Shikigami no Shiro II est un jeu vidéo DreamCast publié par Alpha Systemen 2003 .

  • 2003
  • Shoot Them Up

Test du jeu vidéo Shikigami no Shiro II

3.5/5 — Très bien par

Développé et édité par Alfa System.

Développeur plutôt discret, Alfa System est à l’origine de quelques shoot ‘em up méconnus sur PC Engine. Leur œuvre la plus connue reste le triptyque des Shikigami no Shiro, aussi connu selon les épisodes et les localisations sous les titres de Castle Shikigami ou Mobile Light Force 2. Ce dernier nom est trompeur, puisque le premier MLF est le titre américain du Gunbird de Psikyo et n’a donc rien à voir avec la choucroute. La faute à l’éditeur de ces deux jeux aux États-Unis, XS Games, qui a craqué un boulon. Même les pochettes ne correspondent en rien aux jeux. Enfin bref, maintenant que je vous ai bien embrouillé, passons au plat de résistance.

UN CHÂTEAU MAIS PAS DE VAMPIRES

Le premier Shikigami no Shiro nous mettait dans la peau d’enquêteurs du paranormal qui affrontaient un groupe de tueurs en série surnaturels. Ce deuxième opus nous permet de retrouver quelques têtes connues et d’en découvrir d’autres. Le groupe de héros affronte cette fois-ci rien moins que des divinités surpuissantes et mal embouchées, débarquées au-dessus de Tokyo dans un château volant. Parce que quand on est un dieu, on se balade pas en scooter.

ON A FRÔLÉ LA CATASTROPHE

Shikigami no Shiro II est un shoot ‘em up vertical (en arcade il tenait sur un écran plus haut que large, sur Dreamcast deux bandes noires décorent les côtés), du sous-genre des manic shooters, ou shmups pour cinglés. Ce type de jeux se caractérise par des tirs ennemis présents par myriades à l’écran, des boss excessivement résistants et, en contrepartie, des avatars au masque de collision (la zone qui peut être touchée par l’adversaire) minuscule.

L’aventure se compose ici de cinq niveaux. Chacun d’entre eux est lui-même subdivisé en deux zones, et vous affronterez un boss à chaque fin de zone. En plus du mode de jeu principal, qui consiste donc à enchaîner les cinq niveaux, vous pourrez également pratiquer chaque stage indépendamment lors d’une partie libre en vous amusant à battre le high score, but ultime de tout amateur de manic. Vous aurez également accès à une impressionnante galerie d’artworks.

Vous pouvez choisir au départ entre sept personnages - car ici ce ne sont pas des vaisseaux que l’on contrôle, mais bien des humains capables de voler, comme dans ESPGaluda ou Gunbird - tous se maniant de la même manière : vous disposez du stick pour vous diriger, d’un bouton d’attaque et d’un autre pour utiliser vos Smart Bombs, en quantité limitée.

Grosso modo, le tir principal est identique pour tout le monde et frappe droit devant votre avatar. Lorsqu’un ennemi est touché, il abandonne des pièces, plus ou moins selon que vous serez proche, ou non, de l’adversaire. En outre, Shikigami no Shiro II utilise un système de scratching : si vous frôlez les boulettes adverses, votre tir deviendra momentanément surpuissant (il n’y a pas d’options pour augmenter la puissance du tir), et votre score sera démultiplié.

Le jeu propose aussi un tir secondaire, le Shikigami, activable en maintenant le bouton de tir appuyé. Là pour le coup, chaque combattant a ses propres capacités : Kuga invoque un fantôme qui cible automatiquement l’ennemi le plus proche, Yuuki un phénix qui tournoie autour d’elle, Hyuga dispose d’un tir multidirectionnel à courte portée, John de rayons d’énergie que l’on peut diriger dans n’importe quel sens… La variété est de mise, d’autant que vous devrez choisir entre deux Shikigamis lors de la sélection du personnage.

MAMAN COMMENT TU M’AS FAIT J’SUIS PAS BEAU

C’est un fait, Shikigami no Shiro II est un jeu franchement laid. Le premier épisode mélangeait décors en 3D et sprites pour les personnages, celui-ci est intégralement en trois dimensions. Mais les décors sont fades, les personnages assez petits et l’adaptation Dreamcast aurait mérité un affichage élargi, les bandes noires sur le côté gâchant un peu la vue (sur un petit écran ça doit être injouable).

Malgré tout, le jeu dispose d’une ambiance originale, et l’écran scintille de toute part grâce à de très nombreux effets visuels, d’autant plus impressionnants lorsque vous faites appel au scratching. Mais encore une fois, tout n’est pas rose pour autant. Le jeu n’est pas exempt de ralentissements lorsque les boulettes affluent, la bande-son est rapidement casse-burnes… Bref, l’un dans l’autre, Shikigami no Shiro II ressemble à première vue à un shmup de bas étage réalisé par une équipe de bras cassés.

En faisant un effort, on s’aperçoit pourtant que le titre d’Alfa System est plaisant à jouer. Ceci grâce à un système de jeu pas forcément novateur, mais bien maîtrisé. Frôler les balles et s’en tirer à si bon compte a un effet euphorisant sur le joueur, et ce principe de récompense de la prise de risques est vite grisant. On cherchera donc le plus gros score, ce qui promet une belle replay value à défaut d’une grande durée de vie. Mais attention ! La difficulté est quand même bien velue, notamment lorsqu’il s’agit de se confronter aux boss.

Il est bien certain que face aux gros hits de Psikyo ou de Cave, Shikigami no Shiro II ne l’emportera pas au paradis. Il ne fait clairement pas le poids techniquement, et il ne révolutionne pas vraiment le genre. Mais si vous n’êtes pas trop difficiles en terme de graphismes, vous risquez de vous y plaire pendant un petit moment.

Shikigami no Shiro II