Time Stalkers représente l’une des rares incursions du RPG sur Dreamcast, console un peu pauvre en la matière. Mais si j’ai décidé de vous en parler, ce n’est pas en sa qualité d’objet rare. Ce serait plutôt pour son titre japonais : Climax Landers. Est-ce que ça aurait à voir avec le studio de développement Climax Entertainment ? Oh, que oui ! Pour ceux à qui cela ne parle pas beaucoup, Climax est le studio qui a aidé Camelot Software à réaliser Shining Force et Shining in the Darkness, avant de s’atteler à Landstalker et à sa suite, Lady Stalker. Beaucoup de titres connus et reconnus… Alors pourquoi ne pas en faire un crossover ?
LE MONDE EST STONE
Time Stalkers se déroule dans un monde étrange, sans queue ni tête. Une planète constituée de petits bouts disparates, aussi bien médiévaux-fantastiques qu’inspirés du Japon actuel. La question est : qui a créé cet endroit, et pourquoi ? C’est ce que va tenter de découvrir Sword. Invoqué par un vieil homme qui voit en lui un héros, le guerrier est le seul à pouvoir traverser les terres incongrues de ce monde-patchwork. Bien vite une autre question va se poser : qui et pourquoi, OK, mais surtout, comment faire pour s’échapper ?
DONJONS ET BASTONS
Time Stalkers est donc un RPG, de cette catégorie honnie (enfin moi perso, je suis pas super fan à la base) des Dungeon-RPG ou Dungeon Crawlers. Outre la visite de divers villages, où vous pourrez vous reposer et discuter tout votre saoul avec les personnages non-jouables, vous passerez donc la majeure partie de votre temps à explorer pierre par pierre les différents donjons.
Ce faisant, vous vous exposerez tout naturellement à la vindicte d’ennemis qui ont tendance à frapper avant de poser les questions. Qu’il s’agisse des monstres de base (les combats contre eux se déclenchent de manière aléatoire) ou des terribles boss, les combats se déroulent de la même manière : dans une fenêtre séparée à la Dragon Quest.
Vous y combattez au tour par tour, et vous devrez sélectionner pour chacun de vos trois personnages (votre équipe de combat ne pouvant en accueillir plus) une action dans un menu contextuel. De base, les combattants ne savent en gros qu’attaquer et défendre. Les autres compétences apparaîtront selon ce que vous leur aurez fait apprendre, et selon l’équipement qu’ils transporteront.
Parmi les capacités un peu sympa, on en trouve une qui se nomme Capture, et les plus perspicaces d’entre vous auront deviné qu’elle permet de capturer. Capturer quoi ? Des streums. Vous pouvez emmener avec vous jusqu’à huit monstres, qui se battront à vos côtés si vous le souhaitez. En fin de combat, vous gagnez de l’oseille et des points d’expérience. Le truc cool, c’est que la prise de niveaux ne demande pas un nombre de points exponentiel : c’est toujours cent points = un niveau.
Lors de vos pérégrinations « donjonnesques », vous ne trouverez pas que la Mort. Il vous arrivera aussi de découvrir des objets, principalement de quoi vous soigner mais aussi, parfois, de l’équipement. Vous trouverez aussi, hélas, des pièges. Alors gare !
ON NE CHOISIT PAS SA FAMILLE
Le truc agréable dans Time Stalkers, pour peu que l’on connaisse un peu les précédentes productions de chez Climax, c’est justement le fait que l’on puisse retrouver des personnages bien connus de ces jeux : on pourra ainsi jouer avec Nigel, le héros de Landstalker, ou encore avec Pyra de Shining in the Darkness.
Par contre, si jamais ces noms ne vous parlent pas, vous risquez d’être déçus par Time Stalkers. Les graphismes sont tout juste corrects, le rythme de jeu est mou du genou, le système de jeu est excessivement répétitif et le scénario, bien qu’assez intéressant, est complètement dilué au milieu de phases d’exploration longues comme un jour sans pain.
Malgré tout, Time Stalkers n’est pas à jeter non plus. La bande-son est épique à souhait, l’ambiance est moins austère que dans d’autres Dungeon-RPG, la durée de vie est raisonnable… Et puis si vous aimez ce genre de jeu, vous mettrez peut-être un ou deux points de plus.