SANS LES BRAS !!!
Ah… Rayman 2 ! Encore un méga-supra-ultra-giga hit sur la défunte Dreamcast de Sega… Croire que cette console ait pu connaître si peu de succès reviendrait à croire que Jessica Alba soit pucelle à 40 ans pour cause de non-bonnassitude, et pourtant… je teste encore un jeu fabuleux sur la dernière défunte console de Sega.
Bref, revenons-en au jeu. Rayman 2 est, comme son prédécesseur, un jeu de plates-formes où l’on incarne Rayman, personnage original ne disposant ni de bras, ni de jambes. Comme c’était grave la mode à l’époque, et à l’instar d’un Super Mario 64, ce Rayman 2 est tout en 3D.
C’est un pirate/dictateur/sociopathe qui repeint son plafond…
Voyons le scénario : les vilains pirates de l’espace, avec le vil Barbe Tranchante à leur tête, ont envahi la planète de Rayman. La défaite est totale pour nos amis ; Rayman et tous ses potes sont en prison, privés de leurs pouvoirs. Pire ! La planète se meurt, coupée de sa force vitale. Heureusement, tout n’est pas perdu. En taule, l’ami Globox transmet à Rayman un message de la gentille fée Ly, qui le supplie de sauver le monde. À noter que ce bon gros Globox a aussi rapporté à Rayman une partie de ses pouvoirs. Rayman parvient grâce à ça à s’échapper et se lance dans une quête.
C’est-à-dire : récupérer ses pouvoirs (ses aptitudes en fait, voir plus bas), retrouver 4 cristaux qui permettront de localiser un puissant esprit protecteur de la planète, et enfin botter le cul du gros boss des pirates.
Pour cela, Rayman devra se frayer un chemin à travers beaucoup de niveaux. Rayman, sans se prendre pour un agent 007, se défend pas mal. Il peut bien sûr se mouvoir librement dans un univers tout en 3D ; il peut aussi sauter, faire tourner sa mèche pour ralentir sa chute, et lancer de petites attaques énergétiques. À noter que le jeu dispose alors d’un système de lock à la Zelda 64. Les niveaux sont assez linéaires ; c’est-à-dire qu’ils ont vraiment un point de départ et un d’arrivée, contrairement aux (pour l’exemple) Mario 64, Banjo Kazooie ou Donkey Kong 64, qui présentaient une grande surface à explorer avec des objectifs à y remplir.
Dans Rayman 2, on doit rejoindre la fin du niveau, c’est LE but du niveau. Des quêtes annexes sont présentes, comme participer à une course, des amis à délivrer, des « lums » à trouver (l’équivalent des pièces de Mario ou des anneaux de Sonic). À la fin de certains niveaux (pas tous) on pourra affronter un boss, souvent gigantesque et pourtant amusant. On peut être sûr, à chaque fois, de prendre son pied dans l’affrontement.
Comme dans pas mal de très bons jeux de plates-formes, Rayman aura droit à des passages pas vraiment plates-formes : il pourra chevaucher une prune au-dessus de la lave (cherchez pas), faire du ski-nautique avec un poisson carnivore à ses trousses pendant tout un niveau (niveau génial, soit-dit en passant, où l’on voit tout le niveau de l’intérieur de la bouche du poisson), voire chevaucher un missile capable de courir ou voler (le jeu tient alors presque du shoot spatial 3D). Il gère aussi le déplacement latéral comme un dieu, et est capable de grimper entre deux parois. N’ayant pas de bras, il peut également « lancer » sa main pour s’accrocher à certaines poignées prévues pour.
ARGH ! MES YEUX ! MES YEUX !
Bon j’en ai marre, parlons technique. Rayman 2 est beau. Vraiment super beau. Pas seulement superbe, remarquablement conçu et animé. Il est de ces jeux véritablement charmants, nous en mettant plein la gueule, un enchantement sur toute la ligne. C’est la seconde et dernière fois que la Dreamcast me donne un effet pareil (Soulcalibur powa).
Donc… C’est vraiment superbe, l’un des plus beaux jeux de l’époque, toujours magique aujourd’hui. Les niveaux, certes linéaires, sont intéressants et nombreux, présentent des décors variés et très colorés. Le tout baigne dans une atmosphère fabuleuse, blindée d’humour (le boss final est hilarant, à persécuter ses subordonnés). Tout est superbement animé, coloré… On se croirait devant un superbe dessin animé dont on aurait le contrôle.
La bande-son ne fait que confirmer l’excellente impression des graphismes. Elle est excellente, les bruitages sont terriblement mignons et réussis, la musique colle superbement à l’action ; superbe donc.
Le gros défaut de la plupart des jeux de plates-formes 3D, c’est la jouabilité. Rayman 2 n’est absolument pas concerné. Rayman réagit au quart de tour malgré la richesse des actions possibles. Dès le premier de la bonne vingtaine de niveaux qu’on peut visiter, on maîtrise parfaitement Rayman et ses aptitudes. Le système de lock à la Zelda 64 est très efficace, limite un peu trop, puisqu’il facilite pas mal les combats.
The best of the best !
En fait, disons-le tout net, même si c’est assez évident : Rayman 2 est une tuerie pure et simple. Un jeu que je mets dans mon top 5 des meilleurs jeux du XXe siècle. Je suis de ceux qui estiment que les excellents jeux de plates-formes ont disparu avec la 3D (sauf peut-être Mario 64), mais Rayman 2 balaie tous mes a priori. Magnifique à tout point de vue, prenant, scénario intéressant et vraiment drôle et attachant, jouable autant qu’il est possible. Dans Rayman 2, on ne s’ennuie JAMAIS, c’est un monstre de fun !
En fait, le principal défaut de ce Rayman est le même que pour la plupart de ces jeux fabuleux qui nous marquent pour toute la vie : trop court. Bon, la durée de vie reste correcte : une quinzaine d’heures pour battre le boss final, et le triple pour percer tous les secrets du jeu (libérer tout le monde, retrouver tous les lums pour accroître la force de Rayman). Mais c’est simplement que le jeu est long, les niveaux nombreux. Rayman 2 n’est pas vraiment difficile, avouons-le. Même le boss de fin est franchement facile… D’autant que le jeu est largement assez passionnant pour nous insuffler une envie de perséverer intense en cas de défaite, ce qui arrive rarement. Il peut manquer de défi, mais c’est une réflexion qu’on se fait après coup. On est trop occupé à s’éclater pendant qu’on joue.
Réalisation : 10/10
Le plus beau jeu de la Dreamcast à mes yeux, avec Soulcalibur.
Bande-son : 9,5/10
Excellente, parfaite et collant à l’ambiance pleine d’humour du titre.
Jouabilité : 10/10
Le pad Dreamcast est parfait pour ce jeu. Rayman réagit à l’instinct.
Durée de vie : 8/10
Le point faible du jeu, si l’on peut dire. On voudrait y jouer des mois, mais il se finit bien avant. La version Dreamcast présente des villages inédits (le village Globox) et l’on pouvait (amen), en se connectant sur le web Dreamcast, télécharger d’autres niveaux.
Conclusion : 10/10
Attention, je n’ai pas la prétention d’être objectif. Rayman 2 était excellent sur PC, PS et N64. Mais ces versions font office de brouillons à côté de la version Dreamcast. La réalisation est meilleure que sur PC, on trouve des niveaux supplémentaires par rapport aux autres versions… Ce jeu est magique, parfait. Pour donner une idée, le seul jeu de plates-formes auquel j’aurais pu mettre un 10/10 à part celui-ci… c’est Super Mario Bros 3 sur NES. Ce jeu est un monstre de fun, de beauté.