratégie loufoque.

Le jeu affiche des arènes fermées, optant pour une vue en hauteur permettant d’embrasser qui vous voudrez, mais surtout l’intégralité de l’arène d’un seul coup d’œil. Non seulement le lieu de l’affrontement est muré sur les quatre côtés, mais en outre, de nombreux blocs de pierre y sont éparpillés. Certains pourront être pulvérisés par le souffle des explosions et d’autres non, ces derniers servant à se protéger de la déflagration.

Justement, votre personnage se défend uniquement en posant des bombes, qui ont la particularité d’exploser en suivant les couloirs tracés par les blocs de pierre. Ainsi, une bombe posée à un carrefour explosera en croix, tandis qu’elle ne formera qu’une simple ligne si elle est coincée entre deux blocs. De base, votre bombe n’a qu’une portée limitée, et vous devez attendre qu’elle saute avant d’en poser une autre. Mais rapidement, vous trouverez sous les blocs destructibles de quoi augmenter la zone d’effet de l’explosion, le nombre de bombes posables simultanément, ou encore la vitesse de vos déplacements.

Attention, il existe aussi des options qui ont précisément l’effet inverse, voire d’autres qui vous infligent une malédiction, comme une lenteur extrême par exemple. On trouve également des gants permettant de soulever les bombes pour les jeter par-dessus les blocs de pierre, des souliers permettant de les frapper du pied pour qu’elles aillent péter au loin, ou encore des vies supplémentaires. Il y a, enfin, d’autres types de bombes à collecter, tels que la bombe à retardateur, qui n’explose que lorsque vous appuyez sur le bouton idoine.

Le mode solo est relativement classique. Il s’agit de triompher des cent niveaux que comporte le jeu. Ces niveaux sont répartis en dix mondes, gardés par un boss chacun. Le reste du temps, il faut éliminer tous les monstres présents puis franchir la porte de sortie, elle aussi cachée sous un bloc destructible. La grande originalité de cette partie, c’est que l’aire de jeu, qui s’affiche uniquement sur l’écran du haut durant les niveaux normaux, passe sur deux écrans face aux boss, rendant ces joutes plus spectaculaires. Le reste du temps, l’écran du bas sert à visualiser les icônes des options que l’on a récoltées, et à les utiliser en appuyant dessus au stylet. En effet ici, les options ne sont pas actives dès que vous les ramassez : vous pouvez les collecter et les utiliser uniquement lorsque bon vous semble, moyennant l’utilisation d’un stylet pas très pratique dans le feu de l’action.

Le mode multi, pour sa part, représente toujours le cœur de l’expérience, d’autant plus ici où le fun se concentre uniquement sur cette partie. Pour commencer, vous pouvez choisir votre personnage parmi huit coloris différents et jouer, donc, jusqu’à huit avec une seule cartouche. Vous pouvez vous organiser en équipes, définir des règles et, si vous n’êtes pas assez nombreux, vous pouvez laisser l’I.A. contrôler les personnages restants, plusieurs niveaux de difficulté étant sélectionnables.

Ensuite, vous devrez choisir votre arène. Si les variations en matière de décors sont un peu maigrichonnes, c’est en matière de jouabilité que cela se joue : de l’arène classique à celle pourvue de tapis roulants en passant par celle envahie d’options, celle où vos personnages se déplacent à une vitesse dangereusement accrue, celle où vos bombes ne peuvent être posées ou n’explosent que lorsque vous hurlez dans le microphone, ou encore celle où vous ne trouvez que des malus sous les blocs destructibles…

Autant vous le dire, cela devient vite une grosse déconnade, et si cela aurait rapidement pu devenir bordélique sur un si petit écran, le fait que les arènes du mode multijoueur s’affichent sur les deux écrans permet une meilleure anticipation.

FRONT LINE

En termes de réalisation, cet épisode portable n’impressionne guère. Les décors manquent de détails, les personnages sont petits, les animations ne sont pas spécialement détaillées et la partie sonore demeure enjouée mais pas vraiment marquante. Bref, si ce n’était le fait qu’elle s’affiche sur deux écrans simultanément, cette énième déclinaison aurait aussi bien pu tourner sur Super NES que ça n’aurait pas choqué plus de monde que cela.

Oui mais voilà, c’est justement l’utilisation consciencieuse de toutes les spécificités de la bécane, double écran, stylet et micro, qui rend cet épisode aussi sympathique. Plus que des effets visuels qui n’auraient fait qu’alourdir la visibilité, ces petits bouleversements en matière de jouabilité donnent lieu à de franches déconnades en multi, point fort de la saga.

Il s’agit donc d’une grosse cartouche. Cela faisait bien longtemps - depuis Saturn Bomberman, grosso modo - que la série s’était perdue dans des déclinaisons douteuses, et cet épisode représente un retour aux sources des plus efficaces.

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