Yu Suzuki Games Works est un jeu vidéo DreamCast publié par Segaen 2001 .

  • 2001
  • Inclassable

Test du jeu vidéo Yu Suzuki Games Works

3/5 — Très bien par

Après les Sega Ages, les Sega Smash Packs, Sega nous ressort une énième compilation de ses vieux hits sous le nom de Yu Suzuki Games Works.

Pour ceux qui ne savent pas qui est Yu Suzuki, rappelons que ce programmeur de génie a commencé sa carrière en 1983 et fut à l’origine de bon nombre des jeux qui firent la légende de Sega. On doit à lui et à son équipe entre autres les premières simulations de conduite durant les années 80, la monstrueuse borne d’arcade R360 en 1990 et surtout la démocratisation de la 3D polygonale dans les jeux vidéo avec Virtua Fighters et Virtua Racing deux ans plus tard. Plus près de notre époque, Monsieur Suzuki supervisa le développement des sublimes Shenmue 1 et 2.

Plus qu’une simple compil, Yu Suzuki Games Works est en fait un bonus inclus dans la biographie (en japonais) du célèbre créateur de jeux. On retrouve donc sur ce disque les 5 plus légendaires jeux créés par le maître : Space Harrier, Hang On, Afterburner, Outrun et Power Drift.

Contrairement à d’autres compilations, il n’y a ici absolument aucune fioriture, simplement un écran de sélection du jeu. D’un côté, c’est tant mieux, car ce qui nous intéresse à nous les joueurs, ce n’est pas l’emballage, mais bien le jeu lui-même.

Première surprise, les jeux semblent très différents de l’arcade. Nous n’avons pas affaire à une simple adaptation, et encore moins à une version arcade émulée, mais bien à un remake avec de nouveaux graphismes et une maniabilité adaptée à la console. Passé l’effet de surprise, cette remise au goût du jour ne choque pas, pour la simple et bonne raison que l’esprit « 2D » et l’ambiance des jeux originaux n’ont pas changé, et c’est bien là l’essentiel.

Les musiques n’ont absolument pas été retouchées d’aucune manière, on retrouve donc ce style si typique des années 1990.

Au chapitre des défauts, il est fort regrettable qu’aucune fonction de sauvegarde des scores ne soit prévue et que les scores soient perdus à chaque changement de jeu, ou que le vibreur du pad ne soit pas exploité.

Parmi les 5 jeux, certains s’en sortant plus ou moins bien, voici un bref résumé des changements par rapport à l’arcade.

Hang On

Premier véritable jeu de moto en arcade, Hang On accuse son âge point de vue graphique. Les décors de fond comme les bordures de la piste sont plutôt vides, et à part des sprites moins pixellisés et des panneaux publicitaires réactualisés, rien n’a changé en plus de 10 ans. Heureusement que la jouabilité est parfaite et que l’esprit d’origine est toujours là, pour le plus grand bonheur des nostalgiques.

Space Harrier

Encore une révolution. Space Harrier est le tout premier shoot them up en 3d isométrique. La version restylée se contente elle aussi de réduire l’effet de pixellisation et de réadapter la jouabilité au stick analogique de la Dreamcast.

Afterburner

Afterburner est en fait un portage d’Afterburner 2. Point de vue graphique, l’évolution saute aux yeux, tout est nettement plus beau et surtout plus rapide. Malheureusement, si la vitesse de l’action est toujours là, le pad de la Dreamcast peine à reproduire les sensations du manche à balai de l’arcade, et locker un ennemi dans ces conditions est un exercice périlleux.

Outrun

De loin la meilleure adaptation. L’évolution graphique est flagrante comparé à l’arcade. Que ce soit la voiture ou le décor, tout est nettement plus finement détaillé et coloré. Il semble également que la vitesse et la fluidité soient meilleures qu’à l’origine. Comme dans Hang On, les décors d’origine sont redessinés dans le style de l’original, seules les publicités en bord de piste étant mises au goût du jour.

La maniabilité est parfaitement adaptée à la Dreamcast. Les gâchettes analogiques font des merveilles, grâce à elles il est possible de simuler les pédales de frein et d’accélérateur, même avec un pad d’origine. Le contrôle de la voiture est extrêmement précis. Il est nettement plus facile de slalomer entre les autres voitures, ce qui était assez dur sur la borne d’arcade.

Power Drift

Bien qu’étant le plus récent jeu de cette compilation, Power Drift est aussi le moins bon. On ne retrouve dans cette simulation de kart futuriste ni le fun, ni la jouabilité des autres titres. Les voitures se comportent comme de véritables savonnettes, et les circuits façon montagnes russes n’ont rien d’intéressants. Yu Suzuki ayant certainement jugé les graphismes d’origine suffisamment beaux, il n’ont pratiquement pas évolué.

Pour conclure

L’intérêt de cette compilation peut sembler maigre face à l’émulation arcade. Mais contre toute attente ces versions améliorées sont très plaisantes à jouer, et ce même sans volant ou manche à balai. Contrairement aux adaptations de la série Sega Ages 2500 sur PS2, Yu Suzuki Games Works réussit à remettre ces 5 légendes de l’arcade au goût du jour sans en altérer le moins du monde leur ambiance, leur gameplay, leur fun, bref tout ce qui fit en fit leur légende.

Yu Suzuki Games Works