The King of Fighters 2002 : Challenge to Ultimate Battle est un jeu vidéo DreamCast publié par SNKen 2003 .

  • 2003
  • Beat them up

Test du jeu vidéo The King of Fighters 2002 : Challenge to Ultimate Battle

4/5 — Exceptionnel ! par

Malgré un épisode 2001 clairement décevant, Playmore est de retour avec sa série des King of Fighters. Et pour fêter dignement la nouvelle année, c’est à un nouveau « Dream Match » que la boîte à baffes nous invite. Pour vous expliquer un peu la chose : le premier épisode en 1994 ne faisait que poser les bases de la saga. Scénaristiquement parlant, les opus ‘95 à ‘97 forment une seule arche narrative, de même que les volets ‘99 à 2001 en forment une seconde. Et en ‘98 alors ? Eh bien justement, c’est cette année-là qu’était sorti le premier « Dream Match », sorte de pot-pourri de la série. Moi ce qui m’inquiète un peu, c’est que dans « pot-pourri », y’a pas que « pot »…

UN COUP POUR RIEN

The King of Fighters 2001 concluait, de manière certes bancale, la saga du NESTS et des clones de Kyo Kusanagi. On en apprenait un peu plus sur les véritables origines de K’ et sur les motivations du cartel criminel qui l’avait créé. En tant que compilation, cette nouvelle mouture fait complètement l’impasse sur le scénario. C’est du coup l’occasion de ramener quelques personnages hors concours, soit parce qu’ils étaient morts jusque là (ils vont mieux depuis, merci pour eux), soit parce qu’ils n’avaient rien à voir avec l’histoire en cours.

ET S’IL NE S’ÉTAIT RIEN PASSÉ DEPUIS TROIS ANS ?

The King of Fighters 2002 : Challenge to Ultimate Battle (à ceux qui trouvent le titre du jeu un peu long, rappelons que celui qui détient la palme se nomme « Simple DS Series Vol.14 The Jidousha Kyoushuujo DS – Gendoukitsuki Jidousha, Futsuu Jidou Nirin, Oogata Jidou Nirin, Futsuu Jidousha, Fusuu Jidousha Nishuu, Chuugata Jidousha, Oogata Jidousha, Oogata Jidousha Nishuu, Oogata Tokuchuu Jidousha, Kenbiki » sur DS) est un beat ‘em up en deux dimensions.

Puisqu’il ne s’agit pas d’un épisode scénarisé, il ne propose pas de nouveaux personnages. Par contre ils sont nombreux à faire leur retour. Citons au pif le punk anglais Billy Kane, les duettistes Vice et Mature, le maquereau japonais R. Yamazaki, le trio Chris/Shermie/Yashiro, ou encore un Rugal Bernstein en mode 2B3 qui reprend sa place de boss final. Concernant les modes de jeu, pas de surprises : on a droit à des modes Solo et Versus, autorisant de jouer avec des équipes prédéfinies ou composées soi-même, et à un mode Entraînement.

Cependant les déçus de l’épisode 2001, et plus généralement du système des Strikers, seront aux anges : KOF 2002 signe le retour en grande pompe des équipes de trois. Le bon vieux groupe de trois que tout le monde aime, avec un total de quarante-six personnages, cette version Dreamcast accueillant King et Shingo Yabuki alors que l’original sur Neo-Geo ne les intégrait pas. Petite nouveauté bien agréable également, il est possible en solo de choisir à chaque match l’équipe contre laquelle on va se battre, parmi deux. Un concept proche de celui de… Street Fighter III Third Strike, oui. Décidément, il est toujours tentant de regarder du côté de Capcom.

Pour dire la vérité, The King of Fighters 2002 fait carrément table rase de son passé récent, et se recentre sur une approche plus old school. Finis les modes Counter/Armor, finie la technique du Super Cancel, désormais on ne parlera plus que de MAX Mode. Mais avant d’en arriver là, revenons aux bases. Le système de jeu se base sur quatre boutons : deux pour les coups de pied et deux pour les coups de poing. Vous pouvez combiner pression sur les boutons et inclinaison du stick pour réaliser des projections, enchaînements et coups spéciaux (c’est fou ce que je peux me rabâcher d’un test sur l’autre).

Et puis vous disposez d’une jauge de furie, qui se remplit à mesure que vous frappez l’adversaire. Votre premier combattant peut la remplir sur trois niveaux. S’il est vaincu, son successeur pourra la charger sur quatre crans, et le troisième personnage sur cinq. Ceci afin d’équilibrer les chances entre les joueurs. Maintenant c’est bien joli d’avoir une jauge de furie, mais à quoi sert-elle ? Basiquement, elle vous permet de déclencher des Desperation Moves (DM), ou super attaques, moyennant la perte d’un niveau de la jauge.

Mais vous pouvez également choisir de consommer votre jauge de vie en passant en MAX Mode (boutons de petit poing et gros pied en même temps). Dès lors, vous passez en état d’énervement maximum pour une poignée de secondes. Vous pouvez alors réaliser vos DM à l’envi sans consommer de votre jauge de furie, et vous pouvez également déclencher des Super Desperation Moves, soit les mêmes en plus méchant. Si, en outre, votre jauge de vie a été sérieusement entamée, vous pouvez tenter un Hidden Super Desperation Move (à tes souhaits) : cette attaque ultime est non seulement destructrice, mais la plupart du temps imblocable. D’un autre côté, la manipulation pour la réaliser vous coûtera votre pouce.

UN ESPRIT SAIN DANS UN CORPS SAIN

Les fans de la série peuvent souffler, Playmore se l’est joué De Gaulle et nous balance en pleine gueule un vibrant : « Je vous ai compris ». La société a synthétisé toutes les tares de l’épisode précédent et les a purement et simplement effacées.

Ainsi, pour commencer, KOF 2002 est beau. Finis les à-plats et le détourage limité, finis les décors grisâtres et sans vie, la belle 2D est de retour et ça fait plaisir. Les personnages sont fins et parfaitement animés, les décors sont colorés et vivants, et la partie sonore est elle aussi une franche réussite. Seul petit bémol à cette réalisation ouvragée, mais qui n’est qu’un point de détail : l’arrière-plan des Pays-Bas est un poil ridicule et cliché avec ses moulins à foison et son gros sabot hors contexte.

Mais avant toute chose, KOF 2002 est agréable à jouer. Débarrassé du système de Strikers qui nous a pourris pendant trois ans, le jeu se montre de nouveau assez technique. Pas forcément évident à prendre en main, il dénote une volonté de revenir à des valeurs sûres, à savoir les anciens KOF pré-99. Là encore on émettra tout de même un petit doute sur l’intérêt des HSDM, qui sont à la fois complètement abusifs et totalement impossibles à sortir. Mais c’est le jeu de la surenchère.

À vrai dire, le seul véritable reproche que l’on peut faire à cette cuvée, sur Dreamcast en tout cas, c’est qu’une fois encore il ne s’agit que d’un portage facile. Aucune amélioration n’est à noter vis-à-vis de l’original sur Neo-Geo, et c’est un peu dommage parce qu’on reste sur un petit goût d’inachevé. Malgré tout le cru 2002 est une bonne année, et c’est sur cette bonne note que la série quitte ce support.

The King of Fighters 2002 : Challenge to Ultimate Battle