Qui n’a jamais joué aux Lego dans sa vie ? Ce jeu de construction et d’assemblage a su traverser les générations et conserver tout son intérêt ludique. Dérivé dans de nombreux thèmes, une nouvelle génération de Lego a vu le jour il y a de ça quelques années. Son nom ? Bionicle. Le succès de cette nouvelle licence ne s’étant pas fait attendre, il est normal de voir aujourd’hui de nombreux jeux vidéo basé sur les Lego Bionicle. Action, aventure, tous les genres y sont passés, et c’est au tour aujourd’hui de la petite DS d’accueillir sa version du jeu, mais cette fois sous la forme d’un FPS doté de quelques bonnes idées à faire valoir. Mais cela sera-t-il suffisant ?
Petit Toa deviendra grand
C’est de nouveau sur l’île de Voya Nui que l’action prend place. Les ignobles Pirakas ont attaqué les gentils Toas, chefs du peuple Matoran, et leur ont volé leurs masques de puissance. Votre but sera donc de les récupérer et d’exterminer tout ennemi se dressant sur votre route. Si le scénario est simple, il ouvre néanmoins la porte à de nombreuses idées qui viennent donner un intérêt certain au titre. Pour commencer, chaque masque correspond à un élément précis (eau, terre, feu, vent, etc.). Ainsi les décors de chaque niveau sont en rapport avec un de ces éléments et, de ce fait, les environnements sont variés et diversifiés, ce qui rend le jeu très agréable à parcourir. Autre bon point du titre relatif à cela, il faudra tenir compte des vulnérabilités de vos ennemis liées à leur élément ; certaines armes seront donc plus efficaces que d’autres suivant le type d’adversaire rencontré. Outre une nouvelle arme liée à son élément (fusil-mitrailleur, fusil à pompe, fusil électrique…), chaque masque vous apportera un nouveau pouvoir très pratique, comme de pouvoir nager, marcher sur des braises ou encore léviter sur une courte distance. À la manière d’un Metroid, ces nouvelles aptitudes vous donneront accès à de nouvelles zones, auxquelles vous ne pouviez accéder lors de votre premier passage dans un monde, rendant ainsi le jeu moins linéaire et augmentant un peu sa durée de vie. Dernière idée fort sympathique : le monde dans lequel le héros évolue étant intégralement en Lego, son pouvoir de base est la capacité à (re)construire des éléments de décor à l’aide des pièces déboîtées traînant au sol, nous permettant ainsi de continuer notre progression lorsque le passage semble bloqué. Par exemple : fabriquer un pont pour franchir un gouffre, créer une passerelle élévatrice pour monter sur une corniche, etc. Ces constructions se réalisent toutes seules. Ce que je veux dire par là, c’est que le joueur ne choisit pas comment s’assemblent les pièces ; il n’y a qu’à déclencher le pouvoir et le tour est joué. Le gameplay de Bionicle Heroes est donc riche et varié, sans compter qu’il vous sera également possible de débloquer des cheat codes, à l’aide d’un traducteur de runes, qui se révèleront très utiles pour mener à bien votre mission.
Plus outillé qu’un mécano…
La maniabilité de Bionicle Heroes est assez similaire aux autres FPS sur DS. L’écran tactile est logiquement utilisé pour la visée et pour la sélection de vos masques. La croix directionnelle sert à contrôler les mouvements du personnage et le bouton R à tirer avec vos différentes armes. Le bouton L, quant à lui, active le pouvoir spécial du masque que vous portez ou, si l’arme en possède une, active sa fonction de tir secondaire. Bien entendu, les gauchers peuvent inverser la disposition des boutons dans les options. Vous serez amené dans le jeu à ramasser une énorme quantité de « cogs », qui serviront de monnaie pour acheter vos cheat codes, mais pas seulement. Tant que vous en aurez en votre possession, vous pourrez revenir à la vie après avoir été tué, mais cela reviendra à diviser par 2 le nombre de cogs collectés dans le niveau. Amasser une grande quantité de ces petites pièces mécaniques permettra également de remplir petit à petit une jauge de super pouvoir qui, une fois remplie et activée, vous donnera une force et une résistance accrues pendant quelques secondes. Par ailleurs, tapoter l’écran à 2 reprises vous permettra de sauter. Enfin, l’écran tactile servira également à indiquer les objets cachés, comme lorsque vous utiliserez le pouvoir de l’eau, qui est un détecteur de runes. Les commandes répondent plutôt bien, les déplacements du personnage sont assez précis et le curseur de visée est rapide et précis.
« Comme tu Lego (es beau) mon fils… »
Voilà, passé ce petit intertitre à l’humour douteux, je vais donc vous parler des graphismes du jeu. Dans l’ensemble, Bionicle Heroes est visuellement très correct, beau mais sans plus. Pas de textures hyper travaillées, par de démonstrations techniques qui en mettent plein la vue, mais du sobre et de l’efficace avec quelques effets de reflet et de transparence. L’animation est bonne, même si de petits ralentissements se font sentir de temps en temps, comme lors de l’apparition simultanée de plusieurs monstres à l’écran. Comme je l’ai déjà évoqué dans le premier paragraphe, les environnements sont variés et les décors du titre en ressortent donc très clairs et colorés. L’IA est tout juste passable ; certains ennemis seront amenés à parer vos tirs, mais ce sera plus lié au fait qu’ils se déplacent bizarrement que d’avoir réellement cherché à esquiver vos projectiles. Sinon, ceux-ci se contentent de vous foncer dessus et de vous canarder, comme c’est souvent le cas dans les FPS sur DS en fait.
Bien que les différents éléments introduisent une grande variété - autant dans les décors que dans les ennemis - il est un défaut auquel le titre ne pouvait échapper, car directement lié à l’univers qu’il représente. Nous sommes donc en présence d’un jeu mettant en scène des Lego. Or, chaque pièce étant carrée, un objet construit avec a inéluctablement lui aussi un aspect « carré », et c’est évidemment le cas dans le jeu. Ainsi, les modélisations ne seront composées que de carrés, de rectangles ou de triangles, ce qui fait que malgré les efforts des développeurs, le level design du jeu est assez pauvre. Autre petit défaut : certaines textures ont tendance à être pas mal pixelisées lorsqu’elles sont à l’avant-plan (je pense surtout aux cogs). C’est dans ces moments-là qu’on se dit que les capacités de la petite portable de Nintendo sont loin d’être complètement exploitées. Rien à dire du côté sonore, les bruitages sont réussis et collent bien à l’action. Les musiques sont quant à elles assez discrètes et se font vite oublier. De toute façon, on n’a pas vraiment le temps de les écouter car l’action est bien rythmée et l’on ne s’ennuie pas.
Un bon divertissement
Tout est dit dans le titre. Sans être un modèle du genre, que ce soit en termes de graphismes ou de maniabilité, Bionicle Heroes comporte tout de même son lot d’idées fort sympathiques et bien trouvées. Comptez 4 à 5 heures pour le finir entièrement, le plus long étant de collecter toutes les runes et, par conséquent, de débloquer tous les différents codes. Le mode multijoueur rallonge un petit peu la durée de vie du titre, classique et assez fun, à condition bien sûr de s’adapter à la jouabilité un peu pataude du jeu.