Silver est un jeu vidéo DreamCast publié par Infogramesen 2000 .

  • 2000
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Silver

1/5 — Bof… par

Développé par Spiral House, édité par Infogrames.

Tout premier jeu conçu par Spiral House, le studio d’Infogrames qui sera à l’origine de Alone in the Dark : The New Nightmare (leur second jeu, et dernier si l’on fait fi des traducteurs sur DS), Silver a d’abord été développé pour PC comme une sorte de Baldur’s Gate du pauvre. Même si, bien entendu, ce ne devait pas être le discours des commerciaux à l’époque.

NOBODY STEALS OUR CHICKS AND LIVES

Le monde de Jallah est composé de huit îles, la principale se trouvant être Metalon, où règne l’empereur-sorcier Silver. Lui et ses rejetons sèment la terreur sur toute la contrée, et cela ne va pas aller en s’arrangeant puisque le seigneur a décidé de prendre épouse. Et dans la famille Silver, prendre épouse, ça veut bien dire ce que ça veut dire : une importante rafle est mise en place afin que l’empereur puisse sélectionner celle qui partagera sa couche de gré ou de force. Or il se trouve que parmi les malheureuses élues se trouve Jennifer, la chère et tendre de David. David, c’est celui que vous allez incarner. Et David, il est pas content.

LA PRIME À LA CASSE

Silver est un jeu de rôle à la Baldur’s Gate. Comprenez par là que les monstres sont présents directement sur l’écran d’exploration, et que vous les affronterez directement, en temps réel, sur cet écran, non dans une fenêtre dédiée à la Final Fantasy. L’aventure est subdivisée en une douzaine de quêtes qui consistent, la plupart du temps, à vous rendre à tel endroit ou à récupérer tel objet.

Rien de très original là-dedans et d’ailleurs, Silver fait partie de ces jeux où il est de bon ton de poser son cerveau à l’entrée avant de commencer à jouer. Grosso merdo, votre job consiste à avancer droit devant vous et à éclater tout ce qui se trouve entre vous et votre objectif. Il y aura certes quelques boss à séparer en deux dans le sens de la longueur, mais là encore, rien qu’un bon coup d’épée ne saurait régler.

Vous trouvez une nouvelle arme plus puissante que l’actuelle ? Équipez-la de suite et profitez-en pour charcuter les divers démons qui vous barrent le passage. Vous venez d’obtenir un parchemin ? Il vous permettra d’apprendre une nouvelle technique à l’épée, histoire de jouer encore mieux les tanks. Vous mettrez également la main sur des armes de jet, des boucliers (qui n’ont absolument aucun intérêt avant le boss final, puisqu’il suffit de bourriner comme un malpropre pour arriver au bout), des objets magiques d’attaque ou de protection, quelques objets de quête à donner à telle personne pour passer à tel endroit, des fruits pour vous soigner et des clefs pour ouvrir les portes.

Ah si, vous trouverez un dernier type d’objets : les potes de combat. Si je ne les classe pas en tant qu’humains, ou même en tant que créatures quelconques, c’est qu’ils n’ont rien de vraiment vivant. Votre équipe peut comprendre jusqu’à trois personnages, mais vous n’en contrôlez qu’un à la fois. Les deux autres se battent en automatique, sur le papier tout au moins. Dans la vraie vie, ils restent là où vous les avez laissés, et ils attendent de se faire maraver avant de dégainer leurs armes. Pour palier à ce manque flagrant d’esprit de survie, vous pourriez être tentés d’en prendre le contrôle : l’un des boutons est dévolu au switch entre personnages. L’ennui c’est que dès que vous ne contrôlez plus le héros, il devient aussi con que ses camarades.

TOUT CE QUI BRILLE N’EST PAS D’ARGENT

S’il faut reconnaître une qualité à Silver, c’est que le jeu est beau. Techniquement dépassé, mais artistiquement réussi. Les décors sont donc superbes, mais ils sont en 3D précalculée, comme à la belle époque de Final Fantasy VII par exemple.

Ceci a une incidence importante sur le jeu : qui dit 3D précalculée dit angles de vue choisis à l’avance. L’ennui c’est que parfois, la caméra est placée tellement loin que l’on ne calcule rien à ce qui se passe sur le terrain, un peu comme quand France Télévisions retransmet un match de foot (les amateurs reconnaîtront que n’est pas Canal + qui veut).

Bref, ça devient vite le bordel. Mais qu’importe, puisque je vous ai dit un peu plus haut que vous n’aviez pas besoin de réfléchir pour jouer à Silver. Et cela se confirme rapidement. Les environnements traversés sont de bêtes couloirs, et les ennemis des abrutis finis. Du coup il vous suffit d’appuyer sur avant pour progresser, et de marteler le bouton d’attaque pour éliminer toute éventuelle menace.

Dire que la difficulté est minimale ne serait pourtant pas tout à fait juste. Simplement, l’intelligence artificielle est désastreuse, en témoignent vos compagnons de route qui ne servent qu’à se prendre des gnons à votre place. De fait l’aventure est extraordinairement chiante. Mais dans un même temps elle est relativement courte. Donc si vous regrettez un achat compulsif malencontreux, et que vous souhaitez absolument le rentabiliser, dîtes-vous que votre calvaire ne durera pas trop longtemps.

Silver