Triggerheart Exelica est un jeu vidéo DreamCast publié par Warashien 2007 .

  • 2007
  • Shoot Them Up

Test du jeu vidéo Triggerheart Exelica

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Développé et édité par Warashi.

En quelques années, Warashi s’est fait un petit nom dans le monde du shoot ‘em up vertical tendance manic shooter, chasse gardée de Cave ou Treasure jusque là. Avec Sengeki Striker et Shienryu (Gekioh : Shooting King sur PlayStation, puis Steel Dragon EX sur PlayStation 2), la firme tokyoïte a commencé à marquer les esprits. Mais son chef d’œuvre se nomme Triggerheart Exelica.

LES TATIES FLINGUEUSES

Tout commence dans une galaxie fort lointaine, où les humains se battent depuis toujours contre une forme d’intelligence robotique, le (ou les ?) Ver’Mith. Deux équipières de l’équipe d’attaque Triggerheart (les gentils), les sœurs Exelica et Crueltear, se retrouvent aspirées par une faille spatiale lors d’un assaut, et projetées sur Terre. Elles vont rapidement faire de la planète bleue leur foyer d’adoption, n’ayant aucun moyen de retourner chez elles tant qu’une nouvelle faille n’aura pas été créée. Cela ne tarde pas à arriver, et c’est le signe d’une invasion ver’mith sur notre paisible monde. Les forces de défense terrestres sont vite balayées, et notre seul espoir réside désormais dans les deux frangines.

SI JE T’ATTRAPE JE TE… JETTE ?

Triggerheart Exelica est donc un manic shooter (ou apparenté, parce qu’on a déjà vu plus violent en la matière) vertical, qui se déroule le long de cinq stages bien évidemment gardés par un boss chacun. Le jeu utilise un système de difficulté évolutive, à la manière du vénérable Zanac X Zanac : plus vous ramassez de bonus de score durant le niveau, et plus le boss sera délicat à vaincre. Le jeu appelle cela V.B.A.S., pour Variable Boss Attack System.

Vous contrôlez l’une ou l’autre des deux pilotes de mechas vues de haut à travers des niveaux envahis d’ennemis, et surtout de tirs. Exelica est plutôt portée sur les tirs larges et diffus mais manquant un poil de puissance, alors que Crueltear préfère la bonne vieille attaque frontale qui fait mal, mais qui nécessite une précision quasi-chirurgicale.

Outre ce tir de base, l’exosquelette que dirigent les Sœurs Sourire est muni d’une fonction bien pratique qui consiste à capturer les vaisseaux ennemis. Selon la grosseur du vaisseau, le temps de capture sera plus ou moins long, ce qui est symbolisé par une jauge qui se remplit à mesure. Une fois capturé, le vaisseau peut vous servir de bouclier, ou de projectile.

Vous passerez donc la majeure partie du temps à balancer des bouts de ferraille sur d’autres bouts de ferraille, mais attention ! Vous ne pouvez choper que les ennemis volants. Vous ne pourrez donc pas compter que sur votre système de capture. Heureusement vous avez toujours le tir de base, qui augmente en puissance selon les bonus récoltés, et une courte panoplie de smart bombs pour vous sauver la mise en cas de coup dur.

VIEILLE MOTARDE QUE JAMAIS

Triggerheart Exelica est un jeu plutôt séduisant. Certes, les décors sont parfois un peu vides, mais cela leur donne un côté froid plutôt agréable. Oui je sais, « froid » et « agréable », c’est plutôt antinomique. Alors disons que cet aspect froid donne à Triggerheart Exelica son ambiance, son cachet. Cela se retrouve aussi dans le design épuré des ennemis, ainsi que dans la palette de couleurs, assez ternes.

En tout cas ça a un gros avantage lorsqu’on joue : l’écran reste parfaitement lisible même lorsqu’il est envahi de boulettes. Et la fluidité est de mise y compris lorsque les explosions se succèdent. Ajoutez à cela une bande sonore discrète mais punchy, et vous obtenez un jeu avec une vraie identité.

Mais c’est bien entendu manette en main que l’on est le mieux à même de juger le titre de Warashi. Bien entendu, la manette Dreamcast n’est pas vraiment faite pour le shmup (on se demande d’ailleurs pour quoi elle était faite), mais la maniabilité demeure agréable… À une exception près : le système consistant à projeter les ennemis les uns sur les autres nécessite une petite manipulation un poil casse-burnes.

En dehors de cela, Triggerheart Exelica vaut le coup. La difficulté est bien calibrée et, si vraiment le joueur veut un challenge couillu, il se tournera vers l’Arrange Mode, où la difficulté est plus importante et où il n’y a pas de continues.

Bref, Warashi a tout mis en œuvre pour brosser les joueurs, néophytes ou confirmés, dans le sens du poil. Triggerheart Exelica est une véritable bombe qui a surtout eu le gros défaut d’exploser à retardement, puisqu’en 2007 cela faisait belle lurette que la console à la spirale était morte et enterrée, même au Japon où elle a eu le cycle de vie le plus long.

Triggerheart Exelica