A la fin des années 90 et au début des années 2000, une guerre existait entre deux jeux sur PC, deux FPS pour être précis : Unreal Tournament et Quake III Arena. Tous les deux d’une beauté renversante, disposant d’un gameplay solide comme le diamant et d’une durée de vie infinie ou presque, grâce aux parties endiablées que se livraient leurs joueurs sur le net.
Fin 2000 apparaît sur Dreamcast Quake III Arena, adoré par la presse et la plupart des joueurs (pas par moi).
Et le 29 juin 2001, 3 mois après l’annonce de l’arrêt de la production de la Dreamcast, sort Unreal Tournament sur cette même console. La guerre qui faisait rage sur PC va-t-elle s’exporter sur console de salon ? Et qui aura l’avantage ?
Ayant rejoué récemment à Quake III version Dreamcast, et ayant aussi découvert tout récemment ce Unreal, il est très probable que je fasse moult comparaisons entre ces deux jeux, d’autant qu’ils sont (comme tout connaisseur le sait) assez similaires en beaucoup de points.
Du FPS qui se joue pas avec la tête
Comme dans son homologue Quakien, pas de scénario véritable… Il s’agit en gros d’un tournoi de gladiateurs futuriste, où on remplace les tridents et filets de capture par des lance-roquettes et autres instruments de paix.
Ce Unreal propose en gros 3 modes de jeu : Tournament (le mode solo), Practice (multijoueur sur le même écran) et Network (multijoueur sur internet).
Étant donné le destin tragique qu’a connu la Dreamcast, et Sega en général, je n’ai pas pu tester le mode sur internet, et j’ai dû me rabattre sur les modes solo et multijoueur sur le même écran.
Mode solo : parfait !
Celui-ci est composé de plusieurs modes de jeu qui se débloquent l’un après l’autre.
Il faudra d’abord s’imposer en Deathmatch (combats dans la mêlée si je puis dire), puis dans des arènes de type Domination (la map est composée de plusieurs checkpoints qu’il faut conquérir ; les joueurs sont divisés en deux équipes et l’équipe qui contrôle le niveau gagne), ensuite en Capture the Flag (il faut aller en pleine base ennemie capturer un drapeau et l’amener vivant jusqu’à sa propre base) et enfin en mode Challenge (duel en 1 contre 1).
Assez étudié, entretuons-nous joyeusement.
Le jeu est absolument magnifique dès les premières secondes. Je ne vais pas tenter de le comparer objectivement à Quake III… mais en toute subjectivité, je vais pas me gêner.
Si les deux titres proposent des graphismes fins et détaillés, des textures magnifiques et des effets de lumière grandioses, j’ai une nette préférence pour Unreal.
Déjà, le travail fourni sur les maps est très impressionnant. Le level design est extraordinaire, et aucun niveau parmi la soixantaine disponible (!!) ne ressemble à un autre. Ils sont souvent immenses, ouverts ou labyrinthiques, parfois souterrains ou aériens… grandiose ! Et cela ne concerne pas que l’architecture des niveaux, mais aussi les décors : lac de lave, château fort, astéroïde perdu dans l’espace ou cathédrale magnifique… Un vrai plaisir pour les yeux.
Là où Quake III apparaissait comme un jeu aux couleurs chaudes et lumineuses, ce Unreal propose une luminosité moins forte, qui contraste habilement avec des effets de lumière souvent magnifiques. Le tout donne un jeu à l’ambiance plus sombre que Quake III.
L’animation d’Unreal est parfaite. Je n’ai noté aucun lag, et le jeu est d’une fluidité insolente (du 60 FPS ? Possible…). Certes moins rapide que son concurrent, mais je le trouve plus fluide.
Et la bande-son ? Grandiose ! On retrouve les mêmes musiques prenantes que sur PC, et les commentaires géniaux en fond sonore (« HEAD SHOT ! » « RAMPAGE ! » « MONSTER KILL !!!! ») qui nous rendent hystérique et aiguisent notre soif de sang frais.
Niveau contenu, je vais me répéter en partie : 60 maps réparties en 4 modes de jeu différents en solo. Ces maps sont magnifiques et surtout très bien conçues et variées (en bref : peu de lassitude et beaucoup de rejouabilité). On trouve une bonne douzaine d’armes, avec chacune un tir secondaire (le lance-roquette fait lance-grenade, le rédempteur permet de diriger son missile, etc.) et on peut se créer un perso (son skin et sa couleur). Et le jeu est aussi gore que sur PC (c’est Angus qui va être content), c’est donc avec plaisir qu’on voit des bouts de corps démembrés voler dans tous les sens.
Et comble du bonheur : les bots. Classés en 4 modes de difficulté, leur intelligence est très correcte et ils permettent de vraiment s’amuser en l’absence d’humains.
Et le gameplay dans tout ça ?
La jouabilité (au pad) était l’un des très grands défauts de Quake III sur Dreamcast. Comme ce dernier, Unreal est très jouable si on utilise le combo clavier/souris.
Et au pad… bah forcément, ça se complique un peu, mais ça reste étonnamment jouable.
Si dans la forme ça ressemble un peu à du Quake, les développeurs ont tenté de faciliter le contrôle en incorporant une petite aide à la visée. Les touches sont paramétrables à l’envi, et finalement on s’y retrouve assez bien même s’il faudra parfois jongler avec les boutons de la manette, et on finira par se passer en partie, voire complètement, de certaines fonctionnalités vraiment pas pratiques (le tir secondaire sur la croix directionnelle, qui impose de lâcher le stick, ou le fait de donner des ordres aux bots).
Cela dit, n’allez pas croire que les deux titres sont aussi abordables l’un que l’autre ; c’est loin d’être le cas. En cause : le gameplay sensiblement différent des deux titres.
En effet, Quake III c’est des personnages rapides, des niveaux assez petits, et des mouvements ma foi vifs, comme le Rocket Jump (en sautant et tirant une roquette à nos pieds, on se sert du souffle pour s’élever encore, au prix d’un peu de vie). Quake III, ce sont surtout des réflexes et de la vitesse, où il s’agit de ne jamais rester immobile plus d’une seconde sous peine de mort.
Unreal Tournament, quoi que pas très éloigné, est plus lent. Et la plupart des maps sont bien plus grandes (dégagées ou pas). Certes c’est pas mou pour autant, loin de là, mais se gratter le nez n’est pas forcément synonyme de vie perdue. Unreal se joue moins sur les réflexes que Quake III, il est donc plus subtil, plus fin.
Bref, si la perte de contrôle et de précision est bien présente quand on choisit de jouer au pad dans ces deux jeux (un peu moins pour Unreal, où on peut TOUT configurer), c’est moins grave pour Unreal, où la perte de réflexes aura des conséquences moins tragiques.
Le multijoueur ?
Il reprend les mêmes modes que le mode solo (Capture the Flag etc.) et est jouable à 4 humains maximum, et l’on peut bien sûr rajouter des bots dirigés par la console.
Il reste aussi beau que le mode solo, et aussi rapide. J’ai noté quelques lags quand trop de joueurs sont trop proches par contre. Niveau sonore c’est l’orgie totale, un peu dommage (trop de bruits d’explosion et de commentaires en même temps).
Reste qu’avec une soixantaine de maps tout aussi magnifiques que variées et 4 modes disponibles, la durée de vie d’Unreal Tournament est bien supérieure à celle de Quake III sur la même console, car il faut bien l’avouer, Unreal est plus fun.
Le meilleur FPS de la Dreamcast : 18/20
Si le mode solo est ultra fun, certains lui préfèreront peut-être un titre disposant d’un vrai scénario comme… heu… je vois pas sur Dreamcast (Perfect Dark sur N64 par exemple ?). Reste que c’est magnifique, fun, hyper prenant et que ça promet des centaines d’heures de plaisir.
En multijoueur, pour moi qui ne possède aucune console de salon plus récente que la Dreamcast, c’est la référence ultime, qui écrase tous les titres N64 (et ne parlons pas des jeux PS) sortis auparavant.
Incroyable, immense, invincible ou presque… tout ces mots en I quoi.