Trizeal est un jeu vidéo DreamCast publié par Triangle Serviceen 2005 .

  • 2005
  • Shoot Them Up

Test du jeu vidéo Trizeal

3.5/5 — Très bien par

Développé et édité par Triangle Service.

Existe-t-il encore sur le marché du jeu vidéo des développeurs qui font leurs jeux par amour ? Triangle Service répond « Oui » à cette question. À tel point que lors de son portage sur PlayStation 2, Trizeal sera sous-titré « Shooting Love », premier épisode d’une saga en deux parties dont le second volet, nommé « Shooting Love : 200X » (une compilation en vérité, regroupant Trizeal et sa suite, Exzeal), sortira bien plus tard sur Xbox 360.

AH BEN JE PEUX PAS ÊTRE AU FOUR ET AU MOULIN, HEIN

La légende veut que Trizeal ait été développé par un seul et unique bonhomme tout seul dans son coin, comme à la bonne vieille époque des Eric Chahi et consorts. De fait, le gars a bien compris que l’amateur de shoot ‘em up se contrefoutait du scénario de son jeu, et a donc décidé de faire l’impasse là-dessus. Trizeal est un jeu fait main, loin des productions cinématographiques d’aujourd’hui.

ET UN, ET DEUX, ET TRIZEAL

En tout cas, ce gars-là a fignolé son jeu dans les moindres détails, du moins en ce qui concerne les détails importants. Trizeal est un shoot ‘em up vertical qui propose plusieurs modes d’affichage : vertical avec les grosses bandes noires sur les côtés, vertical élargi et deux modes Tate (horizontaux), avec un défilement vers la droite ou la gauche. Trizeal propose une aventure sur six niveaux. Dans chaque stage, les ennemis arrivent par vagues et chaque vague ou presque nécessite une manière de jouer différente (nous y reviendrons). Une fois que tous les ch’tis vaisseaux se sont bien jetés sur votre gueule, un gros boss bien rutilant débarque sans crier gare - de toute façon dans l’espace, personne ne pourrait l’entendre crier - et vous balance tous ses projectiles jusqu’à ce que mort (la vôtre ou la sienne) s’ensuive. Seule exception à ce schéma, le dernier niveau ne fait que vous opposer à deux boss.

Votre vaisseau n’est visiblement pas de première jeunesse tant il se déplace avec lenteur, mais ce n’est pas un vieux coucou non plus. Vous utiliserez trois boutons : l’un d’entre eux permet de faire feu (vous pouvez tirer vers les côtés, voire vers l’arrière), le second de larguer vos précieuses smart bombs, et le dernier, qui fait tout le sel du jeu, permet de changer de forme.

En effet, votre vaisseau peut adopter trois formes différentes, et à chaque forme correspond un modèle de tir : de base vous attaquez en frontal, mais vous pouvez passer à une configuration permettant d’utiliser des missiles à tête chercheuse ou un tir large (mais moins efficace, forcément). Bien entendu, vous pouvez récupérer des options afin d’accroître la puissance de votre tir sur cinq niveaux. La mauvaise nouvelle, c’est que chaque forme de tir doit être upgradée séparément. La bonne nouvelle c’est qu’à haut niveau, les trois formes se combinent : vous disposez alors d’une arme principale et de deux secondaires qui se déclenchent en même temps lorsque vous appuyez sur le bouton d’attaque.

Outre les bonus de puissance, vous récupèrerez de nouvelles bombes, parfois. Vous pourrez aussi vous amuser à récolter les bonus de score, qui viennent s’ajouter au total calculé en fin de niveau. Total dépendant du nombre d’ennemis abattus et du nombre de bombes restantes.

GARANTI SANS COLORANTS NI CONSERVATEURS

J’avoue avoir un petit faible pour les jeux Triangle Service. Ce sont eux, déjà, qui étaient à l’origine de XII Stag, un titre pas forcément marquant mais qui transpirait cet amour d’un genre désormais tombé en désuétude. Trizeal est taillé dans le même bois, un bois dont on fait les meilleures pipes.

Sans être véritablement bâclé, le visuel n’est pas le point le plus important du jeu. Les graphismes sont juste corrects, les environnements imposent un indécrottable fond spatial, les vaisseaux sont plutôt petits et l’interface est pour le moins minimaliste. On est loin également de la surenchère en matière d’effets visuels. Bref, l’optique est résolument old school, à mille lieues des manic shooters de l’époque qui en mettent plein la vue.

Mais qu’importe. Trizeal est agréable à jouer. Le vaisseau répond bien, les vagues ennemies imposent un apprentissage quasi par cœur et le système de jeu, pour peu surprenant qu’il soit, se montre efficace. La difficulté est très correctement calibrée, ni trop simple ni trop ardue, et finalement, encore une fois, le seul véritable reproche concerne peut-être la faible durée de vie, point noir assez commun lorsqu’il s’agit de shoot ‘em up.

C’est donc un petit shmup budget qui attend celui qui se laissera tenter. Mais petit jeu ne signifie pas jeu raté, et nul doute que l’amateur y trouvera de quoi passer quelques après-midi devant l’écran 132 centimètres HDTV qu’il s’était payé pour la Coupe du Monde, pensant profiter du spectacle de l’équipe de France, le con.

Trizeal