_Another Code : 2tsu no Kioku
Développé par CING, édité en France par Nintendo le 24 juin 2005.
Appelé « Trace Memories » aux Etats-Unis._
Ashley vivait depuis ses 3 ans avec sa tante Jessica, depuis la mort de ses parents. Alors que son 14ème anniversaire approche, elle reçoit un paquet contenant un appareil ressemblant étrangement à une Nintendo DS et… une lettre de son papa !!!
Ça c’est une surprise. Bon anniv’, Ashley…
Papa est vivant !?!
En tout cas elle a bien l’intention d’en avoir le cœur net, et elle se rend donc sur l’île mentionnée dans le message, accompagnée de Jessica. Une fois rendues, Ashley reste près du bateau tandis que Jessica va voir un peu plus loin, le père n’étant pas au rendez-vous comme escompté. Et vous devinez la suite : Jessica disparaît et Ashley va devoir se démerder toute seule comme une grande.
Ces adultes, j’vous jure… pas moyen de compter sur eux.
Un scénario aux petits oignons
Cette aventure mêlera 2 histoires. La première est celle d’Ashley qui tente de retrouver papa Richard en suivant les indices laissés par ce dernier via des cartes lisibles par la DAS (l’appareil mentionné plus haut), et au cours de laquelle elle en apprendra sur un mystérieux projet nommé « Another » sur lequel ses parents travaillaient. La seconde suivra sa rencontre avec le fantôme d’un jeune garçon mort en 1948, et dévoilera au fur et à mesure l’histoire de la famille de celui-ci, les Edwards, anciens occupants du manoir situé sur l’île, s’étant déroulée dans la première moitié du XXème siècle.
La trame est ma foi plutôt bien construite, et on est content de reconstituer le déroulement des évènements s’étant produits dans les 2 histoires parallèles.
Le jeu se présente comme un point ‘n click, hormis le fait que le stylet remplace ici la souris. Ashley explorera le manoir et découvrira des objets qui, non contents de lui servir à accéder à de nouvelles zones, provoqueront souvent chez D, le fantôme, des retours de souvenirs qu’il avait perdus depuis longtemps, étant demeuré dans une solitude complète depuis 1948, année de son décès.
Cela donnera lieu à de nombreuses scènes de dialogues entre lui et Ashley. Lors de ceux-ci, certains mots-clés cités lors de la conversation vous seront reproposés une fois votre vis-à-vis s’étant tu, pour approfondir certains points. En cela Another Code propose un système qui sera notamment repris dans Hotel Dusk.
Les dialogues sont ainsi dirigistes, en ce sens que l’on n’a aucune incidence sur leur déroulement, se contentant plutôt d’être spectateur. Cela ne m’a pas gêné personnellement.
C’est pas sorcier
Outre l’aspect exploration et recherche d’indices, on sera confronté à plusieurs énigmes et puzzles. Par exemple, il faudra abaisser un pont, trouver le moyen d’ouvrir plusieurs portes (trouver le code d’accès, dénicher un objet qui permettra d’actionner un mécanisme, reconstituer un objet en en trouvant un élément situé ailleurs, etc.). La DAS s’avèrera utile puisque cet engin comporte une fonction appareil photo. En effet, on pourra photographier certains éléments, comme des tableaux, puis superposer les 2 photos afin de révéler un détail caché.
Outre cet usage, l’appareil envoyé par le père d’Ashley servira aussi à sauvegarder, à lire les cartes laissées çà et là par papa, entre autres.
Les déplacements d’Ashley s’effectuent très facilement : l’écran du bas affiche son environnement immédiat, en la montrant vue du dessus. En touchant l’écran avec le stylet, elle se dirigera automatiquement vers ce point ; il suffit donc de glisser le stylet pour la faire suivre le même cheminement.
Une icône de recherche, symbolisée par une loupe, est disponible selon les circonstances. Lors des déplacements d’Ashley, l’écran du haut montre une partie de son environnement, telle que la jeune fille peut directement le voir. Lorsque quelque chose est examinable, l’icône s’éclaire et, en cliquant dessus, la vue de l’écran du bas (l’environnement de déplacement) affiche la même chose que l’écran du haut. En cliquant sur la loupe tout en ayant pointé le curseur sur un objet ou autre, un message s’affichera et, le cas échéant, on pourra examiner l’objet (le tiroir d’un bureau, le contenu d’une caisse, une cheminée, …) et pourquoi pas, obtenir quelque chose d’utile.
Le même principe fonctionne pour parler avec un personnage, la loupe devenant pour la circonstance une icône avec 2 personnages stylisés se faisant face.
À ce sujet, je dois faire remarquer ici que certains objets ne pourront être saisis qu’une fois que vous aurez été confronté à la situation requérant leur utilisation, pas nécessairement dans la pièce à côté ; ce qui obligera de se livrer à quelques allers-retours un peu ennuyeux. Cependant, le manoir n’étant in fine pas si étendu que cela, c’est un détail mineur.
Les phases « d’action » sont variées : ça peut consister à gratter une plaque métallique pour faire réapparaître l’inscription y figurant, faire tourner un zootrope, lancer une balle de base ball pour faire tomber une valise, etc. On réalise tout ça en frottant le stylet sur l’écran tactile, et c’est très simple.
Techniquement parlant
La maniabilité, comme dit plus haut, est vraiment simple à contrôler. C’est fluide et très agréable. Le système d’icônes est intuitif et le jeu exploite véritablement le potentiel du stylet. Le micro ne sera utilisé qu’une seule fois, pour que l’on souffle dedans.
Les graphismes sont, ma foi, très bons. Les décors, extérieurs comme intérieurs, sont détaillés, bien colorés, et réalistes. On est sous le charme de ce vieux manoir inoccupé depuis plus d’un demi-siècle, et de découvrir ce mobilier obsolète, ces objets désuets, …
Les dialogues montrent les personnages représentés dans le plus pur style manga, sommairement animés (bon, on va dire que c’est aussi dans le plus pur style manga, hin hin hin), mais expressifs comme il se doit.
Les animations lors du jeu (ouverture d’une porte, mécanisme enclenché, …) viennent apporter une petit touche ici et là.
Les musiques à l’intérieur du manoir consistent principalement en de petites pièces avec piano et cordes, pour une ambiance désuète, ou deviennent plus intenses, plus « suspenseful », avec de petits motifs répétitifs rapides joués dans les aigus lors de scènes d’introspection (quand Ashley s’interroge sur ce qu’elle a découvert jusque là), ou encore des bruits furtifs de « jungle » mêlés à des instruments aux sonorités aériennes évoquant le Japon dans la mine… Les bruitages sont basiques, eux, les émotions et l’ambiance passant véritablement par la musique.
En bref
Another Code est une aventure très agréable, avec une histoire bien agencée que l’on prend plaisir à découvrir en même temps qu’Ashley. La difficulté n’est guère importante, et les situations où on se retrouve bloqué résultent plus du fait que l’on a loupé un objet dans nos recherches que d’une complexité exagérée des énigmes à résoudre. La réalisation à l’avenant et la jouabilité instinctive achèvent d’en faire un très bon divertissement.
Verdict : 8/10