Il était une fois…
Starlancer est un space opéra, à savoir une sorte de clone de Wing Commander.
A noter que le genre est très rare sur console. On avait eu la (très bonne) série des Colony Wars sur Playstation et… c’tout ; en tout cas à être arrivé en France.
Avant de me lancer dans une pitoyable tentative d’objectivité, je dois prévenir que je suis TRÈS bon public concernant ce genre de jeu. Enfin, voyons pour celui-ci.
Dans une galaxie très lointaine…
Starlancer est issu du monde du PC. A noter qu’il a été developpé par les mêmes gens qui ont fait Wing Commander.
… il se passait… quelque chose :s
La première chose que j’adore dans les spaces opéras, c’est le scénario.
Et là… le bât blesse, c’est vraiment dommage.
Nous sommes au XXIe siècle, en pleine guerre froide entre le bloc de l’Est et celui de l’Ouest. C’est donc le futur, avec la situation géopolitique du XXe siècle. Cela dit, malgré ce retour en arrière, nous noterons que la technologie, elle, a fait un gros bond en avant et qu’on se bat à coups de vaisseaux spatiaux armés de lasers et missiles surpuissants.
Bref, vous êtes le héros, un bleu engagé dans une compagnie de bleus, la « 45e volontaire ».
Très sincèrement, si l’ensemble demeure toujours crédible et prenant, le scénario ne décolle jamais vraiment, malgré les gros efforts des développeurs pour ça. Les Russes sont des méchants coco très méchants, les Américains sont les plus beaux, les plus forts… on se croirait presque dans un film de Michaël Bay ou de Rolland Emerich.
Tant que j’y suis, la version européenne est seulement en anglais, non sous-titrée. Pas cool.
Oh la belle rouge !
Observons le jeu en lui-même.
Comme dans tous les jeux du genre, vous êtes relié à un vaisseau amiral, et en partez pour accomplir certaines missions.
On note vite deux choses.
Premièrement c’est beau, graphiquement j’entends. Le tout est très sérieux, sombre et (bien que j’ai jamais mis un pied dans l’espace) réaliste.
La vue proposée est subjective, depuis l’intérieur du cockpit donc. La totalité des missions étant spatiales, les décors sont bien sûr peu variés, même si on reconnaît ici et là les planètes de notre système solaire.
Les explosions sont superbes, les vaisseaux sont superbement modelisés. L’espace est bien un poil vide (des météores ou débris spatiaux plus nombreux auraient été cool) mais les arrière-plans sont parfois superbes (l’anneau de Saturne !!!!).
Eat my shit, motherfucker !
Deuxièmement, l’ambiance sonore est grandiose. C’est surtout ce qui permet de s’immerger dans le jeu. Les musiques sont superbes, parfaitement dans l’action (souvent très stressantes). L’univers sonore est une aventure en lui-même : entre les voix des coéquipiers, les répliques de notre personnage… on s’y croit à mort.
Quoi de plus jouissif que d’insulter la soeur du salopard de rouge en face avant de le transformer en poussière d’étoiles ?
Tâte moi ce manche !
Le jeu n’est pas compatible clavier/souris… Pour être franc, cela se ressent pas mal. Cela dit, les développeurs ne s’étant pas simplement contentés d’un bête portage de la version PC, ils ont réfléchi à la jouabilité.
On n’a pas vraiment à se prendre la tête pour savoir comment faire telle ou telle action, le tout restant assez intuitif. Pour ceux à qui ça ne conviendrait pas, il est de toute façon possible de modifier la configuration de la manette.
Ainsi, le système est assez bien pensé, même si on n’échappe pas à certains « combos » pour certaines actions. Pas de réel défaut de ce côté-là.
Seuls deux modes de tir sont disponibles. Je les appellerai armes légères (laser, canon, blaster) et armes lourdes (gros missiles pas beaux). Sur PC, on pouvait sélectionner les armes pour les deux types de tirs avec le clavier numérique… pas sur Dreamcast. On dispose donc d’un p’tit combo (bouton + direction) pour switcher les armes. Ca fait perdre pas mal de temps dans le feu de l’action.
Un rookie, moi ?
Si vous connaissez Wing Commander, vous ne serez pas dépaysés par les missions proposées.
Nous avons de l’exploration, des destructions de bases, de la protection de transports… Bien souvent un prétexte à de grosses batailles spatiales.
Pas de boss, le tout se veut réaliste, mais de temps en temps une grosse base ennemie bien défendue devra être réduite en cendres.
Vos adversaires, bien qu’étant de sales communistes, sont eux aussi humains et la technologie qu’ils utilisent est très proche de la vôtre. Leurs vaisseaux ressemblent pas mal aux vôtres donc, et la technologie terrienne ne permet guère de fantaisie, mais votre viseur change de couleur (bleu sur alliés, rouges sur ennemis) quand vous passez sur un vaisseau. Ce code de couleur est aussi utilisé sur le radar.
Cela dit, contrairement à Wing Commander, le jeu est relativement difficile, et l’on ne peut se payer le luxe de faire n’importe quoi.
C’bien connu, dans l’armée on exécute bêtement les ordres donnés par des personnes plus gradées. Le patron a toujours raison, même quand il a tort en gros. Ben dans Starlancer, si vous ne suivez pas le briefing à la lettre… vous mourrez.
Nous noterons que les ennemis sont rapides, au mauvais sens du terme, car on les perd souvent de vue. Un système de lock est bien sûr proposé, mais pas pratique. Le lock se fait seul, mais il nécessite de garder l’ennemi bien en vue pendant quelques secondes, pas trop loin du centre du viseur, à une distance qui ne doit pas être trop énorme. Pas évident, vu la vitesse des ennemis. :/
Le jeu, s’il est difficile, n’est pas très long. Une vingtaine de missions, peu face à la cinquantaine de Wing Commander Prophecy.
Cela dit, ne boudons pas notre plaisir, le jeu est globalement fun et intéressant.
Pour finir, nous noterons qu’un mode Multijoueur est disponible, pour des Deathmatch spatiaux en réseau. Je n’ai testé cette fonctionnalité qu’une fois, elle est très fun, et c’est bien ce qu’on cherche en incluant un mode multijoueur.
Graphismes : 8/10
Bande son : 10/10
Durée de vie: 7/10
Jouabilité : 7/10
En conclusion : 16/20
Starlancer est avantagé en ce sens qu’il n’a aucune concurrence sur Dreamcast. Cela dit, sa qualité le place en référence absolue sur console à l’époque. Sa beauté, son ambiance… Dommage que le scénario soit aussi basique.